samedi 1 mars 2008

De blog en blog (003)

Pour ce nouveau « De blog en blog », je voudrais vous faire découvrir - si ce n'est déjà fait -, deux blogs très différents qui présentent chacun un intérêt indéniable. Le premier devrait vous permettre de vous informer des ressources électroniques appliquées aux recherches en sciences sociales avec une attention particulière portée à l'Asie, le second pourrait devenir un agréable dérivatif pour ceux qui ont trop abusé du premier ou cherche des idées de lectures originales pour leurs rares moments de désœuvrement. Si je les aborde de concert, c'est que, tous deux, ont fait référence, en termes choisis et élogieux, à notre blog ; pour cela et le reste, qu'ils soient chaleureusement remerciés.


Electrodoc

Ceux qui, redoutant que les progrès de la numérisation des contenus scientifiques et des fonds des grandes bibliothèques tuent le livre, ont boudé la simplification des accès à distance aux sources savantes, et qui, quelques années plus tard, lassés de crouler sous des monceaux de fiches bristol et des montagnes de dossiers inexploitables, se rendent finalement compte que l'internet et l'ordinateur ne sont pas les bourreaux les plus redoutables de l'intelligence et surtout pas les ennemis du chercheur, devraient être heureux de consulter le site qu'entretient avec passion et vigilance Jacqueline Nivard.

Son nom, Electrodoc, pourrait certes les faire frémir, mais son affiliation à la prestigieuse Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales devrait les rassurer. Une visite même distraite ou timide leur prouvera qu'ils ont dorénavant une bouée de salut qui leur fera rattraper rapidement et efficacement le temps perdu. Les cliqueurs convertis de longue date y trouveront également leur compte, car la blogmistress ne laisse rien de côté : la preuve, elle a repéré notre blog et lui a attribué un amical commentaire -- voir ici.

Ingénieur d'études à l'EHESS, Jacqueline Nivard est par ailleurs responsable du site internet du Centre d'études sur la Chine moderne et contemporaine (CECMC), un modèle du genre à explorer sans modération. Particulièrement attentive au développement de l'internet en Chine, du devenir et de l'histoire des femmes dans ce pays [voir notamment ses articles « Internet » (p.136) et « Femme » (p.106) dans le Dictionnaire de la Chine contemporaine, sous la direction de Thierry Sanjuan. Paris : Armand Colin, 2006. 307 p.], elle fut également rédactrice de la Revue Bibliographique de Sinologie de 1992 à 2002.
«Fondée en 1956, la Revue bibliographique de Sinologie répondait à deux objectifs : aider les chercheurs à connaître les tendances de la recherche hors de leur champ d'étude ; procurer aux étudiants un panorama de travaux offrant des pistes utilisables dans la préparation d'une thèse. L'accent était mis sur la présentation des dernières parutions dans les domaines de l'histoire, de l'archéologie, de la musique, des sciences du langage, de la littérature, de la philosophie, des religions et de l'histoire des sciences et des techniques : ouvrages ou articles publiés en langues européennes, en chinois ou en japonais. De plus, une place spéciale était accordée à des articles d'orientation bibliographique : ils font le point sur des sujets originaux dans une perspective temporelle plus longue. »
Ces articles d'orientation bibliographique peuvent, moyennant une bien naturelle mise à jour, être toujours fort utiles : pour une liste, voir ici. Le dernier volume de la revue, qui, cela dit en passant, semble avoir cessé d'exister, est, semble-t-il sorti en 2006 : c'est le volume XXI qui couvre les années 2003 à 2005.

Electrodoc, sous-titré « Chine-Occident : actualités des ressources électroniques » va bientôt entamer sa troisième année d'existence. Alors bon anniversaire et surtout longue vie. Je vous laisse découvrir ses richesses, en auscultant le large éventail des « catégories » proposées. Pour ma part, j'ai été heureux d'y trouver (ici), les informations relatives à la mise en ligne sur Youtube des trois dernières conférences prononcées par Frederic Wakeman (1937-2006) peu avant sa mort, preuve supplémentaire, s'il en fallait encore, des vertus de l'internet.




