samedi 20 novembre 2010

Traduire lʼhumour des langues et des littératures asiatiques

La Jeune équipe « Littératures d’Extrême-Orient, textes et traduction »
vous convie à l'Université de Provence,
29, avenue Robert Schuman, 13621 Aix-en-Provence - Salle des Professeurs


les 26 et 27 novembre 2010,
à partir de 9 h, pour son colloque

Traduire lʼhumour
des langues et des littératures asiatiques



Vendredi 26 novembre 2010

Session « Littérature chinoise »
  • 9:30 - Stéphane FEUILLAS (Université Paris-Diderot, Paris 7), « Usages, perception et traduction de lʼhumour de SU Dongpo, l'humour dans un usage particulier : la culture de soi »
  • 10:00 - HUANG Chunli (Doctorante, Université de Provence, LEO2T), « L’humour lettré : traduire les jeux de caractères de Ji Yun (1724-1805) »
  • 10:30 - Solange CRUVEILLE (Université Paul-Valéry, Montpellier, LEO2T), « Traits d'humour et jeux de graphie dans la Chine ancienne »
  • 11:00 - Patrick DOAN (Université Paul-Valéry, Montpellier, LEO2T), « Traduire lʼhumour chinois : lʼart typiquement chinois du xiangsheng peut-il faire rire un Occidental ? »
  • 11:30 - Marie LAUREILLARD (Université Lumière - Lyon 2, IETT), « De Lao She à Wang Zhenhe »
  • 12:00 - Muriel FINETIN (Doctorante, Université de Provence, LEO2T), « Des évocations singulières dans les essais de Shu Hanbing (1972- ) »
12:30 - Pause déjeuner
  • 14:00 - Nicoletta PESARO (Université Ca’Foscari de Venise), « Humour amer : quelques exemples dʼironie tragique dans des romans du XXe siècle »
  • 14:30 - Paolo MAGAGNIN (Université Ca' Foscari de Venise / Alma Mater, Université de Bologne), « Stratégies de lʼhumour et stratégies de traduction dans Shenme shi laji, shenme shi ai de Zhu Wen »
Session « Littérature japonaise »
  • 15:00 - Caterina MAZZA (Université Caʼ Foscari, Venise - INALCO, Paris), « A Paradise Lost in Translation? Traduction de la parodie et traduction parodique dans la littérature japonaise contemporaine »
  • 15:30 - Renée GARDE, « Ambiguïté sexuelle et ambiguïté textuelle dans le Torikaebaya monogatari »
  • 16:00 - MURAISHI Asako (Centre de ressources de langues de SPIRAL, Université de Strasbourg), « Yasutaka Tsutsui, le meilleur traducteur de lʼhumour japonais »
  • 16:30 - Jean-Jacques TSCHUDIN (Université Paris-Diderot), « L'humour dans la littérature japonaise - sa place et les problèmes de traduction qu'il pose »
Détour thaï
  • 17:00 - Louise PICHARD-BERTAUX (IRSEA/LEO2T Université de Provence/ CNRS), « Le bachibouzouk siamois : petite balade avec Tintin en Thaïlande »
Discussion générale

Samedi 27 novembre

Session « Littérature coréenne »
  • 9:00 - JEONG Eun-Jin (INALCO, Paris), « Lʼhumour est-il présent dans la littérature coréenne ? Le retour de la satire sociale à travers l'exemple de Pak Min'gyu »
  • 9:30 - Jean-Claude DE CRESCENZO et KIM-DE CRESCENZO Hye-Gyeong (LEO2T, Université de Provence), « La dérision dans la jeune littérature coréenne »
Session « Littérature vietnamienne »
  • 10:00 - BUI Thi Thu Thuy (Doctorante, Université Lumière, Lyon 2), « Lʼhumour au dépens des devins dans le ca dao vietnamien »
  • 10:30 - AUBERT- NGUYEN Hoai Huong (CHCSC, Université de Versailles), « Traduire l'humour dans les contes, comptines et berceuses vietnamiens »
  • 11:00 - NGUYEN P. Ngoc (Université de Provence, LEO2T), « Quelques pièces de théâtre humoristiques chez le romancier Khai Hung dans les années 1930 »
Art contemporain chinois
  • 11:30 - Anny LAZARUS (Doctorante, Université de Provence, LEO2T), « Les artistes chinois ont de plus en plus d'humour »
Fin du colloque

