vendredi 10 août 2007

Devoir de vacances

Non, non, non, je ne vous imposerais pas un topo sur le très dense mais quelque peu indigeste ouvrage de Gu Mingdong que je dois lire pour Etudes chinoises et qui m'accompagne dans chacun de mes déplacements estivaux, mais j'aimerais vous associer à une petite recherche en guise de devoir de vacances.

La faute en revient à une escapade qui m'a ramené à la littérature chinoise après m'en avoir éloigné très plaisamment un court moment.
Le livre en question est Leçons américaines. Aide-Mémoire pour le prochain millénaire d'Italo Calvino (1923-1985). Lezioni americane. Sei proposte per il prossimo millennio (1998) est un livre remarquable dans lequel le romancier affirme « sa confiance en l'avenir de la littérature [...] parce qu'il est des choses [...] que seule la littérature peut offrir ». Notons que cette phrase clef est citée par Antoine Compagnon au tout début de sa leçon inaugurale au Collège de France : La littérature pour quoi faire ? (Collège de France/Fayard, 2007, p. 27), également à lire d'urgence.

«
Rapidité » ou « Quickness », le deuxième de ces Six Memos for the Next Millennium dont l'apport dépasse le seul domaine littéraire mais inspire jusqu'aux créateurs les plus inscrits dans la modernité, tel John Maeda (1966-) pour qui « It is the one book that I could not live life without », s'achève sur la narration de l'histoire chinoise suivante :
« Entre autres nombreuses qualités, Tchouang-tseu avait une grande sûreté de main. Le roi lui demanda de dessiner un crabe. Tchouang-tseu dit qu'il lui fallait un délai de cinq ans, ainsi qu'une villa avec douze serviteurs. Au bout de cinq ans, le dessin n'était pas commencé. « Il me faut cinq autres années », dit Tchouang-tseu. Le roi les lui accorda. Quand s'acheva la dixième année, Tchouang-tseu prit son pinceau et en un instant, d'un seul trait, il dessina le crabe le plus parfait qu'on eût jamais vu. »
[Traduction Yves Hersant. Paris : Seuil, « Points » n° 873, 2001, p.93]
Ne faisant pas vraiment partie du « cercle croissant des émules et compagnons » de Zhuangzi [Tchouang-tseu 莊子] et étant étranger à « cette petite société où chacun, en bon entendeur de son message, tient à l'autre sans s'y attacher » [les expressions entre guillemets sont de Romain Graziani (Fictions philosophiques du « Tchouang-tseu », Gallimard, 2006) ; elles sont reprises par François Billeter dans son compte-rendu de Jean Lévi, Les Œuvres de Maître Tchouang. Editions de l'Encyclopédies des Nuisances, 2006, in Etudes chinoises, vol. XXV, année 2006, p. 232-251)], je ne saurais trop dire si cette « histoire chinoise » est authentique ou non - savoir si elle figure bien dans le Zhuangzi - ou emprunte seulement au grand penseur son identité. Il faudrait pour cela me replonger dans un texte que je n'ai pas sous la main. Je trouve plus simple de me décharger du problème en vous le posant, ce qui me dispense par la même occasion de trouver une septième devinette.