Zulma, Le visage vert

J'ai déjà eu l'occasion de parler ici des Editions Zulma. J'en reparlerai pas seulement parce qu'elles viennent de ressusciter Fu Manchu, mais surtout parce que cette maison qui entoure ses publications d'une attention que rien ne vient ternir, s'attache depuis plusieurs années à faire mieux connaître la littérature coréenne, sans complètement négliger la chinoise. J'avais aussi (ici) signalé son site qui est plus qu'un simple catalogue ou une banale vitrine de ses publications, mais qui prend, de plus en plus, la forme d'un café littéraire où il fait bon flâner. Une de ses dernières dépendances, ouverte le 9 septembre 2007 à l'occasion de la sortie du volume 14 de la revue Le visage vert est un blog pas uniquement littéraire, dont la curiosité et l'éclectisme devraient réveiller les internautes les plus blasés et réjouir les autres. L'ouverture d’esprit dont il fait preuve va jusqu'à inscrire l'adresse de notre blog dans la liste de ses liens permanents et à nous consacrer un billet élogieux que je vous laisse découvrir en vous rendant ici.



Votre blog

Ces compliments, auxquels je suis personnellement très sensible, m'amènent à vous donner rapidement quelques nouvelles de votre blog préféré : la progression de son audience bien que fort lente ne se dément pas. Voici, chiffres fournis par Sitemeter sur les mois complets depuis son installation à l'appui, ce qu'il en est réellement --- juillet 07 : 655 visiteurs, août 07 : 769, septembre 07 : 956, octobre 07 : 1440, novembre 07 : 1592, décembre 07, 1549, janvier 08 : 1757, février 08 : 1833 ! (Cf. ci-dessus à droite). Nous venons de dépasser les 15 000 visites ! Pour ce qui est de la fréquentation quotidienne (voir figure à gauche pour février), elle oscille entre 50 et 100 visites, avec un pic de 101 visites le 7/02/08 ; le nombre de pages vues est aussi en augmentation et la localisation des visiteurs est toujours aussi variée --- on nous lit de Taipei à Sainte-Marie (Québec), de Hanoï à Oslo, de Madrid à Moscou, de La Réunion à Mountain View (Californie), de Zürich à Manosque, d'Alger à Cayenne .., et même de Chine Blogspot n'est pas bloqué en permanence (voir ici) ! Merci à toutes et à tous pour l'attention que vous accordez à notre travail. Permettez, néanmoins, que j'exprime pour finir ce qui est pour moi une source de déception : vous n'avez pas encore pris l'habitude de laisser des commentaires, pourtant la procédure n'est pas très compliquée. Qu’en pensez-vous ? (P.K.)

mardi 26 février 2008

Enfer chinois (02)

Illustration tirée du Huaying jinzhen 花營錦陣
(
Siwuxie huibao 思無邪匯寶, vol. 2)

L’affaire est entendue [voir « Enfer chinois (01) »] ! Il n’y a de bonnes traductions qu’à partir de bonnes éditions. La distance entre le texte d'origine et le rendu final s’en trouve réduit d’autant et n’est plus seulement contingent que du talent et de la compétence du traducteur. Or donc, si l’on met de côté ces deux derniers paramètres, il y a deux catégories de traductions - j'ai naturellement en tête celles des textes anciens, mais il devrait en être de même pour les textes plus récents, voire même contemporains -, et à fortiori deux catégories de traducteurs : ceux qui prennent pour base une édition critique de qualité établie à partir de la consultation de l'ensemble ou d’un nombre significatif des éditions subsistantes, ou à défaut l'établissent eux-mêmes, et les autres, qui - volontairement ou non - se satisfont d'une seule édition dont ils ne remettent pas en cause la validité et qu’ils présentent souvent sans autre forme de procès comme « originale » ou « de référence » ou simplement « ancienne », parfois même « unique ».

