jeudi 16 décembre 2010

Rencontre parisienne avec Gao Xingjian


Dans un mois exactement, soit le lundi 17 janvier 2011, à 19 h, Gao Xingjian sera l'hôte de la Bibliothèque du Centre Pompidou (Paris) pour un entretien avec Noël Dutrait qui sera suivi de la projection du film de Gao Xingjian, Après le déluge (2008).

Ne manquez pas de consulter la page de cette manifestation (ici) car elle porte deux liens intéressants : le premier conduit vers l'Espace de recherche et documentation Gao Xingjian qu'abrite notre université ; l'autre, vers la Galerie Claude Bernard (7-9, rue des Beaux Arts, Paris 6e arr.) qui consacre une page à l'artiste qu'elle va à nouveau exposer très prochainement (13 janvier-17 février 2011).

samedi 20 novembre 2010

Traduire lʼhumour des langues et des littératures asiatiques

La Jeune équipe « Littératures d’Extrême-Orient, textes et traduction »
vous convie à l'Université de Provence,
29, avenue Robert Schuman, 13621 Aix-en-Provence - Salle des Professeurs


les 26 et 27 novembre 2010,
à partir de 9 h, pour son colloque

Traduire lʼhumour
des langues et des littératures asiatiques



Vendredi 26 novembre 2010

Session « Littérature chinoise »
  • 9:30 - Stéphane FEUILLAS (Université Paris-Diderot, Paris 7), « Usages, perception et traduction de lʼhumour de SU Dongpo, l'humour dans un usage particulier : la culture de soi »
  • 10:00 - HUANG Chunli (Doctorante, Université de Provence, LEO2T), « L’humour lettré : traduire les jeux de caractères de Ji Yun (1724-1805) »
  • 10:30 - Solange CRUVEILLE (Université Paul-Valéry, Montpellier, LEO2T), « Traits d'humour et jeux de graphie dans la Chine ancienne »
  • 11:00 - Patrick DOAN (Université Paul-Valéry, Montpellier, LEO2T), « Traduire lʼhumour chinois : lʼart typiquement chinois du xiangsheng peut-il faire rire un Occidental ? »
  • 11:30 - Marie LAUREILLARD (Université Lumière - Lyon 2, IETT), « De Lao She à Wang Zhenhe »
  • 12:00 - Muriel FINETIN (Doctorante, Université de Provence, LEO2T), « Des évocations singulières dans les essais de Shu Hanbing (1972- ) »
12:30 - Pause déjeuner
  • 14:00 - Nicoletta PESARO (Université Ca’Foscari de Venise), « Humour amer : quelques exemples dʼironie tragique dans des romans du XXe siècle »
  • 14:30 - Paolo MAGAGNIN (Université Ca' Foscari de Venise / Alma Mater, Université de Bologne), « Stratégies de lʼhumour et stratégies de traduction dans Shenme shi laji, shenme shi ai de Zhu Wen »
Session « Littérature japonaise »
  • 15:00 - Caterina MAZZA (Université Caʼ Foscari, Venise - INALCO, Paris), « A Paradise Lost in Translation? Traduction de la parodie et traduction parodique dans la littérature japonaise contemporaine »
  • 15:30 - Renée GARDE, « Ambiguïté sexuelle et ambiguïté textuelle dans le Torikaebaya monogatari »
  • 16:00 - MURAISHI Asako (Centre de ressources de langues de SPIRAL, Université de Strasbourg), « Yasutaka Tsutsui, le meilleur traducteur de lʼhumour japonais »
  • 16:30 - Jean-Jacques TSCHUDIN (Université Paris-Diderot), « L'humour dans la littérature japonaise - sa place et les problèmes de traduction qu'il pose »
Détour thaï
  • 17:00 - Louise PICHARD-BERTAUX (IRSEA/LEO2T Université de Provence/ CNRS), « Le bachibouzouk siamois : petite balade avec Tintin en Thaïlande »
Discussion générale

Samedi 27 novembre

Session « Littérature coréenne »
  • 9:00 - JEONG Eun-Jin (INALCO, Paris), « Lʼhumour est-il présent dans la littérature coréenne ? Le retour de la satire sociale à travers l'exemple de Pak Min'gyu »
  • 9:30 - Jean-Claude DE CRESCENZO et KIM-DE CRESCENZO Hye-Gyeong (LEO2T, Université de Provence), « La dérision dans la jeune littérature coréenne »
Session « Littérature vietnamienne »
  • 10:00 - BUI Thi Thu Thuy (Doctorante, Université Lumière, Lyon 2), « Lʼhumour au dépens des devins dans le ca dao vietnamien »
  • 10:30 - AUBERT- NGUYEN Hoai Huong (CHCSC, Université de Versailles), « Traduire l'humour dans les contes, comptines et berceuses vietnamiens »
  • 11:00 - NGUYEN P. Ngoc (Université de Provence, LEO2T), « Quelques pièces de théâtre humoristiques chez le romancier Khai Hung dans les années 1930 »
Art contemporain chinois
  • 11:30 - Anny LAZARUS (Doctorante, Université de Provence, LEO2T), « Les artistes chinois ont de plus en plus d'humour »
Fin du colloque

vendredi 19 novembre 2010

Manuel d'excellence

Mural Painting, Liao Dynasty (between 1093 -1117), Xuanhua, Hebei Province, China,
Han Shixun's tomb, Preparing Sutra (detail)

Ceux qui me connaissent ont déjà noté mon attachement pour les livres de Danielle Elisseeff que je ne manque jamais de recommander et d'inclure dans mes bibliographies. Ce blog a aussi trahi mon goût pour ses écrits sur Huang Jialüe 黃嘉略 ou Arcade Huang et ce Moi, arcade, interprète chinois du roi-soleil. (Arthaud, 191 p.) que je cite souvent comme un exemple de vulgarisation sinologique de qualité ---- label qu'on serait bien en peine d'accorder souvent ; l’Histoire de la Chine. Les racines du présent (Rocher, 1997), tout comme, entre autres, Les Femmes au temps des empereurs de Chine (Stock/Pernoud, 1988) le méritent également sans conteste et ont, d’ailleurs, été dûment primés en leur temps.

Publié en 2008, Archéologie et arts. La Chine du Néotlithique à la fin des Cinq Dynasties (960 de notre ère) (Paris : Ecole du Louvre / Réunion des Musées Nationaux, Collection « Manuels de l’Ecole du Louvre », 2008, xxx p.), m’avait tout autant séduit. C’est donc avec enthousiasme que j’ai découvert, voici de longues semaines déjà, la suite de ce travail remarquable : Histoire de l'art : la Chine, des Song (960) à la fin de l'Empire (1912) (Paris, Édition Ecole du Louvre-Réunion des Musées Nationaux, Collection « Manuels de l’Ecole du Louvre », 2010, 382 p.)