Pour vous amadouer, je vous propose en illustration à ce billet un crabe de l'excentrique Xu Wei 徐渭 (1521-1593) et vous renvoie amicalement vers les écrits d’un véritable amoureux des crabes auquel Jacques Dars a si bien rendu justice, savoir le Li Yu 李漁 (1611-1680) du Xianqing ouji 閒情偶寄 et plus précisément celui des pages 226 à 229 des Carnets secrets de Li Yu (Picquier, 2003), pour un succulent « Gloire au crabe ! » qui commence ainsi :
« Pour ce qui est de la succulence des boissons et des mets, il n'est pas un sujet dont je ne puisse parler, rien qui ne stimule toute mon imagination et sur les profondes merveilles de quoi je ne puisse disserter à l'infini. Mais les pinces de crabes, passion de mon cœur et délectation de ma bouche, sont la seule gourmandise que de ma vie entière je n'aie jamais pu oublier un seul jour !
Quant aux raisons de cette passion, de cette délectation de cette obsession, je n'en soufflerai mot, incapable que je suis de les décrire. Cette affaire et cette bestiole, pour moi objet d'engouement aveugle entre toutes les nourritures, seront pour un autre bizarrerie pure entre ciel et terre. Possédé depuis toujours par cette manie, chaque année à l'approche de la saison des crabes, je mets de l'argent de côté pour être paré ; et comme les miens me raillent d'aimer les crabes autant que ma vie, j'appelle moi-même cette tirelire « l'argent de rédemption vitale". Du jour où ils apparaissent sur les marchés jusqu'au dernier jour de la saison, je ne gaspille pas une journée, ne laisse pas même perdre une heure ! »
Bonne dégustation, mais n’oubliez pas que je ramasse les copies à la rentrée. (P.K.)

jeudi 9 août 2007

Miscellanées (003)

Illustration : Lee Chi Ching 李志清.

I. La vie des blogs

Dans « De blog en blog » (29/11/06), un des premiers billets de ce blog, je signalais l’existence du blog du Portail de traduction littéraire, et lui souhaitais longue vie. Depuis cette date seuls deux billets y ont été publiés :
  • le premier en date du 22/06/07 !, annonçait la mise en ligne sur le site du Portail d'une page Blogmarks (« outil de gestion de liens basé sur l'attribution et le partage ») qui collecte des liens utiles pour la traduction. Je vous encourage à vous y rendre sans tarder.
  • le second en date du 30/06/07, signalait un changement d'adresse suite à la fusion de ce blog avec la Tribune libre. Ce nouveau blog mérite toute notre attention puisque son dernier billet (29 juillet 2007) propose le premier volet d'un didacticiel intitulé « La boîte à outils de l'artisan-traducteur » (Eric Moreau). On suivra donc avec attention la publication des prochains volets.
À lire aussi le billet du 10 juillet – « Des traducteurs et des hommes » (David Perez) - qui s'adresse « à tous ceux qui pensent que la profession de traducteur, en particulier de traducteur littéraire, est en danger (…) car menacée par des traducteurs automatiques ou traducteurs en ligne que l'on trouve à foison sur Internet ». Je vous laisse lire la suite >> ici


II. L' éditeur parle.

Si en visitant la page d'accueil du site des Editions Philippe Picquier vous arrivez à décoller vos yeux de la couverture aguichante de sa dernière publication chinoise, savoir Amour dans une petite ville de Wang Anyi qui sortira le 27 août selon Livres Hebdo695 [l'article de J.-M. M. est en téléchargement à partir d’ici], vous remarquerez que dans la marge de gauche la rubrique « Evénements » pointe vers un « Entretien » que Philippe Picquier a donné à Lyon en juin dernier et dont on peut lire une transcription sur le site d'Asiexpo (Voir ici)

Ceux qui ont eu l'occasion de l'entendre s'exprimer sur son travail d'éditeur y retrouveront l’exposé des éléments qui font la spécificité et expliquent la réussite de la maison basée au Mas de Vert. Ils seront heureux d'apprendre dans quelle direction elle va prospérer dans les mois et les années à venir :
« J’aimerais développer les collections Jeunesse, et la littérature française. Demander à des écrivains d’écrire sur l’Asie. L’Asie est un support de rêve énorme, bref quelque chose que l’on a tous plus ou moins en commun, et pourquoi pas ouvrir un département autour de cette idée de l’Asie en nous. Développer aussi un peu plus les livres de reportage et essayer de poursuivre la BD. »
Il est également question de la présentation des ouvrages :
« La couverture doit être en résonance avec le contenu du livre. Il faut qu’il y ait concordance entre l’intérieur et l’extérieur. Valoriser l’objet avec une image. On attache de plus en plus d’importance à l’objet. Nous avions déjà cette façon de faire à nos débuts »,
et aussi du phénomène manga et la manière dont les Editions Picquier s'y sont attachées :
« Le manga pour ados ne m’intéresse pas vraiment, je ne suis pas de cette culture, de ce fait, je n’aurais pas su faire. Au cours d’un voyage au Japon, j’ai compris que c’était la forêt qui cachait l’arbre. J’ai trouvé des manga de qualité, très graphiques, peut-être un peu intello ou marginaux, et j’ai eu envie d’essayer. Sachant que 90% de la production manga c’est le mainstream, restait 10 %. Nous sommes positionnés sur le manga pour adultes, soit 5% du marché, voire 2% pour certains. On les vend mal. (...) Nous allons continuer à petits pas, il y a un marché et des livres intéressants, mais j’avoue mon ignorance de ce marché très différent du monde du livre, plus proche du monde de l’image et qui touche un autre lectorat.»
Vous avez dit « manga » ?