Avant de traiter dans cet ordre des traductions qui s'offrent au lecteur curieux de l'eros chinois, voici une (trop) rapide présentation d'une collection vraiment unique dont la consultation et l'usage combleront traducteurs et chercheurs. Elle a déjà, du reste, largement contribué à stimuler les études sur ce corpus (nous y reviendrons une autre fois). Si elle a bénéficié d’une collaboration internationale qui mit à contribution les meilleurs spécialistes du genre romanesque, dont Wang Qiugui 王秋桂, co-éditeur, c'est surtout grâce à la volonté et à la ténacité, d'un chercheur hors pair, Chan Hing-ho 陳慶浩 (CNRS), qu’on la doit. Voici en quels termes celui-ci la présentait, en 1994, dans l'avant-propos français figurant dans le premier volume :
Le sacro-saint respect du monde chinois pour la chose écrite souffre maintes exceptions, tant du fait de la censure d'Etat que de la pression sociale. Depuis le prince Shang, premier ministre légiste de Qin, qui dans on désir de réforme fit brûler les textes confucéens en 356 av. J.-C., imité en 213 av. J.-C. par le tyran Qinshi huangdi, la censure a toujours plus ou moins sévit dans l'empire. Sous les Yuan [(1279-1368)], le premier ministre Boyan interdit en 1336 certaines pièces de théâtre, certains contes, réputés mal pensants. Les Ming [(1368-1644)], époque à laquelle s'épanouit le roman, interdirent, ceux qu'ils jugeaient néfastes ; par exemple, le recueil de contes Jiandeng xianhua [剪燈新話] « En mouchant la chandelle » et même le fameux Shuihuzhuan [水滸傳] « Au bord de l'eau ». Les Qing [(1644-1911)] exercèrent une censure politique et morale étroite, notamment au moyen d'une loi sur la littérature vulgaire, romans, théâtre ... Ainsi disposons-nous de trois listes d'ouvrages à l'index émises par des gouverneurs provinciaux, le première, du Jiangsu, en 1837, comportant 115 titres ; une autre, du Zhejiang, en 1844, avec 119 titres, et une du Jiangsu, en 1866, avec 121 titres et un supplément de 34 autres titres. Cette tradition se perpétua sous la république et le régime communiste, pour atteindre des sommets durant la « révolution culturelle ». Mais moins tyrannique que les pouvoirs constitués, la pression sociale contribua également à occulter toute littérature vulgaire, en en réprouvant la lecture, surtout parmi la jeunesse ; en tenant cette production pour inférieure et indigne de l'attention d'un vrai lettré. De sorte que de nos jours, et alors que l'optique est tout autre, on découvre que ces ouvrages ne figuraient généralement pas dans les bibliothèques publiques ou dans les cabinets des bibliophiles, ou du moins, s'ils y figuraient, qu'on avait dédaigné de les mentionner dans les catalogues, ce précieux outil d'investigation. On constate également que, en raison du peu d'attention qui leur était accordée, nombre d'ouvrages romanesques ont disparu, sont perdus à jamais, sauf trouvaille miraculeuse. Au début du siècle, certains lettrés commencèrent à s'intéresser à cette littérature et à l'inventorier. Ainsi, un lettré du nom de Huang Ren (1868-1913) dressa en 1907 une liste de plus de 80 romans qu'il avait lus. Eh bien, plus du tiers des titres cités ont d'ores et déjà disparu ! Mais de tous ces ouvrages interdits, perdus, dédaignés, les plus interdits, les plus perdus, peut-être pas les plus dédaignés, mais à coup sûr les plus cachés, demeurent les romans érotiques. L'étude de ces matériaux est donc des plus malaisées, tant par la rareté des textes que par la mauvaise volonté d'aucunes bibliothèques, d'aucuns collectionneurs à communiquer ceux dont elles ou ils disposent. Van Gulik, grand maître en la matière, n'eut connaissance que d'une douzaine d'entre eux, et encore dans des versions parfois sujettes à caution. De tels ouvrages toutefois n'ont cessé de circuler, la persistance des listes d'ouvrages à l'index en témoigne. On en retrouve dans les bibliothèques étrangères, Japon, Russie, occident ; chez des particuliers ou des libraires, à condition d'être servi par la chance. Qui désire se pencher sur l'ancienne littérature romanesque, érotique ou non, n'en demeure pas moins astreint à de longs déplacements, quand ce n'est pas à d'harassantes tracasseries. D'où