On y retrouve avec toujours le même plaisir le sens de la formule et l’écriture précise et synthétique que la spécialiste de l'art chinois met si généreusement au service de la présentation d’une période de l’histoire passionnante. Comme le signale de site de la maison d’édition, ces manuels, « prolongement de l'enseignement, [...] se veulent des ouvrages de référence, mais aussi d'initiation pour tout lecteur désireux de comprendre ou d'approfondir une civilisation et ses témoignages artistiques. » Il faut reconnaître que l’attention conjointe de l’auteur et de l’équipe qui l’a assistée n’a rien laissé de côté, et que les quatre parties de taille et de factures différentes, concourent à faire de cette deuxième livraison un repère incontournable sur la période. Rien n’y manque : les caractères chinois y sont dûment convoqués qui plus est en double graphies (simplifiées et traditionnelles), ils suivent une transcription pinyin des termes et des noms chinois qu’un index reprend avec une grande précision.

Mural Painting, Liao Dynasty (between 1093 -1117), Xuanhua, Hebei Province, China,
Zhang Wenzao's tomb, Playing Music (détail)

Une stimulante narration de l’histoire de la période occupent 95 pages dotées de cartes, de chronologies, de reproductions noir et blanc, et savamment bardées de renvois bibliographiques et à des sites internet dûment choisis et référencés ; elle fournit les bases nécessaires pour aborder la suite, savoir l’« Analyse d’œuvres et de sites » en 100 notices qui donnent autant de place à des reproductions en couleurs d’œuvres choisies avec doigté, qu’au texte, toujours accompagné de renvois permettant la poursuite de l’exploration ----- j’en veux pour preuve les illustrations de ce billet, fruits de la consultation de la base de données « Liao Mural Painting » accessible à partir de l’Art History & Archeology Database de la Columbia University signalée dans la notice n° 11 consacrée à l’art des Liao 遼 (voir pp. 124-125. « Musiciens », Datong 大同 (Shanxi). Peinture murale). La troisième partie, « Entre réinvention et refondation : la peinture chinoise n’est pas morte avec l’Empire » (pp. 313-331), fait espérer un troisième volume qui traiterait de la période moderne, et pourquoi pas contemporaine ! Enfin une quatrième partie (pp. 333-365) clôt ce superbe manuel avec de bien utiles documents, cartes et croquis, ainsi qu’une très précieuse rubrique d’ « Orientation bibliographique », allongée d'une liste de sites Internet qui signale même le blog de notre équipe !

Voilà ! Grâce à Danielle Elisseeff, vous disposez maintenant d’une clef pour partir à la découverte, ou la redécouverte, de l’art chinois à travers ses plus brillantes manifestations. Ce manuel et le précédent constituent autant une somme de références érudites, qu’une inépuisable source de rêveries. Ne vous en privez pas comme de consulter un autre ouvrage que cette infatigable intermédiaire entre l'Orient lointain et notre culture vient de publier. Il y est question cette fois des Jardins japonais (Paris, Nouvelles éditions SCALA, 2010, 127 p.) ; voir sur ce livre, le tout récent billet-interview mis en ligne par Jacqueline Nivard sur ses Carnets du centre Chine. (P.K.)

jeudi 18 novembre 2010

Notes à écouter, et à lire

Mardi 16 novembre, entre 16h30 et 17 h, Jacques Munier s’entretenait sur France culture dans la seconde partie de l’émission « A plus d’un titre » avec Jean Lévi au sujet d’une nouvelle édition de sa traduction du Sunzi bingfa. Le lendemain, mercredi 17 novembre, il profitait du même cadre pour donner la parole à un autre poids lourd de la sinologie contemporaine qui s’attache, lui aussi, à décrypter la pensée chinoise ancienne et en tire partie pour réfléchir, en philosophe, sur notre époque.

L’échange, toujours accessible sur le site de la radio, a donc offert l'occasion à Jean-François Billeter de faire comprendre aux auditeurs les enjeux de son dernier ouvrage - Notes sur Tchouang-tseu et la philosophie (Paris : Allia, 2010, 111 p.) -, qui « reprend certains problèmes abordés dans les Leçons sur Tchouang-tseu [Allia, 2002, 153 p.] et les éclairent d’un jour nouveau. Il aborde en particulier la nature des difficultés sur lesquelles butent les échanges entre l’Europe et la Chine sur le plan de la pensée. Le Tchouang-tseu permet d’appréhender des aspects inaperçus mais essentiels de l’expérience humaine la plus commune. Nul problème n’est compliqué dès lors qu’il est ramené à l’essentiel. »

Le site de l’éditeur, auquel J.-F. Billeter a confié ces derniers travaux, permet aux plus curieux de lire les cinq premières pages de ce texte très stimulant. On y trouve également les informations sur la nouvelle version de l’Essai sur l’art chinois de l’écriture naguère publié chez Skira (Genève, 1989) qui ressort sous un titre légèrement revu : Essai sur l’art chinois de l’écriture et ses fondements (Allia, 2010, 416 pages). (P.K.)

Peaux neuves


Tout change ... sur la toile encore plus vite qu’ailleurs. Il va ainsi pour quelques-uns des sites les plus utiles pour le sinologue averti ou en herbe. Pour ce premier survol de la fournée automnale de mises à jour, je tiens à vous en signaler deux :
  • la très réussie nouvelle interface du site de la Librairie Le Phénix qui depuis ses confortables locaux du 72 boulevard de Sébastopol (Paris, 3ème arr.) accompagne l’actualité savante en procurant les livres, récents et anciens, indispensables à la recherche et en accueillant, de plus en plus souvent, ceux qui enrichissent notre connaissance de la Chine ancienne, moderne et contemporaine : ce sera au tour de Anne Cheng et Marc Kalinowski d’aller à la rencontre des lecteurs de la prometteuse collection « Bibliothèque chinoise » aux Belles-Lettres, le 19 novembre 18h00 ; le lendemain, ce sera Jean-Pierre Cabestan qui s’y rendra pour y présenter ses deux derniers ouvrages. Un seul conseil : installez vite, si ce n'est déjà fait, l’adresse suivante dans vos signets privilégiés : http://www.librairielephenix.fr/

  • L’autre site à faire peau neuve est celui de l’Association Française des Etudes chinoises, l’AFEC pour les initiés, qui change d’interface et aussi d’adresse : il convient donc de gommer l’ancienne (http://www.afec-en-ligne.org/) pour inscrire en bonne place la nouvelle : http://www.afec-etudeschinoises.com/. Ne manquez pas l’onglet « Revue » qui conduit vers Etudes chinoises dont le n° 29 est dûment annoncé.
Souhaitons longue vie à ces deux fenêtres complémentaires sur la Chine qui nous invitent chacune à sa manière à faire peau neuve.... (P.K.)

mercredi 17 novembre 2010

Keul Madang, le n° 8 est en ligne

Le N° 8 de la revue de littérature coréenne
KEULMADANG vient de paraître

Le dossier du mois est consacré à la Pensée Coréenne. Souvent assimilée (à juste raison) à la pensée chinoise, la pensée coréenne a su faire pourtant faire preuve tout au long des siècles d’une originalité, particulièrement dans le néo-confucianisme et le bouddhisme, jusqu’à devenir à son tour source d’influence.