vendredi 19 novembre 2010

Manuel d'excellence

Mural Painting, Liao Dynasty (between 1093 -1117), Xuanhua, Hebei Province, China,
Han Shixun's tomb, Preparing Sutra (detail)

Ceux qui me connaissent ont déjà noté mon attachement pour les livres de Danielle Elisseeff que je ne manque jamais de recommander et d'inclure dans mes bibliographies. Ce blog a aussi trahi mon goût pour ses écrits sur Huang Jialüe 黃嘉略 ou Arcade Huang et ce Moi, arcade, interprète chinois du roi-soleil. (Arthaud, 191 p.) que je cite souvent comme un exemple de vulgarisation sinologique de qualité ---- label qu'on serait bien en peine d'accorder souvent ; l’Histoire de la Chine. Les racines du présent (Rocher, 1997), tout comme, entre autres, Les Femmes au temps des empereurs de Chine (Stock/Pernoud, 1988) le méritent également sans conteste et ont, d’ailleurs, été dûment primés en leur temps.

Publié en 2008, Archéologie et arts. La Chine du Néotlithique à la fin des Cinq Dynasties (960 de notre ère) (Paris : Ecole du Louvre / Réunion des Musées Nationaux, Collection « Manuels de l’Ecole du Louvre », 2008, xxx p.), m’avait tout autant séduit. C’est donc avec enthousiasme que j’ai découvert, voici de longues semaines déjà, la suite de ce travail remarquable : Histoire de l'art : la Chine, des Song (960) à la fin de l'Empire (1912) (Paris, Édition Ecole du Louvre-Réunion des Musées Nationaux, Collection « Manuels de l’Ecole du Louvre », 2010, 382 p.)

On y retrouve avec toujours le même plaisir le sens de la formule et l’écriture précise et synthétique que la spécialiste de l'art chinois met si généreusement au service de la présentation d’une période de l’histoire passionnante. Comme le signale de site de la maison d’édition, ces manuels, « prolongement de l'enseignement, [...] se veulent des ouvrages de référence, mais aussi d'initiation pour tout lecteur désireux de comprendre ou d'approfondir une civilisation et ses témoignages artistiques. » Il faut reconnaître que l’attention conjointe de l’auteur et de l’équipe qui l’a assistée n’a rien laissé de côté, et que les quatre parties de taille et de factures différentes, concourent à faire de cette deuxième livraison un repère incontournable sur la période. Rien n’y manque : les caractères chinois y sont dûment convoqués qui plus est en double graphies (simplifiées et traditionnelles), ils suivent une transcription pinyin des termes et des noms chinois qu’un index reprend avec une grande précision.

Mural Painting, Liao Dynasty (between 1093 -1117), Xuanhua, Hebei Province, China,
Zhang Wenzao's tomb, Playing Music (détail)

Une stimulante narration de l’histoire de la période occupent 95 pages dotées de cartes, de chronologies, de reproductions noir et blanc, et savamment bardées de renvois bibliographiques et à des sites internet dûment choisis et référencés ; elle fournit les bases nécessaires pour aborder la suite, savoir l’« Analyse d’œuvres et de sites » en 100 notices qui donnent autant de place à des reproductions en couleurs d’œuvres choisies avec doigté, qu’au texte, toujours accompagné de renvois permettant la poursuite de l’exploration ----- j’en veux pour preuve les illustrations de ce billet, fruits de la consultation de la base de données « Liao Mural Painting » accessible à partir de l’Art History & Archeology Database de la Columbia University signalée dans la notice n° 11 consacrée à l’art des Liao 遼 (voir pp. 124-125. « Musiciens », Datong 大同 (Shanxi). Peinture murale). La troisième partie, « Entre réinvention et refondation : la peinture chinoise n’est pas morte avec l’Empire » (pp. 313-331), fait espérer un troisième volume qui traiterait de la période moderne, et pourquoi pas contemporaine ! Enfin une quatrième partie (pp. 333-365) clôt ce superbe manuel avec de bien utiles documents, cartes et croquis, ainsi qu’une très précieuse rubrique d’ « Orientation bibliographique », allongée d'une liste de sites Internet qui signale même le blog de notre équipe !