l'initiative, depuis quelques années, en liaison avec l'Institut de littérature chinois de l'Académie des sciences sociales de Chine, d'une grande collection de romans chinois anciens, (Guben xiaoshuo congkan [古本小說叢刊] chez Zhonghua shuju à Pékin). Cette collection regroupera quelque cinq cents titres, 205 étant déjà parus, sous forme de fac-similés d'éditions anciennes, princeps, rares, voire unique, ou même de manuscrits ; sans parler de l'appareil critique. Toutefois la censure toujours vigilante n'a pas permis d'inclure les textes érotiques dans cette collection. Ainsi, il a été diffusé en 1993 une liste de cinquante romans Ming et Qing « à ne pas publier », liste comportant 14 ajouts par rapport à celle des Qing. La nécessité apparut alors d'une collection hors censure. Cette collection complémentaire, différente mais obéissant à la même logique, comporte à l'heure actuelle cinquante titres Ming, Qing, voire plus récents ; ainsi qu'un volume annexe groupant des textes érotiques anciens et des textes rédigés en chinois par des Japonais, de manière à constituer un corpus aussi complet que possible. Outre les romans les plus célèbres, tels que Jin Ping Mei [金瓶梅] et Rou putuan [肉蒲團], qui figurent bien entendu, on s'est attaché à réunir des ouvrages perdus (et retrouvés !), ou non republiés, des exemplaires uniques et rares, des manuscrits, tous textes pratiquement introuvables. Par exemple, Hailing yishi [海陵佚史] « Les Débauches de (l'empereur) Hailing », roman Ming perdu dont un exemplaire incomplet fut récemment trouvé chez un collectionneur de Shanghai, par exemple encore un extraordinaire manuscrit de plus d'un million de caractères, le Guwangyan [姑妄言] « A prendre et à laisser », de Cao Qujing [曹去晶], originaire de Sanhan [三韓], dont la préface est datée de 1730. Ce manuscrit inconnu, mentionné par Boris Riftin dans une liste d'ouvrages se trouvant à Moscou, sera donc publié pour la première fois (un fragment retrouvé représentant un trentième du texte avait paru dans les années 40 à Shanghai) et constitue vraisemblablement le plus long roman de la littérature chinoise classique. La publication en fac-similé adoptée dans la collection générale ne convenait pas à la littérature érotique. En effet, l'interdiction d'un ouvrage entraîne inévitablement la médiocrité de l'édition, une impression hâtive, incorrecte et tronquée. On a donc préféré réunir les éditions disponibles (parfois réduites à une seule), déterminer l'édition la plus fiable et établir un texte en s'aidant des variantes. On n'en a pas moins reproduit quelques feuillets significatifs ainsi que bien sûr, les jeux d'illustrations de diverses éditions encore existants. Chaque roman comporte une note critique (auteur, date de création, éditions, résumé sources, influence, questions techniques...). Furent mises à contribution des bibliothèques japonaises, la bibliothèque de Leiden (collection van Gulik), The British Librairy, la bibliothèque de l'université de Pékin (collection Ma Lian [馬廉 (1893-1935)]), la bibliothèque nationale de Russie ... ainsi que des collections particulières, entre autres celle du regretté professeur, et ami, Wu Xiaoling [吳曉鈴 (1914-1995)].
Autant qu'on puisse en juger, cette collection regroupe plus des neuf dixièmes des textes érotiques connus à ce jour. Toutefois la communication de quelques documents n'a pu être obtenue de leurs détenteurs publics ou privés. Et il n'est pas interdit d'espérer que certains ouvrages dont seuls les titres nous sont parvenus seront peut-être exhumés un jour. Il existe certes nombre de catalogues mais un examen exhaustif reste à faire. L'équipe URA 1067 du CNRS de Paris, en collaboration avec l'Institut de littérature chinoise de l'Académie des sciences sociales de Chine, a entrepris un catalogue universel des romans chinois classiques qui, sans doute, permettra de nouvelles trouvailles, dont nous ne manquerons pas de faire bénéficier notre estimé lecteur.
La publication de cette collection est réalisée au sein de l'équipe URA 1067 du CNRS. Envers les bibliothèques et collectionneurs, envers les collaborateurs de ce long travail, envers leurs dévoués conseillers, les éditeurs expriment leur infinie gratitude.