Dans ce dossier, deux articles du chercheur français, enseignant universitaire à Séoul, Philippe Thiébault, auteur de plusieurs ouvrages sur la pensée et les penseurs coréens ; une interview de Philippe Thiébault ; un article sur le bouddhisme coréen de Tcho Hye-young ; des notes de lectures sur les derniers romans coréens parus ; un ouvrage sur la réunification de la Corée, de Robert Charvin et Guillaume Dujardin ; une rencontre entre une chamane et un ethnologue, Alexandre Guillemoz ; un livre de pérégrination en Corée de Eric Bidet, et toujours la publication de travaux d’étudiants en Etudes Coréennes.

La revue Keulmadang est à l’adresse suivante : www.keulmadang.com

Sinologue, romancier, traducteur et essayiste

Pour paraphraser le « teasing » [voir l’URL : http://laquinzaine.wordpress.com/category/teasing-des-numeros/] du n° 1026 (16-30 nov. 2010) de La Quinzaine littéraire qui s'ouvre sur l'article que Maurice Mourier consacre au dernier recueil d'essais de Jean Levi, La Chine est un cheval et l'Univers une idée (Maurice Nadeau éd., 2010, 156 p.), je dirais que tous ceux qui se passionnent pour la Chine et qui ne manquent pas une seule production de ce sinologue iconoclaste, comme tous ceux qui croient connaître ce pays et tous ceux, encore trop nombreux, qui ne connaissent pas l’œuvre sinologique de Jean Levi, trouveront un grand plaisir et une réelle stimulation intellectuelle à regarder et écouter les extraits d'un « Entretien avec Jean Lévi, sinologue, romancier, traducteur et essayiste » filmés par le réalisateur Gilles Nadeau.

La page à partir de laquelle vous pourrez accéder à 13 courtes vidéos donne des informations sur l'ouvrage qui sort ces jours-ci et dans lequel Jean Levi « revient sur un sujet qu’il avait déjà traité dans un premier roman, paru en 1985 Le Grand empereur et ses automates, la personnalité de Qin Shi Huangdi, le premier empereur historique de la Chine ancienne. Cette étude est le point de départ d’une réflexion sur le despotisme, la manipulation du langage et les limites auxquelles se heurtent les historiens pour rendre compte de faits comme les massacres, dont il n’existe plus de preuves incontestables. Il n’est pas sans intérêt de constater que tous ces domaines restent tristement d’actualité. »

Je tire de la dernière vidéo dans laquelle Jean Levi explique pourquoi il s'est intéressé à la Chine ancienne, cette phrase : « On ne peut comprendre la société présente, chinoise en tous les cas, qu’en retrouvant cet arrière-fond historique. »

On notera aussi qu'avec Alain Thote, le grand connaisseur des stratégies militaires chinoises (voir cet ancien billet) offre depuis quelques semaines une nouvelle version de sa traduction du Sunzi bingfa 孫子兵法 dans un format luxueux : Sun Tzu, L’Art de la guerre (Nouveau monde éditions, « Beau Livre Grand format », 2010, 255 p.) (Voir la description sur le site de l’éditeur).

Il a été question de ce livre hier Mardi 16 novembre, vers 16h30, sur France culture dans la seconde partie de l’émission « A plus d’un titre ». On peut encore écouter Jacques Munier et son invité sur le site de la radio ou via la page des podcasts de l’émission. (P.K.)

mercredi 10 novembre 2010

Hommage à Liliane Dutrait

Les Écritures Croisées
sa famille et ses amis vous invitent
à rendre hommage à

Liliane Dutrait

journaliste, correctrice, traductrice,
présidente des écritures croisées depuis 2005

le 23 novembre 2010 à 18 h 30
Cité du livre, amphithéâtre de la verrière,
8-10, rue des allumettes. Aix-en-provence
et à partager, autour de sa mémoire, le verre de l’amitié.

samedi 6 novembre 2010

Traduire l’humour des langues et des littératures asiatiques

La jeune équipe « Littératures d’Extrême-Orient, textes et traduction » tiendra à l’Université de Provence, les 26 et 27 novembre 2010, son colloque

Traduire l’humour
des langues et des littératures asiatiques


Voici en avant première, et ceci peu avant la divulgation du programme définitif, ici-même et sur l’espace Netvibes consacré aux colloques, la liste des participants :

Chine : Stéphane Feuillas (Université Paris 7), Huang Chunli (Doctorante, Université de Provence, LEO2T), Solange Cruveillé (Université Paul Valéry Montpellier III, LEO2T), Patrick Doan (Université Paul Valéry Montpellier III, LEO2T), Marie Laureillard (Université Lumière - Lyon 2, IETT), Muriel Finetin (Doctorante, Université de Provence, LEO2T), Nicoletta Pesaro (Université de Venise), Paolo Magagnin (Université Ca' Foscari de Venise/Alma Mater Univ., Bologne), Anny Lazarus (Doctorante, Université de Provence, LEO2T) • Japon : Caterina Mazza (Université Ca’Foscari, Venise - INALCO, Paris), Renée Garde (Traductrice), Muraishi Asako (SPIRAL, Univ. de Strasbourg), Jean-Jacques Tschudin (Professeur émérite, Université Paris VII) • Thaïlande : Louise Pichard-Bertaux (IRSEA/LEO2T) • Corée : Jeong Eun-Jin (INALCO, Paris), Jean-Claude de Crescenzo & Hye-Gyeong Kim-de Crescenzo (Université de Provence, LEO2T) • Vietnam : Bui Thi Thu Thuy (Doctorante, Université Lumière, Lyon 2), Hoai Huong Aubert-Nguyen (CHCSC, Université de Versailles), Nguyen P. Ngoc (Université de Provence, LEO2T).

Illustration : Yue Minjun 岳敏君, Big Union, Huile sur toile, 189 x 198 cm, 1992.
Voir Anny Lazarus et Laurent Septier, Art contemporain Pékin en 11 parcours. Marseille : Images en manœuvres éditions, 2010, pp. 54-55.

samedi 23 octobre 2010

Hommage d’un traducteur à une traductrice


Le 4 octobre 2010, Liliane Dutrait nous a quittés. Elle luttait contre son cancer depuis des mois et des mois. Elle a gardé espoir jusqu’au dernier jour pour elle bien sûr, mais je crois surtout pour les autres, pour ses enfants, ses amis, pour moi. Membre associée de notre équipe, elle voulait se faire la plus discrète possible, refusant souvent de venir à des réunions où elle estimait ne pas avoir de légitimité pour siéger. Et pourtant, diplômée en histoire de l’art et archéologie de l’Université de Provence, diplômée en chinois de l’Université de Bordeaux III, elle avait toute légitimité à faire partie de notre équipe, même si elle n’avait pas de poste à l’université. Elle a possédé la carte de journaliste pendant de nombreuses années, journaliste à Archeologia, Impressions du Sud, La revue de la céramique et du verre, et bien d’autres encore. Elle a écrit des milliers d’articles, soit de vulgarisation, soit d’un haut niveau scientifique. Les champs qu’elle couvrait m’impressionnaient beaucoup : histoire, archéologie, littérature, céramique, céramique chinoise ancienne ou contemporaine, sciences (je me souviens des articles de vulgarisation qu’elle a écrit dans la revue Ça m’intéresse). Récemment, elle avait décidé de se débarrasser des archives qu’elle avait accumulées et qui, à ses yeux, commençaient à encombrer notre maison. Elle estimait que tout pouvait être consulté sur Internet et qu’il n’était plus besoin de garder ces vieux papiers… Ce qui me frappait toujours, c’était sa manière de ne rien négliger quand elle préparait un article. Une recherche minutieuse, des prises de contact nombreuses et un soin extrême dans la rédaction…

Sa deuxième carrière a été celle de correctrice et rédactrice. Elle a travaillé pour de nombreux éditeurs français et étrangers. Certains mentionnaient son nom, mais c’est une pratique assez rare. Elle était très sollicitée en raison de ses larges compétences. Tel ouvrage concernant la Chine lui était envoyé parce qu’elle était imbattable dans la transcription du chinois en pinyin… Tel autre en raison de sa connaissance profonde de la céramique et de sa fabrication.
Elle a même fait du rewriting, dans l’ombre des auteurs, et n’a pas toujours reçu de remerciements, pourtant mérités, pour telle ou telle œuvre primée. Quand je lui faisais part de mon mécontentement à ce sujet, elle se contentait d’arborer le grand sourire que ses amis et sa famille lui connaissaient bien.

