Si on les échangeait,
Le Genji travesti,
Traduit et présenté par Renée GARDE
« Collection Japon », Série Fiction, dirigée par C.Galan et E. Lozerand
Les Belles Lettres, Paris, 2009, 391 pages.
Le Genji travesti,
Traduit et présenté par Renée GARDE
« Collection Japon », Série Fiction, dirigée par C.Galan et E. Lozerand
Les Belles Lettres, Paris, 2009, 391 pages.
Ce roman du XIIe siècle d’un auteur resté anonyme décrit la vie de la cour japonaise à l’époque de Héian 平安 (894-1185). Le « héros » est une jeune fille qui a des goûts « masculins » et finit par prendre l’habit et le rôle de son demi-frère qui lui, maladivement timide, revêt le kimono sororal. C’est un véritable plaisir de savourer un tel ouvrage traduit dans un style fluide, avec des notes qui nous permettent de mieux comprendre la signification de certains détails, concernant notamment les poèmes fort nombreux. Les notes précisent également des points importants comme la signification des couleurs des vêtements. L’érudition dont fait preuve la traductrice nous apporte le plaisir intellectuel d’apprendre tant de choses sur la vie quotidienne de l’époque de Heian, sur la vie culturelle comme la vie matérielle. C’est la période de l’apogée de la civilisation aristocratique japonaise. Et tout en nous divertissant grâce à l’intrigue « incroyable », nous nous cultivons agréablement. Les nombreuses intrigues amoureuses sont truffées de poèmes waka – il s’agit de poèmes courts de 5-7-5-7-7 syllabes, qui ont encore des adeptes de nos jours.
Ce roman connu au Japon sous le titre de Torikaebaya monogatari とりかへばや物語, est très agréable à lire grâce à la fluidité de la traduction et également très drôle par le comique des situations, les répétitions volontaires sur la description de la beauté ou de la grâce « à nul autre pareil… ». Sans oublier les pleurs de ces hauts dignitaires et courtisans, les hommes comme les femmes ne cessent de verser des larmes. C’est un univers encore peu connu que nous découvrons avec délectation.
Ce roman connu au Japon sous le titre de Torikaebaya monogatari とりかへばや物語, est très agréable à lire grâce à la fluidité de la traduction et également très drôle par le comique des situations, les répétitions volontaires sur la description de la beauté ou de la grâce « à nul autre pareil… ». Sans oublier les pleurs de ces hauts dignitaires et courtisans, les hommes comme les femmes ne cessent de verser des larmes. C’est un univers encore peu connu que nous découvrons avec délectation.
C’est un roman à recommander vivement aux étudiants de japonais afin qu’ils s’instruisent en riant. Il faut enfin souligner la qualité de l’édition – couverture très élégante, papier et typographie choisies - qui ajoute au plaisir de la lecture. (Christine Condominas)