Les classiques des sciences sociales constituent une bibliothèque numérique entièrement réalisée par des bénévoles, fondée et dirigée par Jean-Marie Tremblay. Ce sociologue dont on peut consulter le site pédagogique également sur le portail de l’Université du Québec à Chicoutimi où il enseigne, a contribué à réunir en 7 collections quelque 4183 œuvres originales de 1208 auteurs différents (en cette fin d’avril 2010).
Dans ce fonds d’une grande richesse et d'une remarquable diversité, c’est la collection « Les auteur(e)s classiques » qui retiendra particulièrement notre attention ; cette collection se compose de quatre sous-collections qui sont : la « Revolution française » , la « Civilisation arabe », la « Civilisation de l’Inde » et, last but not least, la « Chine ancienne ».
Cette dernière entité qui se divise en deux sous-ensembles, savoir « Les œuvres classiques et autres traductions » et « Etudes et essais », est complétée d’une page intitulée « Que lire sur internet sur le même sujet ? » qui est une mine de liens vers des sites et des ouvrages disponibles, pour une bonne part, sur le site de la bibliothèque de France, Gallica. La consultation de cette simple page vous occupera de longues heures et vous réserve de bonnes surprises, mais je souhaite qu’elle ne vous détourne pas trop longtemps du fonds recueilli et fidèlement numérisé par Pierre Palpant.
L’énumération des ouvrages mis par lui à la portée d’un clic de souris en plusieurs formats, dont le très pratique pdf, est pour le moins impressionnant. Laissez-vous aller à redécouvrir ces ouvrages, études et traductions historiques qui ont fait l’histoire de la sinologie française et francophone. Outre les productions de Séraphin Couvreur, de Stanislas Julien, d’Abel Rémusat ..., vous serez sans doute curieux de relire les écrits du père Léon Wieger, de Marcel Granet ou encore les premières traductions françaises des romans chinois sous la plume peu scrupuleuse d’un d’Hervey Saint-Denys, et bien des raretés devenues accessibles par la magie de la mise en ligne et le travail de romain d’un passionné de Chine et de sa si riche culture.
Je m’étais pour ma part habitué à ces pages à travers lesquelles la circulation m’était devenue familière. Combien de fois ai-je donné un lien conduisant vers une de ces invitations à la patiente lecture de travaux réalisés par nos vénérables ancêtres en sinologie ?
La nouvelle d’une migration sur un nouveau site m’a particulièrement inquiété. Mais en suivant le lien fourni par un amical message du généreux ordonnateur de cette fabuleuse collection, j’ai eu le plaisir de découvrir un nouvel espace facile à apprivoiser, qui continue d’offrir ces perles d’érudition, sorties du passé et parfois d’un injuste oubli.
Cette adresse est à noter dans vos tablettes -- elle figure déjà en bonne place dans notre univers netvibes : http://www.chineancienne.fr/, mais, ne gommez surtout pas l’ancien lien, il est toujours actif.
Voici des extraits du texte par lequel Pierre Palpant présente cette nouvelle fenêtre sur la Chine ancienne :
« Chine ancienne présente, en téléchargement gratuit (formats pdf et doc), une bibliothèque numérique d'ouvrages du domaine public sur la Chine impériale, sur son histoire, ses coutumes, ses religions, sa morale, ses grands hommes, son art, sa littérature... J'ai proposé depuis plusieurs années, sur le site les Classiques des sciences sociales, un ensemble d'ouvrages sur la Chine ancienne, gratuits, téléchargeables, en format pdf, doc, rtf. Je fais une pause à cette contribution... Et je continue sur Chine ancienne, selon le même principe. Je reprendrai quelques livres déjà présentés, je proposerai surtout des livres nouveaux, notamment ceux du dix-huitième siècle. Pour en faire quoi ? Certes, une collection numérique, où les ouvrages, disponibles, sont alignés les uns à côté des autres, sur une étagère virtuelle, comme ci-dessus : chacun indépendant, solitaire dans la foule de ces millions de ressuscités par Internet. Mais pas seulement : avez-vous vu dans presque chaque ouvrage toutes ces bibliographies, ces notes, ces références aux sources d'inspiration, avec titre, édition, et page précisée? Voilà un gisement de liens incroyable, explicitant la pensée de l'auteur, créant un lien intellectuel avec tel autre écrivain. Liens manifestement délaissés par les gros numérisateurs de millions de bouquins. Alors, il faut que les petits se consacrent à ce travail. Localement, bien entendu, microscopiquement, mais tout de même... Pour avoir une bibliothèque où chaque ouvrage épaule l'autre, afin de créer un véritable tissu, grâce à des myriades d'atomes crochus entre les références ou les questions des uns et les textes ou les réponses des autres, liens qui accroissent, recoupent et contrôlent les connaissances insensiblement. Ainsi, sur un seul clic, vous retrouvez, à partir de la note d'un auteur, la page, et la ligne dans la page, du livre de l'auteur cité. Techniquement, c'est faisable. A ma connaissance pas avec des fichiers pdf. Mais sans problème avec des fichiers doc, pour autant que vous mettiez tous vos fichiers Chine ancienne dans le même dossier. »L’organisation de la matière se fait dorénavant selon plusieurs registres : « King », comprendre les Classiques chinois, jing 經 ; « Traductions », puis en plus d’une page de liens et de biographies des auteurs, vous trouverez trois registres de textes rangés par siècle. On peut même feuilleter un catalogue de 13 pages bien fournies dont le contenu donne déjà le vertige.
Au rayon des nouveautés, vous trouverez entre autres surprises, Hao-Khieou-Tchouan, ou La Femme Accomplie, savoir la traduction de Guillard d'Arcy datant de 1842 du Haoqiuzhuan 好逑傳 ou encore les Nouveaux Mémoires sur l’Etat de la Chine du Père Louis Le Comte de 1697.
Bref, vous avez compris, une riche bibliothèque qui profite des derniers perfectionnements de l’édition en ligne pour nous rendre dans sa vigueur un passé pas si lointain vous attend.
Ne manquez pas de vous inscrire à la lettre d’information, grâce à laquelle Pierre Palpant signale à ses lecteurs ses mises à jour et les informe sur son travail si utile pour nous qui n’avons pas toujours accès aux documents qu’il divulgue ou qui rechignons à nous livrer au décryptage des vieilles éditions d’antan. Merci encore Monsieur Palpant et bon vent pour votre nouvelle collection. (P.K.)