Quand je me suis lancé dans la traduction, tout naturellement, ma première lectrice, c’était elle. Mon manuscrit, ou plutôt « tapuscrit » revenait sur mon bureau couvert de corrections notées en rouge (il fallait toujours un feutre rouge à pointe très fine). Après avoir publié plusieurs traductions avec la mention « traduit par Noël Dutrait », mais avec en page de garde un remerciement à Liliane Dutrait, nous nous sommes dit qu’en fait nous faisions bien une traduction « à quatre mains » et c’est avec La Montagne de l’Ame de Gao Xingjian, publié en 1995, que son nom est apparu en bonne place à côté du mien sur les couvertures. Un collègue m’avait fait remarquer que la courtoisie eût voulu que l’on inscrivît « traduit par Liliane et Noël Dutrait » (Ladies first). En réalité, ce choix avait été discuté entre nous. Comme c’est moi qui faisais le passage du chinois au français (le premier jet), et qu’elle intervenait lors de la relecture et des corrections, nous étions tombés d’accord pour mentionner « traduit du chinois par Noël et Liliane Dutrait ».

Traduire avec Liliane, c’était prendre son temps, relire autant de fois que nécessaire, ne jamais se contenter d’un à peu près, vérifier systématiquement du début à la fin du roman que tout était cohérent : les noms de personnages, les sites géographiques, la traduction des expressions figées, proverbes, comptines… Combien de fois m’a-t-elle faire remarqué que dans mon « premier jet » j’avais traduit un proverbe d’une manière à telle page et d’une autre manière à telle autre ? Il est vrai que parfois, pressé par le temps, je le faisais consciemment, en me disant que nous pourrions ultérieurement faire le meilleur choix entre les différentes propositions. Combien de fois aussi m’a-t-elle fait remarqué que telle phrase ne paraissait pas logique par rapport au contexte, que tel personnage ne pouvait pas apparaître à cet endroit, que la maison de tel ou tel personnage était parfois à l’est, parfois à l’ouest du village ? Aucune erreur, aucun faux-sens, aucun contre-sens n’échappait à sa vigilance (ou si c’est le cas, la faute n’en incombe qu’à moi-même). Elle n’hésitait pas à retourner au texte chinois pour vérifier si elle-même ne s’éloignait pas trop du texte original.
Naturellement, traduire à quatre mains peut engendrer de vives discussions, des oppositions, des disputes même, mais dans ces cas-là, elle savait toujours proposer une pause, une promenade, un tour dans le jardin…
La dernière lecture se faisait toujours à haute voix. C’est moi qui lisais sur l’écran de l’ordinateur et elle écoutait, souvent les yeux fermés. Elle m’arrêtait chaque fois qu’une aspérité du texte incongrue apparaissait. Et la discussion reprenait, souvent accompagnée par une lecture de la phrase ou de la page entière en chinois pour entendre « la musique de la langue ».
En général, nous faisions ces traductions en plus de notre travail personnel. Mais il nous est arrivé aussi de décider de passer dix jours ou plus de nos vacances à traduire intensément, pour être sûrs de rendre à temps notre traduction : ce fut le cas pour Beaux seins belles fesses de Mo Yan et aussi pour Quarante et un coups de canon de Mo Yan également. Nous nous étions isolés dans une maison à la campagne et nous traduisions depuis tôt le matin jusqu’au milieu d’après-midi, et nous promenions l’après-midi, puis le soir était consacré aux lectures, écoutes de musique ou sorties (jamais de travail le soir)… Et dans les bois, dans les prés, au cours de nos sorties, nous continuions à chercher (et souvent à trouver) la traduction la plus juste de telle ou telle phrase, telle ou telle expression.

Liliane était aussi une grande lectrice : romans, romans policiers, français et étrangers. Parfois elle me lisait une phrase traduite du japonais, de l’islandais, du finnois… et me la donnait en exemple par rapport à tel ou tel passage que nous étions en train de traduire.
Quelques jours avant sa disparition, j’ai pu lui montrer la dernière édition de notre œuvre commune, que nous avions dédicacée à nos enfants, Vincent et Isabelle. Il s’agissait de La Chine et les Chinois paru dans la collection Les Encyclopes chez Milan Jeunesse. C’était elle qui avait reporté il y a quelques mois les corrections nécessaires pour la réédition de cet ouvrage de vulgarisation paru la première fois en 2005. Notez que les auteurs de cet ouvrage sont bien Liliane et Noël Dutrait, (et non l’inverse comme pour les traductions) car c’est bien elle qui en a rédigé la majeure partie.
Et enfin, le dernier travail qu’elle a effectué a été la relecture de nombreux textes qui constitueront le numéro 2 de notre revue IDEO, Impressions d’Extrême-Orient.

23 octobre 2010. Noël Dutrait

lundi 18 octobre 2010

Les écritures qui révèlent ces dames



Les 13 et 14 octobre 2010, s’est tenu à Strasbourg un colloque sur le thème « Les écritures qui révèlent ces dames », à l'initiative du Groupe d'études orientales (GEO) de l'Université de Strasbourg, le deuxième d’une série de cinq rencontres sur les problématiques du genre. Marie Bizais, Maître de conférences au département d'études chinoises de l'Université de Strasbourg, organisatrice de cette manifestation, a réuni pour l’occasion des spécialistes de plusieurs aires culturelles, du pourtour méditerranéen jusqu'à l'Extrême-Orient, afin de présenter et débattre d’une sélection de textes dédiés à la femme ou empruntant une voix féminine.

L’objet de ce billet est de récapituler, de façon succincte, les thèmes développés par les différents intervenants dont les exposés avaient trait à la culture chinoise. Pour un compte rendu reprenant l'intégralité des communications, vous pouvez visiter ce lien.