III. Manga 漫画 vs Manhua 漫畫

Dans son édition en ligne du 4/7/07, LivresHebdo.fr rapportait de manière piquante (et quelque peu brouillonne) l'obtention du Premier prix international de Manga par le dessinateur de Hong Kong, Lee Chi Ching (Li Zhiqing 李志清, 1963-). Jugez plutôt (je cite) :
Le Prix Nobel du Manga à un… Chinois !

En couronnant l'adaptation manga de « L'Art de la guerre » par le hongkongais Lu Zhiqing, le premier prix international du Manga a distingué en fait un manhua. Ironie de l’histoire, c’est un auteur hong kongais (et donc chinois) qui a reçu le premier « Prix Nobel du Manga », The International Manga Award. L’Art de la guerre, manhua (manga chinois) en sept volumes, récompense ainsi Li Zhiqing. Publié en France aux Editions du temps (collection Toki), depuis janvier dernier (le prochain tome, le n°4, sera dans les rayons le 5 juillet), la série illustre le célèbre livre de Sun Tzu détaillant des stratégies guerrières encore employées. La BD est scénarisée par Li Weimin et traduit du chinois par Thomas Dupont.
Sur cet événement - The 1st International Manga Award, 第 1 回 - 国際漫画賞 - survenu le 29/06/07 voir la page qui lui est consacré sur le site du Ministère des Affaires étrangères du Japon (comme quoi la chose est fort sérieuse) : en anglais et/ou en japonais . Voir aussi ici et pourquoi pas cette page du sympathique blog ParisBeijing.

C'est donc un nouvel avatar d'une des œuvres majeures de la culture chinoise - Sunzi bingfa 孫子兵法 - qui rencontre son public. Souhaitons seulement que ceux qui la découvriront sous cette forme auront la curiosité et le courage de remonter jusqu'au texte original ou à ses traductions [A ce sujet, voir ici ]. Pour ma part, je m'engage à faire le chemin inverse dès que l'éditeur français, sans doute pris de court par l’obtention de cette distinction aussi prestigieuse qu'inattendue, aura rempli les bacs des débits de manga. On en reparlera donc un de ces prochains jours. (P.K.)

mardi 7 août 2007

Réponse à la devinette (006)

Nous voici arrivés au cœur de l'été. Ceci explique sans nul doute et excuse pour une part au moins le nombre très réduit de billets sur ce blog (6 en juillet et sans doute encore moins en août) ; cela signifie aussi : moins de visites - en moyenne un peu moins de 20 par jour, avec une agréable surprise : un pic de fréquentation le 29/7 avec 34 visites et 63 pages consultées !. Vraisemblablement vous accédez à ce blog depuis votre lieu de vacances avec les moyens du bord : à la liste des lieux habituels, j'ai l'honneur et le plaisir d'ajouter Tôkyô, Séoul, Taipei, Macao - mais toujours pas de ville de RPC ! -, mais aussi Djibouti, Buenos Aires, Stockholm, les USA avec Seattle, Ithaca et Wolfeboro (NH) - mais oui ! -, et, entre autres, Alger, Namur, Charleroi, Genève, Corte, Marly-le-Roi, Orange et Avignon. Merci à toutes et tous pour votre fidélité et votre curiosité.