思無邪匯寶
Siwuxie huibao (SWXHB),

le nom donné à cette collection ne manque pas de piquant. Il s’inspire d'un passage fameux du Lunyu 論語 [II.2] dans lequel Confucius donne sa définition de ce qui pourrait bien être le Classique de la poésie, le Shijing 詩經 : « Les Trois cents poèmes ? » dit le Maître, « En un mot qui en couvre la totalité : « Penser droit ! » » [Entretiens avec ses disciples (LEVY, André, trad.), Paris : GF, 1994, p. 3) : 子曰:「詩三百,一言以蔽之, 曰:『思無邪』。」]



Les 36 volumes de cette « précieuse collection pour penser droit » ont été publiés à Taiwan entre 1995-1997. Ils ne retiennent pas le Jin Ping Mei comme initialement prévu et je n'ai, pour ma part pas eu connaissance de la publication des trois volumes supplémentaires proposant ses suites [savoir les deux romans publiés sous les Qing que sont Xu Jin Ping Mei 續金瓶梅 de Ding Yaokang 丁耀亢 (1599-1669) publié depuis dans un Ding Yaokang quanji 丁耀亢全集 en trois volumes (Zhengzhou : Zhongzhou guji, 1999) et Sanxu Jin Ping Mei 三續金瓶梅]. Il n'empêche que, même privé de ces pièces de choix, le résultat des efforts de Chan Hing-ho est remarquable tant par la qualité du travail éditorial dont il vient d'être question, mais aussi par la quantité des ouvrages proposés : une quarantaine de romans en langue vulgaire auxquels est venue s'adjoindre un peu moins d'une douzaine de textes plus courts en langue classique. En voici l'inventaire succinct établi en respectant l'ordre des volumes --- les romans ou recueils de contes des 11 premiers sont datés de la fin des Ming (1368-1644), comme les trois premiers du 24e volume ; tous les autres sont des Qing (1644-1911) ; les textes reproduits dans deux derniers volumes complémentaires baptisés Siwuxie waibian 思無邪外編 : Dongfang yanqing xiaoshuo zhenben 東方豔情小說珍本 (C.1 et C.2) sont d'époques diverses ; certains, même, sont des textes japonais écrits en chinois :
A. 1. Hailing yishi 海陵佚史 ; 2. Xiuta yeshi 繡榻野史 [en annexe : Huaying jinzhen 花營錦陣] ; 3. Zhaoyang qushi 昭陽趣史 ; 4. a. Langshi 浪史 , b. Yu Gui Hong 玉閨紅 ; 5. Longyang yishi 龍陽逸史 ; 6. Bian er chai 弁而釵 ; 7. Yichun xiangzhi 宜春香質 ; 8. Bie you xiang 別有香 ; 9. Zai huachuan 載花船 ; 10-11. Huanxi yuanjia 歡喜冤家 ; 12. a. Qiaoyuan yanshi 巧緣艷史 , b. Yanhun yeshi 艷婚野史 , c. Baihua yeshi 百花野史 , d. Liangrouyuan 兩肉緣 ; 13. a. Huanfuqi 換夫妻, b. Fengliu heshang 風流和尚, c. Bi Yu Lou 碧玉樓, d. Huanxi langshi 歡喜浪史 ; 