Nicolas Zufferey, a choisi d'attirer notre attention sur « l’écriture féminine dans la poésie chinoise de la dynastie Han (206 av. J.-C ? – 220 apr. J.C.) » et plus particulièrement sur la question de l'attribution des poèmes empruntant une voix féminine à des auteurs féminins, en rappelant que l’écriture féminine à cette époque est davantage le fait de poètes masculins (poèmes d’impersonation) que de femmes, lesquelles avaient peu accès à l’éducation et ne faisaient pas partie du Bureau de la Musique (yuèfǔ), le conservatoire officiel de la dynastie Han. Au moyen de trois poèmes illustrant le thème de la femme exilée chez les « barbares » et de la nostalgie du pays natal, ou celui de la complainte du gynécée, chantant par exemple la jalousie de l’épouse délaissée, ou la femme qui se languit de son mari parti au loin, Nicolas Zufferey a montré combien l'interprétation de ces textes est difficile, étant donné que le sens de certains passages est parfois moins important que leur musicalité, que peu de marqueurs du genre sont employés, que contrairement à la morale, les sentiments ne sont pas genrés dans la culture chinoise, les larmes ou le courage n’appartenant pas plus à la femme qu’à l’homme, et enfin, parce que le sujet de l’éloignement peut aussi bien évoquer la séparation de deux amis, l’éloignement entre un prince et un ministre ou entre un mari et sa femme, la distance entre les époux pouvant de surcroît servir de métaphore pour illustrer la désaffection du prince à l'égard d'un ministre, comme l’a souligné par ailleurs Marie Bizais. Il a également été rappelé que l'attribution des textes anciens à un auteur unique restait très incertaine, dans la mesure où ils furent généralement composés par strates, par des auteurs qui se succédèrent dans le temps.



Marie Bizais nous a présenté un autre exemple d’écriture poétique, datant de la dynastie des Jin occidentaux (265-316), dans laquelle des hommes empruntèrent une voix féminine, sous la forme de la correspondance fictive qu’échangèrent les frères Lu Ji (261-303) et Lu Yun (262-303) avec leurs épouses respectives, restées à Songjiang, tandis qu’ils étaient partis vivre à la capitale, Luoyang. La forme des poèmes et les distances importantes qui séparaient les époux plaident en faveur de l’hypothèse selon laquelle les réponses des épouses furent en réalité écrites par les frères Lu eux-mêmes. Il s'agit en effet vraisemblablement d'un jeu littéraire fondé sur un travail de versification, rappelant la correspondance qu'échangèrent Qin Jia et son épouse Xu Shu, sous la dynastie des Han orientaux (25-220). Dans l’un des poèmes attribué à la femme de Lu Yun, celle-ci réagit aux compliments de son époux comme si elle ne méritait pas un tel épanchement amoureux et exprime sa jalousie à l'égard des attraits des danseuses de la Cour, qui sont certainement bien plus attirantes qu'elles !

François Martin nous a conviés pour sa part à le rejoindre un peu plus tard, sous la dynastie Liang (502-557) en nous intéressant à « la préface des Nouveaux chants des terrasses de Jade et à sa ( ?) destinataire ». L’anthologie du Yutai xinyong, compilée en 534 sous l’ordre du prince Xiao Gang, présente l'originalité de ne pas rechercher une littérature noble, se proposant au contraire comme un modèle de poésie légère, exclusivement consacrée à l’amour, véritable plaidoyer pour une littérature d’agrément, pour le plaisir et l'art pour l'art, conception nouvelle dans la théorie littéraire chinoise, à laquelle s’opposait le père de Xiao Gang, l’empereur Wudi. Xu Ling souligne dans sa préface la beauté des femmes du gynécée, mais aussi leur désoeuvrement, et le fait que, sitôt enceintes, elles tombaient en disgrâce et étaient remplacées par une nouvelle favorite. Il présente sa compilation de poèmes galants comme des oeuvres dont ces femmes pourront s'inspirer pour composer, trompant ainsi agréablement l’ennui. On a pensé que l'impératrice Xu, (dont on raconte qu’elle buvait et était jalouse au point qu’elle aurait empoisonné une concubine de l’empereur, qui la condamna à se suicider, réalité sordide contrastant avec la beauté du gynécée dépeinte dans la préface), était peut-être la destinataire de ce recueil, cependant il est tout à fait possible que celui-ci ne chante pas seulement une femme, mais « la » femme. L’impératrice Xiao, épouse de l’empereur Yang des Sui, composa à son tour un fu dans lequel elle exprimait son mécontentement d’être délaissée par son mari, en utilisant le même contrepoint tonal que celui de cette préface, ce qui atteste de sa connaissance du texte dont elle rejette, non le style, mais l'image soumise qu’il donne des femmes, leur claustration dans des chambres dorées qui ne lui inspirent que le mépris. Il s'agit du seul témoignage de la réception de l'oeuvre par une femme dont nous ayons connaissance.

Vincent Durand-Dastès a choisi d’évoquer des textes adressés à des femmes disciples du taoïsme, dont non seulement la beauté mais aussi la physiologie (les écoulements des menstrues, de l’enfantement, etc.) constituent un obstacle sur la voie du Tao. On retrouve ici l’impureté de la femme propre au bouddhisme, que la religion chinoise a intégré, impureté qui la condamne à ne pouvoir atteindre l'immortalité, à moins de donations aux temples lui permettant de bénéficier d’intercesseurs religieux. Le taoïsme propose heureusement une technique, appelée « décapiter le dragon rouge », visant à contrôler les écoulements féminins, tandis que ce contrôle s’exerce chez l’homme vis-à-vis de son essence séminale. La femme étant accusée de détourner les hommes de la maîtrise de leurs désirs, doit éviter la fréquentation des lieux offrant une promiscuité dangereuse et veiller à ne pas exposer son corps. Vincent Durand-Dastès nous a régalés d'extraits savoureux, parmi lesquels la saisissante histoire de Sun bu'er, « Sun la non duelle », une disciple taoïste qui vécut au XIIe siècle : ne voulant pas embrasser la voie des véhicules inférieurs, elle fit preuve d’un renoncement exemplaire – dont ces lignes ne trahiront rien –, qui lui permit d’accéder au véhicule supérieur.

De retour à l’époque contemporaine, Muriel Finetin a quant à elle présenté les měinǚ zuòjiā, ces « belles écrivaines » chinoises qui se sont attiré les foudres des critiques et de la censure après avoir envahi toute la sphère publique, en affichant dans leurs récits ou sur leurs blogs des personnages féminins qui se mettent à nu jusqu’à la limite de l’écorchement, en faisant voler en éclat la conception traditionnelle de la féminité, caractérisée par le silence, la pudeur et la soumission. Recourant à des images et un langage crus, ces écrivaines et blogueuses ont employé une écriture du corps qui est celle de l’intimité et du désir féminins, de l’immédiateté et de la liberté individuelle, une écriture qui, au-delà d'une apparence narcissique, superficielle et décadente, est porteuse d'une quête d’identité et d’un questionnement profond sur le statut de la femme chinoise. Dans leurs oeuvres, les « belles écrivaines » rejettent la culture phallocratique et dénoncent l’assujettissement de la femme au désir masculin, en tentant, par la transgression sexuelle, de subvertir la conscience de soi imposée par l'ordre social établi, dans une économie de marché sexiste.

