... ou, pour filer la private joke, W.-E. ふ.
Les moments de détente étant rares, ils sont précieux. En conséquence, il convient de ne pas se tromper dans le choix des films (pour ceux qui aiment encore ce genre moribond), les eXpo[sition]s, les balades et les livres à inscrire au programme de week-ends toujours trop courts. Je vous laisse vous débrouiller pour le reste, mais pour les livres, je me permets d'intervenir pour vous conseiller une lecture. Il s'agit, ni plus ni moins, de la suite des aventures de Fu Manchu dont je vous avais déjà vanté les qualités, celles du texte comme celles de la traduction d'Anne-Sylvie Homassel.
Si vous avez aimé Le Mystérieux Docteur Fu Manchu que les Editions Zulma avaient publié en janvier 2008, vous allez adorer
On y retrouve sous la belle couverture de David Pearson, le souffle mystérieux et haletant qui a fait le succès de la série de Sax Rohmer (1883-1959) lors de sa sortie au tout début du XXe siècle (1913 et 1916). La traductrice a encore fait des prouesses pour ressusciter un feuilleton à rebondissements que les précédentes traductions avaient pour le moins terni. En lui redonnant toute sa vigueur sans ruiner son irrésistible humour, elle en sert admirablement l'esprit et nous plonge d'emblée dans l'action. Voyez, si après avoir lu le passage suivant, vous pouvez résister longtemps au charme de l'écriture de Sax Rohmer et à l'attraction du docteur Fu Manchu :
« Imaginez-vous donc un individu long, maigre, félin, les épaules hautes ; donnez-lui le front de Shakespeare et le visage de Satan, un crâne soigneusement rasé et des yeux verts - verts comme ceux des chats. Mettez à sa disposition toute la cruauté d'un vaste peuple de l'Asie, concentrée en un esprit géant, toutes les ressources de la science du passé et du présent et peut-être bien toute la fortune d'un riche gouvernement - même si celui-ci nie complètement l'existence de cet individu. Cet être effroyable, le voyez-vous en esprit ? Eh bien, je vous présente le Dr Fu Manchu, le péril jaune incarné en un seul individu. »