14. Yipianqing 一片情 ; 15. Rou putuan 肉蒲團 ; 16. a. Wutong ying 梧桐影, 16. b. Wumeng yuan 巫夢緣 ; 17. a. Xinghua tian 杏花天, b. Nongqing mishi 濃情秘史 ; 18. a. Taohua ying 桃花影 , b. Chundeng nao 春燈鬧 ; 19. a. Naohua cong 鬧花叢 , b. Qinghaiyuan 情海緣 ; 20. a. Wushan yanshi 巫山艷史 , b. Zhulin yeshi 株林野史 ; 21. Nongqing kuaishi 濃情快史 ; 22. a. Dengcao heshang zhuan 燈草和尚, b. Yiqingzhen 怡情陣 ; 23. a. Chundeng mishi 春燈迷史 , b. Yaohu yanshi 妖狐艷史, c. Taohua yanshi 桃花艷史, d. Huanxi yuan 歡喜緣 ; 24. a. Ruyijun zhuan 如意君傳, b. Chipozi zhuan 癡婆子傳, c. Sengni niehai 僧尼孽海, d. Chunmeng suoyan 春夢瑣言 - B. Guwangyan 姑妄言 [10 vols.] - C. 1. a. Youxian ku 游仙窟 (Tang), b. Zhao Feiyan waizhuan 趙飛燕外傳, c. Zhao Feiyan biezhuan 趙飛燕別傳, d. Wu Zhao zhuan 武曌傳 (Ming), e. Kong Hejian mishi 控鶴監秘記, f. quatre textes japonais composés en chinois : 大東閨語, 三山秘紀, 春脔拆甲, 枕藏史, g. Huaying gelian lu 花影隔簾綠 ; 2. Su E pian 素娥篇 (Ming : fac-similé)


15 des titres de cette impressionnante liste ont été traduits [savoir ceux dont les titres figurent ci-dessus en caractères gras]. Malheureusement, toutes ces traductions qu'on va bientôt passer en revue n'ont pas profiter du travail de bénédictin réalisé par Chan Hing-ho à qui l'on doit encore beaucoup de choses tant dans le domaine de la littérature ancienne que moderne. Pour l’heure, notons juste qu'il est également à l'origine de la redécouverte de la physionomie originale d'un recueil de contes chinois en langue vulgaire du XVIIe siècle, le Xing shi yan 型世言 (Contes exemplaires) dont il a édité, à Taiwan en 1992, un beau fac-similé et une savante édition moderne (Nankin, 1993) qui ont été maintes fois piratées depuis [voir ici]. De la même manière, le contenu de SWXHB a depuis sa sortie dans le luxueux tirage des Editions Encylopædia Britannica (Daying baike 大英百科) de Taipei a été fréquemment exploité par des éditeurs peu scrupuleux et la totalité des textes mis en ligne sur bon nombre de sites plus ou moins éphémères. Tel est la rançon d'un succès qui montre que cette collection a rempli un vide et a rendu tant aux amateurs de lectures légères, qu'aux chercheurs, d'irremplaçables services. Nous verrons la prochaine fois le profit qui en a été fait chez nous au niveau de la traduction, mais ne manquons pas de saluer cette contribution qui marque une étape importante dans l'exploration tant du roman chinois ancien que de l'érotisme chinois ! (P.K.)