samedi 22 janvier 2011

Keul Madang, le n° 9 est en ligne

Le N° 9 de la revue de littérature coréenne Keulmadang vient de paraître. Le dossier fait suite au numéro précédent, consacré à la pensée coréenne.

Le numéro 9 présente quatre penseurs majeurs, qui chacun à leur tour ont su donner une spécificité à la philosophie coréenne, longtemps restée sous influence de la pensée chinoise. Quatre portraits-textes de ces penseurs, par Philippe Thiébault, chercheur universitaire en Corée. Deux autres textes Yi Hwang, Etude de la sagesse et Adresse au Roi par Tcho Hye-young, traductrice de textes philosophiques et bouddhiques

Dans ce numéro également, une nouvelle « Lézard » de Kim-Young-ha, traduite par Choe Ae-young et Jean Bellemin-Noël, et sa lecture analytique par Jean Bellemin-Noël. Les dernières parutions d’ouvrages La Corée dans ses fables, de Patrick Maurus, Solitude absolue, poèmes de Kim Yeongseung, par Julien Paollucci, une lecture de Fleur noire, de Kim Young-ha par Isabelle Roussel-Gillet, Les larmes bleues de Juliette Morilot, par Dyenaba Silla, des critiques de livres plus anciens et un compte-rendu de la manifestation cinématographie à Busan, par Jérôme Plazy.

Keulmadang peut se lire à l’adresse suivante : www.keulmadang.com

vendredi 21 janvier 2011

Le livre qui n’est pas encore

Pei-king, 28 février 1911. ― Je ne saurai donc rien de plus. Je n’insiste pas ; je me retire ... respectueusement d’ailleurs et à reculons, puisque le Protocole le veut ainsi, et qu’il s’agit du Palais Impérial, d’une audience qui ne fut pas donnée, et ne sera jamais accordée ...
C’est par cet aveu, ― ridicule ou diplomatique, selon l’accent qu’on lui prête, ― que je dois clore, avant de l’avoir mené bien loin, ce cahier dont j’espérais faire un livre. Le livre ne sera pas non plus. (Beau titre posthume à défaut d’un livre : « Le livre qui ne fut pas » !)

J’avais cru le tenir d’avance, plus « fini », plus vendable que n’importe quel roman patenté, plus compact que tout autre aggloméré de documents dits humains. Mieux qu’un récit imaginaire, il aurait eu, à chacun de ses bonds dans le réel, l’emprise de toute la magie enclose de ces murs..., où je n’entrerai pas.
On ne peut disconvenir que Pei-king ne soit un chef-d’œuvre de réalisation mystérieuse.
Tel est le début de René Leys, le roman improbable de Victor Segalen (1878-1919), roman posthume publié pour la première fois en 1922, soit trois ans après la mort de son auteur. « Un miraculeux accident », selon Pierre Ryckmans alias Simon Leys qui ajoute : « Livre de l’échec et de la dérision, il est aussi le plus fidèle reflet de l’expérience du poète, qui, cherchant à pénétrer dans une impénétrable « Cité interdite », ne réussit finalement qu’à se faire mener en bateau par un séduisant et pathétique fumiste. » ; livre depuis souvent réédité (notamment dans un beau coffret chez Chatelain-Julien, 1999) et traduit ; livre que François Mitterrand avait lu et aimé (voir l'extrait de l'émission Italiques du 13/01/1972, source INA, 3min57s. ), et qu'on peut feuilleter en ligne grâce à Gallica dans une édition datant de 1950 (Plon), livre, enfin, qu’on devrait retrouver un jour prochain dans les Œuvres complètes de Victor Segalen en 18 volumes annoncées aux Editions Honoré Champion. Le premier volume de ce monument à venir sera disponible en mars prochain ; il présentera (pour 75 €) La Grande Statuaire et les Premiers écrits sur l'art.


Cette promesse m’est connue par l’intermédiaire d’un tout nouveau blog que je tiens à vous signaler et que je vous invite à visiter sans tarder. Il est tenu par Philippe Postel, Maître de conférences à l’Université de Nantes, et qui, vous vous en souvenez sans doute, nous a fait l'amitié de venir à Aix-en-Provence parler à deux reprises des vieilles traductions françaises de romans chinois anciens (d'abord en mars, puis en octobre 2009). Ce blog, auquel je souhaite bon vent, est celui de l'Association Victor Segalen ; il a pour vocation de « présenter les événements récents concernant l'œuvre de Victor Segalen », son adresse est :
http://associationvictorsegalen6.blogspot.com/ ― n’oubliez pas de l’installer dans la liste de vos signets préférés. (P.K.)

jeudi 20 janvier 2011

Un vol poétique à la BNF

J’ai le plaisir de vous annoncer que le «Rendez-vous du samedi» qui se tiendra le 29 janvier 2011 de 17 h. à 18 h. à la Bibliothèque nationale de France (BnF, Paris, Hall Ouest, Espace pédagogique) permettra à ceux qui pourront s’y rendre de rencontrer Li Jinjia et Claude Mouchard autour du poème Un Vol de Yu Jian dont la traduction par Li Jinjia et Sébastian Veg vient d’être publiée aux Editions Gallimard, dans la collection « Bleu de Chine» (2010, 72 p.)

« Né en 1954 à Kunming dans la province du Yunnan, Yu Jian 于坚 est l'un des poètes les plus influents de la Chine actuelle. Outre le français, ses œuvres ont été traduites en plusieurs langues : anglais, allemand, néerlandais, japonais. Li Jinjia, maître de conférences à l'Inalco et traducteur du poète, évoquera l'œuvre de Yu Jian, son approche esthétique, ses recherches en matière de rénovation linguistique, ainsi que la problématique de la traduction poétique. Un enregistrement sonore permettra d'entendre le poète lire un extrait de son poème, en chinois. Puis Claude Mouchard, professeur émérite à l'université Paris 8 et directeur de la revue Poésie en proposera une lecture, en traduction française. La rencontre sera animée par Jie Formoso, chargée de collections en langue et littérature chinoises, département Littérature et art. »

Je profite de cette invitation à la poésie pour vous signaler la parution de la cinquième livraison de Cerise Press, la belle revue en ligne consacrée à la poésie, la création littéraire et à la traduction, et réitérer ma promesse d’une recension de l’ouvrage que Li Jinjia a consacré aux traductions françaises de Pu Songling (Le Liaozhai zhiyi en français (1880-2004). Etude historique et critique des traductions. Paris : You Feng, 2009, 398 p.), travail qui viendra en son temps soutenir les efforts de l’équipe pour établir l’inventaire critique des traductions françaises des littératures d’Extrême-Orient, colossale projet qui fera l’objet d'un prochain billet. (P.K.)