Voilà ! Grâce à Danielle Elisseeff, vous disposez maintenant d’une clef pour partir à la découverte, ou la redécouverte, de l’art chinois à travers ses plus brillantes manifestations. Ce manuel et le précédent constituent autant une somme de références érudites, qu’une inépuisable source de rêveries. Ne vous en privez pas comme de consulter un autre ouvrage que cette infatigable intermédiaire entre l'Orient lointain et notre culture vient de publier. Il y est question cette fois des Jardins japonais (Paris, Nouvelles éditions SCALA, 2010, 127 p.) ; voir sur ce livre, le tout récent billet-interview mis en ligne par Jacqueline Nivard sur ses Carnets du centre Chine. (P.K.)

jeudi 18 novembre 2010

Notes à écouter, et à lire

Mardi 16 novembre, entre 16h30 et 17 h, Jacques Munier s’entretenait sur France culture dans la seconde partie de l’émission « A plus d’un titre » avec Jean Lévi au sujet d’une nouvelle édition de sa traduction du Sunzi bingfa. Le lendemain, mercredi 17 novembre, il profitait du même cadre pour donner la parole à un autre poids lourd de la sinologie contemporaine qui s’attache, lui aussi, à décrypter la pensée chinoise ancienne et en tire partie pour réfléchir, en philosophe, sur notre époque.

L’échange, toujours accessible sur le site de la radio, a donc offert l'occasion à Jean-François Billeter de faire comprendre aux auditeurs les enjeux de son dernier ouvrage - Notes sur Tchouang-tseu et la philosophie (Paris : Allia, 2010, 111 p.) -, qui « reprend certains problèmes abordés dans les Leçons sur Tchouang-tseu [Allia, 2002, 153 p.] et les éclairent d’un jour nouveau. Il aborde en particulier la nature des difficultés sur lesquelles butent les échanges entre l’Europe et la Chine sur le plan de la pensée. Le Tchouang-tseu permet d’appréhender des aspects inaperçus mais essentiels de l’expérience humaine la plus commune. Nul problème n’est compliqué dès lors qu’il est ramené à l’essentiel. »

Le site de l’éditeur, auquel J.-F. Billeter a confié ces derniers travaux, permet aux plus curieux de lire les cinq premières pages de ce texte très stimulant. On y trouve également les informations sur la nouvelle version de l’Essai sur l’art chinois de l’écriture naguère publié chez Skira (Genève, 1989) qui ressort sous un titre légèrement revu : Essai sur l’art chinois de l’écriture et ses fondements (Allia, 2010, 416 pages). (P.K.)

Peaux neuves


Tout change ... sur la toile encore plus vite qu’ailleurs. Il va ainsi pour quelques-uns des sites les plus utiles pour le sinologue averti ou en herbe. Pour ce premier survol de la fournée automnale de mises à jour, je tiens à vous en signaler deux :
  • la très réussie nouvelle interface du site de la Librairie Le Phénix qui depuis ses confortables locaux du 72 boulevard de Sébastopol (Paris, 3ème arr.) accompagne l’actualité savante en procurant les livres, récents et anciens, indispensables à la recherche et en accueillant, de plus en plus souvent, ceux qui enrichissent notre connaissance de la Chine ancienne, moderne et contemporaine : ce sera au tour de Anne Cheng et Marc Kalinowski d’aller à la rencontre des lecteurs de la prometteuse collection « Bibliothèque chinoise » aux Belles-Lettres, le 19 novembre 18h00 ; le lendemain, ce sera Jean-Pierre Cabestan qui s’y rendra pour y présenter ses deux derniers ouvrages. Un seul conseil : installez vite, si ce n'est déjà fait, l’adresse suivante dans vos signets privilégiés : http://www.librairielephenix.fr/