Marie Laureillard-Wendland, n’ayant pu prendre la parole lors de ce colloque, a confié à Marie Bizais le soin de lire à l’assistance un résumé de sa communication, intitulée « Une écriture féminine, féministe ou pour les femmes ? Hsia Yu, Ling Yu et la poésie taiwanaise contemporaine. » En se démarquant d’une image de la féminité associée à la joliesse et en adoptant un style très particulier, Ling Yu dénonce dans ses poèmes l'absurdité du monde contemporain, tout en rejetant le statut de féministe. Xia Yu, pour sa part, écrit des poèmes contestataires en utilisant la sexualité féminine comme moyen de subversion. L’écriture des deux poétesses taiwanaises est médiatrice avant tout de leur identité féminine.


* * *

Cette brève présentation des sujets abordés lors de ce colloque ne saurait évidemment rendre compte de l’éloquence des intervenants, de l’étendue des savoirs qu’ils ont mobilisés, ni même de la portée de leurs réflexions, qui constituent la richesse irréductible de leurs exposés. C’est pourquoi, en attendant la publication prochaine de leurs communications, cet article n’a pas d’autre ambition que d'en conserver une mémoire nécessairement partielle et terriblement imparfaite, malgré l’enthousiasme sincère et toute la bonne volonté de son auteur.

dimanche 3 octobre 2010

Gao à Tokyo


Sans prendre même le temps de la visionner, je vous communique aussitôt le lien qui nous a été envoyé par Sebastian Veg qui a participé à l'événement, vers la vidéo (1h45) de la conférence de presse donnée à Tôkyô par Gao Xingjian au Japan National Press club après sa prestation au 76th International PEN Congress 2010 organisé par le Japan P.E.N. Club il y a quelques jours. Etaient également présents des amis de Gao bien connus des habitués de nos rencontres et de notre blog : Yang Lian, Ma Jian, Chen Maiping...

J'en profite pour vous signaler la sortie du numéro 2 de l'année 2010 de Perspectives chinoises dont le dossier, établi par Sebastian Veg, pose la question : Quel rôle pour la littérature chinoise aujourd'hui ? L'exemple de Gao Xingjian et dans lequel on peut lire les articles suivants :
  • Sebastian Veg, « Editorial »
  • Noël Dutrait, « "Ne pas avoir de -isme" , un -isme pour un homme seul »
  • Quah Sy Ren, « Réalité historique, récit fictionnel. La Chine dans le cadre du théâtre de Gao Xingjian »
  • Zhang Yinde, « Gao Xingjian : fiction et mémoire interdite »
  • Sebastian Veg, « Sur les marges de la modernité. Une étude comparée de Gao Xingjian et Ōe Kenzaburō »
Tous ces articles sont en accès gratuit sur le site de la revue sur le portail Revues.org.

jeudi 30 septembre 2010

Journée mondiale de la traduction

The Interactive Rosetta Disk v1.0 que l’on peut explorer à partir du site
The Rosetta Project. A Long Now Foundation Library of Human Language


Le 30 septembre est, vous alliez l'oublier, la journée mondiale de la traduction, fêtée (rappelez-vous) comme chaque année le jour de la Saint Jérôme, patron des traducteurs et des traductrices. Que tous ceux qui ont traduit, un peu beaucoup ou énormément, et ceux qui aspirent à le faire soit donc honorés et profitent de cette journée pour réfléchir à leur métier, ou à leur occupation favorite.

Le communiqué de presse annonçant le thème retenue par la Fédération Internationale des Traducteurs pour cette journée mondiale pose d'entrée les bases de la réflexion sur ce qu'on appelle « la diversité culturelle » qui comme le souligne la Déclaration universelle de l'UNESCO adoptée en 2001 « est aussi nécessaire pour le genre humain que la biodiversité dans l'ordre du vivant »:
Notre planète est riche de sa diversité linguistique. Les quelque six à sept mille langues parlées dans le monde sont dépositaires de notre mémoire collective et d’un héritage impalpable. Or, cette diversité linguistique et culturelle est menacée : 96 % de ces langues sont parlées par moins de 4 % de l’humanité et des centaines d’entre elles disparaîtront bientôt à jamais.
Ceci pour dire que le thème retenu par la FIT pour cette journée mondiale de la traduction, est celui qui a été proposé par l'URT Russe :
« Traduction de qualité pour une pluralité de voix ».


Boîtes aux lettres chinoises (Suzhou, 2002, PK)

Je profite de cette occasion pour vous indiquer que le programme des 27e Assises de la Traduction en ArleS qui se tiendront les 5-6-7 novembre 2010 sur le thème « Traduire la correspondance » est accessible en ligne sur le site d'ATLAS.

Cette année, ce sera Sylvie Gentil, traductrice entre autres de Mian Mian (Panda Sex, Au Diable Vauvert, 2009), qui y portera la voix de la Chine et de sa littérature lors des ateliers du samedi matin. Cette seconde journée verra également se tenir une table ronde sur « Traduire Les Liaisons Dangereuses », une des nombreuses occasions de mettre la traduction sous la loupe pendant ses trois journées qui feront une large place à la Russie, à sa langue et à sa riche littérature.

Pour rester sur le sujet des langues du monde (et conclure ce 400e billet), je vous signale que l’UNESCO vient de publier une nouvelle étude sur la diversité linguistique sur l’Internet. Celle-ci montre que le français y occupe une place plus que modeste, loin derrière l'anglais, avec seulement 3,48 % des pages web rédigée dans notre langue contre plus de 50 % dans celle de Shakespeare, mais aussi que notre langue est moins présente sur la Toile que l'allemand (4,91 %), le japonais (6,04 %), le chinois simplifié (7,49 %) auquel on peut ajouter le modeste 1,58 % du chinois traditionnel qui rivalise avec le coréen à 1,92 %, mais reste devant le thaï (0,83 %) et le vietnamien (0,60 %) [Evaluation Google, réalisée le 3 juillet 2008 (pp. 68-69)]. Alors, un effort, s'il vous plait, à vos blogs ... (P.K.)

vendredi 24 septembre 2010

Yu Jian à Aix : ANNULATION

Traduire : un art de la contrainte

Les 17 et 18 octobre 2008 s'était tenu à l'Université de Provence un colloque co-organisé par L'« Equipe sur les Cultures et Humanités Anciennes et Nouvelles Germaniques et Slaves » (EA 4236) et notre équipe. Deux années se sont écoulées depuis. Les actes de cette manifestation baptisée « Traduire : langues et réalités. Un art de la contrainte » viennent de sortir aux Publications de l'Université de Provence (Aix-en-Provence) sous le titre Traduire : un art de la contrainte.

