jeudi 14 janvier 2010

Keul Madang

Le numéro 3 de la revue de littérature coréenne KEULMADANG est paru en décembre. Dans ce numéro, vous trouverez un dossier consacré à l’auteur féminin EUN Hee-Kyung dont le deuxième roman un recueil de nouvelles en fait, vient de paraître aux Editions Zulma. Le dossier comporte une interview de l’auteur réalisé par Kim Hye Gyeong et Jean-Claude de Crescenzo, une note de lecture de « Les boites de ma femme », son dernier livre et un extrait de ses nouvelles.

Egalement dans le numéro 3, une nouvelle de KIM Tae yeong, « J’étais un maquereau », un article très complet sur la danse coréenne, « Les Hong de Bulim habitent à Bamgole», un texte poétique du photographe CHOI Sang woon, un clin d’oeil cinématographique de Hervé Péjaudier, en direct de Séoul, ainsi que de nombreuses notes de lectures.

Le tout, lisible à l’adresse suivante : www.keulmadang.com (Jean-Claude de Crescenzo)

mercredi 13 janvier 2010

Gao, artiste universel

A peine de rentré de Londres où il a été fêté par ses amis, Gao Xingjian sera jeudi au Musée du Quai Branly (salle de cours 2) avec son traducteur et ami Noël Dutrait pour une exploration de son œuvre multiforme dans le cadre d'une série de rencontres intitulée : Les figures de l'artiste universel.

Ce séminaire animé par Yolaine Escande, Directeur de recherche au CNRS et Denis Vidal, Chargé de Recherche à l'IRD pose la question suivante : « Comment se trouve redéfinie aujourd’hui la « figure » de l’artiste « universel » dans un contexte toujours plus marqué par la mondialisation ? C’est à cette question cruciale pour un musée qui se donne comme vocation de s’ouvrir à des formes d’art et de créativité contemporaine en provenance du monde entier que nous tenterons d’apporter des réponses, au cours d'une série de séances à vocation interdisciplinaire. Chacune des séances prévues sera plus spécifiquement consacrée à l'étude d'un artiste ou d'un groupe d'artistes qui incarnent, chacun à leur façon, un tel idéal. Plusieurs d'entre elles seront organisées en association avec les artistes eux-mêmes.»

La séance du jeudi 14 janvier 2010 de 15h30 à 17h30 sera donc consacrée à Gao Xingjian.


« Gao Xingjian, artiste universel », c'est aussi le titre donné par Camille Perotti à l'interview de Gao mis en ligne le 19 décembre sur le site de La Libre Belgique. Il y est question de l'art envisagé par Gao comme « un besoin intérieur de l’humanité. Une consolation. L’art est [ajoute-t-il] une sublimation de cette prise de conscience de notre condition » et aussi des différents aspects du travail de l'artiste. On y trouve également des informations sur les manifestations consacrées à Gao Xingjian dans le cadre d'Europalia Chine qui offre depuis le 8 octobre dernier et jusqu'au 14 février 2010 « une immersion dans la vie et la culture chinoise. Au-delà des clichés persistants, europalia.china veut déceler ce qu’il y a de plus authentique et présenter un art de vivre millénaire à l’heure de la globalisation et du progrès technique, soixante ans après la fondation de la République Populaire de Chine. » (P.K.)

mardi 12 janvier 2010

Vive le socialisme ?


L'auteur chinoise Zhang Lijia sera, le vendredi 15 janvier 2010, à 18 h, l'invitée de la Librairie Le Phénix (72, bd Sébastopol, Paris 3e, 01.42.72.70.31) pour présenter l'ouvrage que Bourin Editeur vient de publier sous le titre : Vive le socialisme ! La véritable histoire d'une jeune chinoise qui rêvait de liberté (450 p.)

La page consacrée par l'éditeur à cette publication fournit le lien vers le site personnel de Zhang Lijia dont la visite permettra de faire connaissance avec celle qui se présente en anglais (uniquement) ainsi :
Lijia Zhang. Writer, Journalist, Social Comentator, sans faire jamais mention des caractères chinois de son nom !