Le moment est enfin venu de donner la solution de notre sixième devinette qui a une nouvelle fois été trouvée par Françoise X que je félicite pour sa sagacité et sa ténacité. M'est avis que d'autres avaient également la réponse mais étaient privés des moyens de répondre. Ce sera pour la prochaine fois, s'il y en a une. Mais venons-en au fait.

Je m'en suis avisé un peu tard, mais, une fois de plus le texte qui constituait notre sixième devinette était disponible sur internet et - ceci n'étonnera plus ses admirateurs et ses fidèles -, grâce à Pierre Palpant. Celui-ci a, en effet, saisi une partie des écrits du grand voyageur que fut le Père Evariste Huc (Caylus, 1813 - Paris, 1860), savoir L'Empire chinois (1854), et l'a mise en ligne sur le site de l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) [ici]. Qu'il en soit remercié. On peut également trouver les deux tomes de l'édition Gaume (Paris) de 1879 sur Gallica (BNF, Paris) [Tome premier, tome second]

L'ouvrage est, fort heureusement, également disponible en format traditionnel. Il faut dire qu'après avoir disparu pendant de nombreuses années, les écrits du Père Huc ont été souvent réédités ces derniers temps, notamment par les Editions du Rocher (1980), Kimé (1992), les Editions Saint-Rémi et les Editions Pyrémonde/Princi Neguer (2004). J'utilise pour ma part l'édition compacte suivante : Souvenirs d'un voyage dans la Tartarie et le Thibet suivis de L’Empire Chinois. Paris, Éditions Omnibus, 2001, 1148 pages. L'Empire chinois occupe les pages 577 à 1148. [C'est celle que Pierre Palpant a utilisée pour saisir L'Empire chinois. Il n'a pas jugé bon de retenir l'intéressante préface de Francis Lacassin (pp. I-XXX) ]

L'extrait retenu y figure pages 1121-1123. Le nom du domestique est Wei-chan. Une de ses lectures favorites n'est pas ce qu'on pourrait appeler une « production éphémère du facile pinceau d'un lettré ». Il semble bien en effet qu'il s'agisse du Jinghua yuan 鏡花緣 (Destinées des fleurs dans le miroir ou Le destin des fleurs au miroir ou Fleurs dans un miroir selon les sources et en attendant mieux) de Li Ruzhen 李汝珍 (1763-1830). Ce roman en cent chapitres que Huc a raison de comparer aux Voyages de Gulliver (1726) de Jonathan Swift (1667-1745) est une des œuvres majeures de la période. J'aurai bientôt l'occasion de vous en reparler, car c'est lui que j'ai choisi pour illustrer le thème du voyage dans le premier numéro de la revue en ligne dont j'évoquais la naissance récemment.

Mais restons un moment encore avec le célèbre lazariste qui (résume Pierre Palpant) « embarque en mars 1839 à destination de la Chine. En 1844, avec Joseph Gabet, un autre lazariste, il part pour la Tartarie et le Tibe, pour, comme l’a dit leur supérieur, aller « de tente en tente, de peuplade en peuplade, jusqu’à ce que la Providence leur fasse connaître l’endroit où elle veut qu’ils s’arrêtent pour commencer ». Après de longues pérégrinations, le 20 janvier 1846, les Pères Huc et Gabet, costumés en lamas, sont les premiers Européens à pénétrer dans Lhassa. Les deux voyageurs sont frappés par la ressemblance entre les rites lamaïques et ceux du culte catholique. Cela facilite leur mission jusqu'au jour où le représentant du gouvernement chinois les fait expulser. Suit un long chemin de retour à Canton. Sa santé s’altèrant, É. Huc rentre en France, devient professeur de séminaire, puis s’installe à Paris où il rédige ses souvenirs, qui restent un témoignage plein d'humour sur la Chine, puis un ouvrage historique, le Christianisme en Chine, qui paraît en 1957. Frappé d’apoplexie un dimanche de 1860, E. Huc meurt deux jours après. »