Cet ensemble de 295 pages sur lequel Charles Zaremba a veillé avec une grande attention réunit 22 intéressantes contributions (voir la table des matières téléchargeable sur le site de l’éditeur) parmi lesquelles celles de membres de notre équipe :
  • Philippe Che, « Repérer et traduire le langage allusif chez Ge Hong (283-343) », pp. 57-67.
  • Pierre Kaser, « Traduire le théâtre littéraire chinois ancien : Les Amants de la scène de Li Yu (1611-1680) », pp. 67-79.
  • Noël Dutrait, « Traduction de la réalité et du réalisme magique chez Mo Yan », pp. 81-93.
Il est également question de chinois avec la traduction de Causerie de Beaudelaire par Wang Xiaoxia : Jiao tan 交谈 [in F. Douay Soublin, « Constellations de contraintes, un poème de Beaudelaire sous le feu des traducteurs » (pp. 201-231), pp. 218-221]

« Les interventions et discussions qui ont jalonné les deux jours du colloque ont affirmé encore une fois (concluent N. Dutrait et C. Zaremba (p. 6), les éditeurs et rédacteurs d’un « Prélude » à deux voix), que par son caractère non mécanique, la traduction était un art où il s’agit non de créer, mais de re-créer, et c’est dans le re- que réside toute la contrainte qui pèse sur le traducteur (que, naturellement, il faut imaginer heureux).» (P.K.)


mardi 21 septembre 2010

Keul Madang, le n° 7 est en ligne


Le dossier du mois de la revue en ligne Keul Madang est consacré à l’auteur coréen KIM Young-ha, vu à Aix-en-Provence en octobre 2009 et juin 2010. On trouvera dans ce dossier une interview de l’auteur et une études sur les personnages de ses romans, signées Kim Hye-gyeong et Jean-Claude de Crescenzo.

Dans le dossier sont aussi proposées la publication en intégralité de la nouvelle Le paratonnerre ainsi qu’une lecture textanalytique de l’œuvre, sous la plume de Choe Ae-young.

Ses trois romans parus en France chez Picquier et traduits par Lim Yeong-hee et Françoise Nagel sont présentés par Thomas Gillant, Kim Hye-gyeong et Jean-Claude de Crescenzo.

Dans les autres rubriques, les lectures du mois sont consacrées à l’ouvrage de Alexandre Guillemoz, chercheur au Cnrs, spécialisé dans le chamanisme coréen. La chamane à l’éventail est un recueil des entretiens menés par Alexandre Guillemoz avec la chamane avec laquelle il a travaillé durant plusieurs années. Ces entretiens sont suivis d’un retour d’expérience de l’anthropologue durant ses longues années d’immersion en Corée.

Les larmes bleues, roman coréen de Juliette Morillot, anthropologue par ailleurs, et auteur de plusieurs ouvrages sur la Corée, est lu par Dyenaba Sylla.

Deux poèmes de Choe Seung-ho et la préface de son recueil Alerte à la neige présentée par ses traducteurs No Mi-sug et Alain Génetiot ; le texte de la pièce de théâtre Qui êtes-vous ? de Yi Hyeon-hwa présenté par sa traductrice Cathy Rapin, et des extraits du roman de Yi In-seong, Interdit de folie, complètent la rubrique de littérature.

Dans ce n° 7 également, sont présentées des lectures de romans ou d’ouvrages ainsi que des travaux d’étudiants en Etudes Coréennes.

Bonne lecture sur www.keulmadang.com

Jean-Claude de Crescenzo

dimanche 19 septembre 2010

Yu Jian à Aix

Photo de Yu Jian sur son blog


Les rencontres avec le poète chinois Yu Jian
(annoncées ci-dessous)
sont malheureusement annulées.


L'équipe de recherche
« Littératures d'Extrême-Orient, Textes et traduction »
vous invite à rencontrer à deux reprises le poète chinois

YU Jian 于坚
  • le Lundi 27 septembre 2010 à 17 h, salle A 458 (Université de Provence, Centre des Lettres, Aix-en-Provence) pour la présentation de son film documentaire Bise chezhan 碧色车站 (La gare bleue), au sujet d’une gare construite par les Français au Yunnan au début du XXe siècle. (Le film est en anglais) et
  • le Mardi 28 septembre 2010 à 17 h, salle D 239 pour une discussion avec le public et une lecture en chinois de son poème Un Vol (traduit chez Bleu de Chine/Gallimard par Sebastian Veg et Li Jinjia) (en chinois, traduction assurée)
Pour vous y préparer, vous pouvez non seulement lire Un Vol évoquée ici et Dossier O (Paris : Bleu de Chine, 2005, 69 pages) également traduit par Sebastian Veg et Li Jinjia.

dimanche 12 septembre 2010

iTunes Mo Yan

En attendant la vraie rentrée avec une pluie de billets, voici pour les sinisants amateurs de Mo Yan une adresse à ne pas manquer, mais qui nécessite une manipulation que certains trouveront sans doute un peu trop compliquée.

Il faut pour écouter la prestation d'une quarantaine de minutes que l'écrivain chinois donna dans le cadre de l’Open University of Hong Kong accéder au module iTunes U de l'iTunes Store du logiciel iTunes qui peut être téléchargé gratuitement à la fois sur un Mac et un PC.

Si vous arrivez là et que vous n'êtes pas encore complètement découragé, glissez les mots « Open University of Hong Kong » dans la fenêtre en haut à droite à la place du mot « Rechercher », validez, puis sélectionnez les mots « Tout afficher ». Lorsque l'ensemble des propositions apparaît, identifiez le choix « Literature and Translation Seminar Series ». Ceci fait, vous n'avez plus qu'à découvrir un à un les cinq épisodes de la sous-série « Translator and Critics » que vous pouvez regarder en ligne ou télécharger afin de les glisser plus tard dans votre iPod ou votre iPhone (voir ici).

Le cinquième épisode offre à Howard Goldblatt (1939-, 葛浩文) grand spécialiste américain et traducteur de littérature chinoise contemporaine, l'occasion de conclure ce « Tai Ning Public Forum » consacré à la « Chinese Literature as World Literature : Writer, Translator and Critics » organisé par la School of Arts and Social Sciences de Hong Kong. Il s'exprime quant à lui en anglais. Je vous laisse la surprise du début de cette série qui s'ouvre sur une petite cérémonie comme Mo Yan semble les apprécier particulièrement.

Inutile de dire que l'iTunes U renferme bien d'autres perles que vous découvrirez, j'en suis sûr, tout seul. (P.K.)

samedi 11 septembre 2010

Si on les échangeait

Si on les échangeait,
Le Genji travesti,

Traduit et présenté par Renée GARDE
« Collection Japon », Série Fiction, dirigée par C.Galan et E. Lozerand
Les Belles Lettres, Paris, 2009, 391 pages.

Ce roman du XIIe siècle d’un auteur resté anonyme décrit la vie de la cour japonaise à l’époque de Héian 平安 (894-1185). Le « héros » est une jeune fille qui a des goûts « masculins » et finit par prendre l’habit et le rôle de son demi-frère qui lui, maladivement timide, revêt le kimono sororal. C’est un véritable plaisir de savourer un tel ouvrage traduit dans un style fluide, avec des notes qui nous permettent de mieux comprendre la signification de certains détails, concernant notamment les poèmes fort nombreux. Les notes précisent également des points importants comme la signification des couleurs des vêtements. L’érudition dont fait preuve la traductrice nous apporte le plaisir intellectuel d’apprendre tant de choses sur la vie quotidienne de l’époque de Heian, sur la vie culturelle comme la vie matérielle. C’est la période de l’apogée de la civilisation aristocratique japonaise. Et tout en nous divertissant grâce à l’intrigue « incroyable », nous nous cultivons agréablement. Les nombreuses intrigues amoureuses sont truffées de poèmes waka – il s’agit de poèmes courts de 5-7-5-7-7 syllabes, qui ont encore des adeptes de nos jours.

