« The IIAS Newsletter celebrates its 50th issue » ! Pour fêter l'événement, une cérémonie se déroulera le 8 avril prochain, cérémonie pendant laquelle « the first copy of the 50th issue will be presented to Prof. Mr. P. F. van der Heijden, Rector Magnificus, Leiden University » !
Vous le savez sans doute déjà, l'International Institute for Asian Studies publie sa lettre d'informations depuis 1993 à raison de trois ou quatre numéros par an. Elle est reçue par quelque 26000 chercheurs et institutions basés en Europe, en Amérique du Nord, en Australie et à travers toute l'Asie. Elle permet à la communauté des spécialistes de l'Asie et des diverses ères culturelles qui la composent de faire connaître les recherches qu'ils entreprennent, les projets qu'ils conduisent seuls ou ou en équipes, et aussi d'annoncer les différents colloques, conférences qui rythment l'année, comme de diffuser largement des appels à contribution et à communication et d'informer sur les publications savantes. Elle n'existe plus seulement sous sa forme papier qui s'apparente à un quotidien d'une quarantaine de pages en moyenne dans un format relativement maniable de 303 x 420 mm, mais aussi sous forme numérique accessible sur le site de l'IIAS. On peut la recevoir gracieusement directement à domicile, mais aussi via e-mail pour la version numérique. Rien de plus simple, il suffit de remplir le formulaire en ligne.
Si les 49 précédents numéros sont également disponibles en ligne, il vous faudra encore attendre encore un peu pour découvrir le tout dernier volume.
Curieusement, la version papier de ce numéro 50 est déjà parvenue dans ma boîte aux lettres ! Je peux donc vous en dévoiler la couverture (voir ci-contre) et le contenu. Pas tout le contenu, car comme toutes les précédentes, cette livraison est copieuse, mélangeant travaux de chercheurs confirmés et de jeunes chercheurs. Elle propose 48 pages réparties en plusieurs rubriques. Après les pages 3 et 4 qui se penchent sur le renouveau et le passé de cette publication, on découvre la partie intitulée « The Study » (pp. 5-17), dont une part est consacrée au thème du « retour » ( « Return », pp. 5-9) avec cinq contributions qui l'envisagent dans sa dimension historique et aussi en rapport avec l'actualité brûlante, comme dans « Forced return : the deportation of former Cambodian refugees from the US » (S. R. Cowan, p. 9). Suit « The Focus » (pp. 18-29), partie sur laquelle nous allons revenir brièvement, qui précède « The Review » (pp. 30-39) faisant état de publications récentes et « The Network » (pp. 40-47) fournissant des informations pratiques et le calendrier des colloques à venir. « The Portrait » (p. 48) est consacré à une exposition qui se tient en ce moment au Kunstal de Rotterdam (28 mars au 21 juin) : « Silk Stories : Taishô Kimono 1900-1940 », avec une courte présentation illustrée des kimonos du début du XXe siècle dont ceux de l'ère Taishô 大正 (1912-1926).
Mais c'est surtout le dossier qui donne son titre au numéro, « CyberAsia », qui retient l'attention, avec notamment une couverture et un bandeau très accrocheurs : « Guest Editor Chris Goto-Jones guides us through CyberAsia, a brave new world offering new technologies, new knowledge and new ways of thinking about Asia. »
Le dossier est donc placé sous un emblème qui parlera d'abord aux plus jeunes, puisqu'il s'agit de Naruto ナルト , le héros du shōnen manga 少年漫画 (manga pour adolescent) et ses diverses déclinaisons dont le film animé qui est « sans nul doute l'un des plus importants succès commerciaux de ces dix dernières années » et que l'on doit à Kishimoto Masashi 岸本 斉史 (1974-).
Son maître d'œuvre est Chris Goto-Jones (Professor of Modern Japan Studies, Department of Japanese and Korean Studies, Leiden University), directeur par ailleurs du projet Asiascape, basé à l'Université de Leiden depuis sa création en septembre 2007 :
« Asiascape.net is the home of the Contemporary East Asian Media Centre (CEAMC). It is an attempt to build a new international research coalition in the rapidly emerging fields of cyberculture (New Media, Convergence Culture, Video Games and other related media, such as fan-culture) and animanga (Anime and Manga), especially as they relate to (or originate from) East Asia. It is well known that a large proportion of this type of media emerges from the East Asian region (Japan, China and Korea), and Asiascape seeks to sponsor and organize research into the importance of these media as a series of transformative, cutting edge, transnational global commodities, and/or as a series of cultural products that reveal much about East Asia itself. There is a scattered (and growing) group of international researchers working in this field and, in addition to conducting its own original research, Asiascape aims to provide a hub for the organization and direction of this rapidly emerging field. With an international advisory board of leading scholars, Asiascape will sponsor a series of ‘state of the field’ conferences and disseminate research using new and old media, including via this website and its associated news-blog, vistas. »
On retrouve parmi les signataires des contributions du dossier « CyberAsia » , un membre de son équipe : Thomas Lamarre (University McGill, Canada) : « What is Techno-region ? » (p. 19). Les autres viennent de lieux et d'horizons intellectuels très divers :
- Fabian Schäfer (East Asian Institute, Leipzig University) : « Animalisation, subjectivity and the Internet » (pp. 20-21)
- Cobus van Staden (South African Broadcasting Corporation) : « Heidi in Japan: what do anime dreams of Europe mean for non-Europeans ? » (p. 24)
- Jeroen de Kloet (University of Amsterdam) : « Bloggers, hackers and the King Kong syndrome » (p. 25)
- Bart Barendregt (Dept. Of Cultural Anthropology and Development Sociology, Leiden University) : « In the year 2020: Muslim futurities in Southeast Asia » (pp. 26-27)
- Jens Damm (Jens Damm, Freie Universität, Berlin) : « Chinascape: moving beyond the People's Republic » (pp. 28-29).
Chris Goto-Jones intervient à deux reprises : « Alien autopsy: the science fictional frontier of Asian Studies » (pp. 22-23) et « CyberAsia » (p. 18) qui introduit ce dossier aussi riche et stimulant que la matière qu'il ausculte : « This special issue of The Newsletter offers a variety of lenses on the question of cyberAsia. Ths expansive neologism contains : allegations of Asia's technological superiority ; imaginations of Asias's utopian relationship with digital technology; and finally analyses of the concrete ways in wich high technolgies have transformed social and cultural practices inthe region (and permitted the region to ripple around the world). Hence, the term cyberAsia is confounded one, generating myriad possible meanings and implications, both empirically and theoretically. »
J'ai plus particulièrement apprécié l'article de Jeroen de Kloet qui évoque les célèbres bloggeurs chinois que sont Michael Anti 安替 (Zhao Jing 趙静, 1975-), Zuola [Zhou Shuguang 周曙光, 1981-] et Wang Xiaofeng 王小峰 (1960-) que j'ai déjà évoqué sur ce blog. En conclusion, ne manquez pas ce numéro dont Henk Schulte Nordholt (Chair of the IIAS Board) dit « Don't throw this issue away, it will become a collections item » (p. 2), et, bien entendu, tous les suivants, en regrettant, malgré tout, l'absence des caractères propres à chaque langue asiatique ainsi que la taille très réduite de la police utilisée. (P.K.)