La consultation de ce site très riche s'impose pour qui envisage de lire ce livre écrit en anglais et publié sous le titre « Socialism is Great » A Worker's Memoir of New China ( New York, Atlas & Co, 2008). C'est, est-il écrit, « a testament to Zhang’ personal triumphs over the controlled existence that was supposed to be her destiny ». La traduction française par Jean-François Chaix arrive dans la foulée de plusieurs publications en Australie (2008), en Inde (2008), en Hollande (2009), en Italie (2009). Ne manquez pas l'interview de Zhang par Jeremy Goldkorn mis en ligne le 8 septembre 2008 sur Danwei.org : « Zhang Lijia: Socialism is Great! » (8:07) (en anglais) et, pourquoi pas, une des nombreuses versions de la chanson qui a inspiré le titre de ces mémoires personnelles faisant revivre la Chine des années 80 : Shehui zhuyi hao 社会主义好! (P.K.)

dimanche 10 janvier 2010

Les 70 ans de Gao Xingjian

Nous l’avions annoncé, les amis de Gao Xingjian se sont souvenus que celui-ci est né le 4 janvier 1940 à Ganzhou dans la province du Jiangxi. L’écrivain Ma Jian et le poète Yang Lian, qui résident à Londres, ont organisé au Centre of Chinese Studies de la SOAS deux journées autour du premier écrivain de langue chinoise lauréat du prix Nobel, sur le thème « Realms of the Spirit in Gao Xingjian’s Literature and Art ».

Gao Xingjian lui-même avait accepté l’invitation et ces deux journées se sont déroulées dans une capitale britannique glaciale, mais aussi dans une atmosphère de chaude amitié et d’échanges fructueux. Ce fut l’occasion de voir ou de revoir dans le Brunei Gallery Lecture Theatre de la SOAS le film de Gao Xingjian, Après le déluge, puis La Silhouette sinon l’ombre et enfin l’enregistrement vidéo de La Neige en août dans la mise en scène que Gao Xingjian avait dirigée à Taibei en 2002. Enfin, une lecture par trois comédiens dirigés par Stephen Watts a été donnée de l’œuvre la plus récente de Gao dans la traduction anglaise de Claire Conceison, Ballade Nocturne.

Le premier jour, un symposium a réuni cinq intervenants qui ont livré une analyse au sujet des diverses facettes du maître, pour en montrer l’esprit unique qui en émane. Après que la sinologue Mary Massilli eut livré une étude très éclairante sur son théâtre, je me suis attaché à revenir sur l’histoire de la traduction de Lingshan 灵山 en expliquant à quel point l’intérêt que j’ai porté à ce roman dès que j’en ai lu les premières pages m’avait poussé à le traduire avec Liliane Dutrait, malgré les immenses difficultés que nous avions à trouver un éditeur. J’ai essayé, à travers quelques exemples, de montrer que nous avions cherché à rendre la « musique de la langue » si chère à l’auteur. Puis Chen Maiping a montré en quoi l’œuvre de Gao Xingjian devait être appréhendée comme un tout, sans avoir à se demander s’il s’agit d’une œuvre chinoise ou occidentale, d’une œuvre moderne ou post-moderne… Pour Chen Maiping, Gao Xingjian a commencé à emprunter sa propre voie là ou d’autres s’étaient arrêtés. Et il a déploré une nouvelle fois que le nom de Gao Xingjian soit officiellement passé sous silence par les autorités de Chine continentale alors que selon lui, l’anniversaire des 70 ans de l’artiste devrait faire la une des journaux chinois. Enfin, Chen Maiping a bien défini comment Gao Xingjian avait décidé de partir en exil et d’agir en individu isolé quand il avait compris que l’action collective n’aurait aucune utilité pour faire changer le régime qui opprimait sans cesse les intellectuels et les artistes. En agissant seul et en obtenant la récompense suprême que représente le Prix Nobel, Gao Xingjian a montré de manière éclatante à quel point la seule force spirituelle d’un individu pouvait parvenir à gravir les plus hautes montagnes. Enfin, l’écrivain Ma Jian, l’auteur de Chemins de poussière rouge et de Beijing Coma, compagnon de route de Gao Xingjian depuis le début des années 1980, a rappelé l’itinéraire de son ami et a montré à quel point son extraordinaire travail avait signé l’échec de la dictature de Chine continentale dans sa tentative d’étranglement de la pensée artistique.


Enfin, tout au long de ces deux journées qui ont attiré une nombreuse assistance, Gao Xingjian a répondu aux questions du public et a participé aux débats sur son œuvre. Il a rappelé sa position inébranlable d’artiste totalement indépendant, attaché à faire aboutir ses projets artistiques polymorphes, infatigablement.


Bon anniversaire Monsieur Gao !


PS : Bertrand Mialaret de Rue 89 a fait spécialement le déplacement à Londres et devrait rendre compte ces journées prochainement. On peut aussi se rendre sur le site de la BBC pour écouter une très intéressante interview de Gao Xingjian en chinois.


Noël Dutrait.