Ce roman connu au Japon sous le titre de Torikaebaya monogatari とりかへばや物語, est très agréable à lire grâce à la fluidité de la traduction et également très drôle par le comique des situations, les répétitions volontaires sur la description de la beauté ou de la grâce « à nul autre pareil… ». Sans oublier les pleurs de ces hauts dignitaires et courtisans, les hommes comme les femmes ne cessent de verser des larmes. C’est un univers encore peu connu que nous découvrons avec délectation.

C’est un roman à recommander vivement aux étudiants de japonais afin qu’ils s’instruisent en riant. Il faut enfin souligner la qualité de l’édition – couverture très élégante, papier et typographie choisies - qui ajoute au plaisir de la lecture. (Christine Condominas)

lundi 30 août 2010

Une nouvelle traduction de Cris de Lu Xun par Sebastian Veg


Notre équipe « Littératures d’Extrême-Orient, textes et traductions » compte parmi ses membres associés Sebastian Veg, jusqu’à tout récemment, chercheur détaché auprès du Centre d’Etudes français sur la Chine contemporaine (CEFC) à Hong Kong. Familier de nos colloques, journées d’études et rencontres, au cours desquels il a fréquemment pris la parole toujours avec la plus grande pertinence, il a déjà publié une traduction de Lu Xun 魯迅 intitulée Errances (Rue d’Ulm, 2004) et compte plusieurs autres traductions de Liu Zhenyun 刘震云 et Yu Jian 于坚.


Errances avait été recensé à sa sortie par moi-même dans Le Monde du 19 mars 2004. Je concluais mon article ainsi : « Il existe deux bonnes raisons de lire le recueil Errances : la traduction soigneuse rend remarquablement le charme, l’ironie et la mélancolie des nouvelles de Lu Xun ; les notices du traducteur qui accompagnent chaque nouvelle jettent un éclairage sur la société chinoise de la première moitié du XXe siècle dans son extraordinaire foisonnement d’idées, et montre à quel point la Chine était loin de l’immobilisme et de l’obscurantisme dont on se plait souvent à l’affubler. À la lecture de ce recueil, on ressent à quel point une édition complète des œuvres de Lu Xun est d’une urgente nécessité, tant il paraît évident que cet écrivain est bel et bien le père de la littérature chinoise contemporaine », tandis qu’Isabelle Rabut, traductrice elle-même de nombreuses œuvres de littérature chinoise contemporaine, exprimait quelques critiques sur la traduction de Sebastian Veg dans sa recension publiée dans Perspectives chinoises (n° 90, juillet-août 2005, p. 57-59). Elle écrivait : « Sebastian Veg s’est expliqué dans sa préface sur ses principes de traduction : ‘ Nous avons cherché à donner de Lu Xun une autre lecture, qui n’occulte pas les aspérités d’une syntaxe du chinois littéraire moderne en pleine élaboration’ (p. 7). Cependant, il n’est pas sûr que ce parti-pris de littéralité (qui se réclame des conceptions de Lu Xun traducteur) serve le texte ; la ‘fidélité’ que revendique la traduction relève en effet en grande partie d’une illusion : certaines habitudes d’expression propres au chinois semblent avoir été prises pour des particularités de la langue de Lu Xun (ou de la langue de l’époque). Les répétitions, par exemple, sont un trait de la langue chinoise qui n’est pas plus saillant chez Lu Xun que chez n’importe quel auteur moderne, et qu’il faut se garder, sauf exception, de conserver en l’état. Bon nombre des lourdeurs ou des bizarreries qu’on relève au fil des pages ne sont pas imputables à Lu Xun, mais à une inadéquation dans le rendu de certaines tournures courantes. En un mot, toutes les rugosités qu’on peut trouver au style de Lu Xun ne justifient pas qu’on fasse de lui un auteur qui écrit mal. Les exemples abondent de ces maladresses surajoutées au texte original ».


Dans sa traduction de Cris, Sebastian Veg répond à Isabelle Rabut : « Toute traduction est naturellement critiquable, dans la mesure où elle relève toujours de choix opérés par le traducteur ; ce n’est donc pas tant la teneur d’un tel propos qui pose problème que le jugement de valeur sous-jacent qui suggère que l’on pourrait départager « lourdeurs et bizarreries » de ce qui serait le « beau style ». Lu Xun, en réalité, n’est pas un écrivain qui recourt souvent aux répétitions lexicales – lorsqu’il en apparaît, elles sont soigneusement pesées. » Puis il poursuit : « Sur le détail de la traduction, nous espérons bien que le présent ouvrage puisse inciter de nouveau à la discussion. »


Et effectivement, Sebastian Veg livre à la discussion quelques choix de traduction comme par exemple la traduction du titre de la nouvelle A Q zhengzhuan Q正传。On peut recenser les traductions suivantes de ce titre : « La véritable histoire de Ah Q » (Editions des langues étrangères de Pékin, 1973), « Histoire d’A Q : véridique biographie » (Le Livre de Poche, 1989, repris dans le recueil Cris, Albin Michel, 1995). Ici, Sebastian Veg choisit de traduire ce titre « L’édifiante histoire d’a-Q ». Dans le commentaire qu’il fournit pour chaque nouvelle, Sebastian Veg justifie son choix de traduction avec brio, montrant comment le sens de « édifiant » pour zheng (qui signifie « authentique ou officiel » (Dictionnaire Ricci) s’est imposé à lui. L’utilisation du nom du personnage principal a-Q est à mes yeux un peu plus contestable dans la mesure où un public de lecteurs cultivés avait pu s’habituer à la transcription en A Q ou Ah Q. D’autant plus que les différentes traductions du titre en anglais s’accordent sur la transcription en Ah Q.


Avec cette réponse de Sebastian Veg à Isabelle Rabut, le débat sur la traduction est donc lancé, un débat comme on les aime sur ce blog !


Pour en revenir au recueil dans son ensemble, il faut se féliciter de la qualité de la traduction, de la pertinence des notes qui l’accompagnent et en plus, du commentaire toujours très pertinent de Sebastian Veg sur chaque texte proposé. Il n’y a qu’ainsi, à mon avis, que Lu Xun peut être lu par le grand public actuel qui n’est pas au fait de la situation extrêmement complexe de la Chine de cette époque. Le fait que chaque nouvelle soit restituée dans son contexte et commentée permet d’en saisir toute la saveur et souvent le sens caché. Enfin, une bibliographie très complète, un index et un article brillant de Sebastian Veg intitulé « Sortir du règne de la critique » fournissent des outils très utiles au lecteur qui voudrait en savoir plus sur Lu Xun et la littérature chinoise de son époque.


Notons enfin la parution d’un long poème de Yu Jian 于坚, Un vol 飞行, traduit aussi par Sebastian Veg et Li Jinjia aux éditions Bleu de Chine/Gallimard. Traduire la poésie est à coup sûr plus difficile que de traduire la prose, mais les deux traducteurs s’en sortent avec brio. J’ai beaucoup apprécié ce long poème qui est à la fois une sorte de journal de voyage et une méditation sur la poésie, la vie et l’histoire. Christophe Donner en a fait une recension enthousiaste dans Le Monde magazine du 15 mai 2010. Nous en reparlerons puisqu’il n’est pas impossible que Yu Jian passe à Aix-en-Provence dans un avenir proche…


Noël Dutrait