Pour en savoir plus sur lui, on lira aussi Jacqueline Thevenet qui lui a consacré Un lama du ciel d'Occident : Evariste Huc (1813-1860) (Paris : Payot, « Petite Bibliothèque Payot », 2004, 228 p.) et a établi le texte de Lettres de Chine et d'ailleurs : 1835-1860 d'Evariste Huc et de Joseph Gabet (1808-1853) aux Indes savantes (2005, 460 pages, introduction de Martine Raibaud). Il ne faut pas non plus oublier l'excellent article – « Les tribulations d'un Gascon en Chine ou les perplexités du Père Huc » - de Simon Leys (Pierre Ryckmans) dans La forêt en feu (1983) (voir Essais sur la Chine, Paris : Robert laffont, « Bouquins », 1998, pp. 596-62) dans lequel il écrit (p. 626) : « Huc, nous l'avons signalé, n'avait pas qu'une connaissance rudimentaire du chinois écrit, et il n'est donc pas un guide sûr pour la Chine classique, mais il demeure un merveilleux compagnon de route dans la Chine vivante. » et qui est, ajoute-t-il, « aussi un écrivain - c'est-à-dire, au sens plénier de l'expression, un homme qui invente la vérité. »

Voici, juste pour vous donner envie de le lire, deux passages presque pris au hasard : le premier sur les pieds bandés (pp. 1126-1128) :
« Cette mode des petits pieds est, sans contredit, barbare, ridicule et nuisible au développement des forces physiques ; mais comment porter remède à cette déplorable habitude ? C’est la mode ! et qui oserait se soustraire à son empire ? Les Européens, d’ailleurs, ont-ils bien le droit de censurer les Chinois avec tant d’amertume sur un point délicat ? Eux-mêmes ne prisent-ils donc pas aussi un peu les petits pieds ? Ne se résignent-ils pas tous les jours à porter des chaussures d’une largeur insuffisante et qui leur font subir d’atroces douleurs ? Que répondraient les femmes chinoises, si l’on venait un jour leur dire que la beauté consiste non pas à avoir des pieds imperceptibles, mais une taille insaisissable, et qu’il vaut infiniment mieux avoir le corsage d’une guêpe que des pieds de chèvre ?... Qui sait ? Les Chinoises et les Européennes se feraient peut-être de mutuelles concessions, et finiraient par adopter les deux modes à la fois. Sous prétexte d’ajouter quelque chose à leur beauté, elles ne craindraient pas de réformer complètement l’œuvre du Créateur. » (pp. 1127-28).
le second, pour justifier notre illustration - un barbier itinérant vers 1845 :
« Lorsqu’on entre dans un hameau chinois, ou qu’on approche d’une ferme, on est tout à coup saisi par d’horribles exhalaisons qui vous prennent à la gorge et menacent de vous suffoquer. Ce n’est pas cette odeur saine et forte qui s’échappe des étables des bœufs et des bergeries, et qui souvent dilate les poumons d’une manière si agréable, c’est un atroce mélange de toutes les pourritures imaginables. Les Chinois ont tellement la manie de l’engrais humain, que les barbiers recueillent avec soin leur moisson de barbe et de cheveux et les rognures d’ongles, pour les vendre aux laboureurs, qui en engraissent les terres. C’est bien là, dans toute la force du terme, l’exploitation de l’homme par l’homme. » (p. 1061)
Pour finir, voici un choix de proverbes (pp. 1122-1124) qu'on ajoutera selon son goût à la petite anthologie réunie naguère par Roger Darrobers, Proverbes chinois (Paris : Seuil, « Points / Sagesse », Sa 109, 1996) :
Le plaisir de bien faire est le seul qui ne s'use pas.

Un jour en vaut trois pour
qui fait chaque chose en son temps.


Qui veut
procurer le bien des autres a déjà assuré le sien
.
Pour conclure, notons que certains ne sont pas contentés de lire les savoureuses pages laissées par le Père Huc mais ont suivi ses traces [Voir ici]. Un bel exemple à suivre ? (P.K.)