Dans le numéro de janvier-février 2007 (n° 933-934) de la revue Europe, on trouve une très intéressante interview de Gao Xingjian, faite par Daniel Bergez, au sujet du thème de ce numéro : « Littérature et peinture ». Gao Xingjian y réaffirme les trois orientations de sa création : l’écriture narrative, la peinture et le théâtre. Il aurait pu aussi mentionner le cinéma puisque le public d’Aix-en-Provence a pu voir en juin 2006 son très étonnant film « La silhouette, sinon l’ombre », réalisé par Alain Melka et Jean-Louis Darmyn, sur lequel nous reviendrons prochainement.
Intitulée « Le troisième œil », cette interview permet à Gao Xingjian de définir sa démarche d’artiste polymorphe qui tente avant tout de « récupérer le temps perdu » après avoir « perdu sa jeunesse… pour rien ». C’est pour lui, « un défi, fragile et individuel, devant l’immense pouvoir du marché ».
Le même numéro de la revue Europe contient un dossier sur un autre prix Nobel, Elfriede Jelinek, avec des contributions de ses traducteurs, dont celle de Olivier Le Lay qui a reçu le prix André Gide 2006 pour sa traduction des Enfants de morts (Le seuil, 2007).
Le même Olivier Le Lay est interviewé dans la Revue des deux mondes de février 2007 qui comporte aussi un important dossier sur Elfriede Jelinek et la traduction de son œuvre. On méditera sur l’une des réponses de Olivier Le Lay :
Le même Olivier Le Lay est interviewé dans la Revue des deux mondes de février 2007 qui comporte aussi un important dossier sur Elfriede Jelinek et la traduction de son œuvre. On méditera sur l’une des réponses de Olivier Le Lay :
« Une fois qu’on a isolé, élucidé puis traduit les problèmes de sens, il faut se lancer et commencer soi-même à créer. L’écriture de Jelinek est une formidable machine à assimiler les éléments étrangers, les apports, à rassembler les fragments. Elle les accueille, les transforme puis recrée un texte neuf à partir de ces mots en capilotade. (…) Là où de nouveaux mots naissaient, j’ai créé de nouveaux mots en français, c’était souvent la part la plus forte et la plus enthousiasmante de mon travail : valvuvle, testiculament, androgynécée, vélocipéder etc. »Enfin, il faut lire le très copieux numéro XXV de la revue Etudes chinoises qui contient, outre un élogieux article sur les actes du colloque Gao Xingjian d’Aix-en-Provence de janvier 2005 sous la plume de Frédéric Wang, un compte rendu sur Les Œuvres de Maître Tchouang, traduit par Jean Lévi (Editions de l'Encyclopédie des Nuisances, 2006), sous la plume de Jean-François Billeter qui insiste sur les questions de la traduction de cet ouvrage. On y trouve par ailleurs un certain nombre de contributions qui concernent la polémique entre François Jullien et Jean-François Billeter… A suivre, sans doute…
Et pour revenir à Gao Xingjian, on peut se rendre jusqu’au 27 mai au Ludwigmuseum de Koblenz pour admirer la grande exposition de peintures intitulée « La Fin du monde » ! (N.D.)