  • L’autre site à faire peau neuve est celui de l’Association Française des Etudes chinoises, l’AFEC pour les initiés, qui change d’interface et aussi d’adresse : il convient donc de gommer l’ancienne (http://www.afec-en-ligne.org/) pour inscrire en bonne place la nouvelle : http://www.afec-etudeschinoises.com/. Ne manquez pas l’onglet « Revue » qui conduit vers Etudes chinoises dont le n° 29 est dûment annoncé.
Souhaitons longue vie à ces deux fenêtres complémentaires sur la Chine qui nous invitent chacune à sa manière à faire peau neuve.... (P.K.)

mercredi 17 novembre 2010

Keul Madang, le n° 8 est en ligne

Le N° 8 de la revue de littérature coréenne
KEULMADANG vient de paraître

Le dossier du mois est consacré à la Pensée Coréenne. Souvent assimilée (à juste raison) à la pensée chinoise, la pensée coréenne a su faire pourtant faire preuve tout au long des siècles d’une originalité, particulièrement dans le néo-confucianisme et le bouddhisme, jusqu’à devenir à son tour source d’influence.

Dans ce dossier, deux articles du chercheur français, enseignant universitaire à Séoul, Philippe Thiébault, auteur de plusieurs ouvrages sur la pensée et les penseurs coréens ; une interview de Philippe Thiébault ; un article sur le bouddhisme coréen de Tcho Hye-young ; des notes de lectures sur les derniers romans coréens parus ; un ouvrage sur la réunification de la Corée, de Robert Charvin et Guillaume Dujardin ; une rencontre entre une chamane et un ethnologue, Alexandre Guillemoz ; un livre de pérégrination en Corée de Eric Bidet, et toujours la publication de travaux d’étudiants en Etudes Coréennes.

La revue Keulmadang est à l’adresse suivante : www.keulmadang.com

Sinologue, romancier, traducteur et essayiste

Pour paraphraser le « teasing » [voir l’URL : http://laquinzaine.wordpress.com/category/teasing-des-numeros/] du n° 1026 (16-30 nov. 2010) de La Quinzaine littéraire qui s'ouvre sur l'article que Maurice Mourier consacre au dernier recueil d'essais de Jean Levi, La Chine est un cheval et l'Univers une idée (Maurice Nadeau éd., 2010, 156 p.), je dirais que tous ceux qui se passionnent pour la Chine et qui ne manquent pas une seule production de ce sinologue iconoclaste, comme tous ceux qui croient connaître ce pays et tous ceux, encore trop nombreux, qui ne connaissent pas l’œuvre sinologique de Jean Levi, trouveront un grand plaisir et une réelle stimulation intellectuelle à regarder et écouter les extraits d'un « Entretien avec Jean Lévi, sinologue, romancier, traducteur et essayiste » filmés par le réalisateur Gilles Nadeau.

La page à partir de laquelle vous pourrez accéder à 13 courtes vidéos donne des informations sur l'ouvrage qui sort ces jours-ci et dans lequel Jean Levi « revient sur un sujet qu’il avait déjà traité dans un premier roman, paru en 1985 Le Grand empereur et ses automates, la personnalité de Qin Shi Huangdi, le premier empereur historique de la Chine ancienne. Cette étude est le point de départ d’une réflexion sur le despotisme, la manipulation du langage et les limites auxquelles se heurtent les historiens pour rendre compte de faits comme les massacres, dont il n’existe plus de preuves incontestables. Il n’est pas sans intérêt de constater que tous ces domaines restent tristement d’actualité. »

Je tire de la dernière vidéo dans laquelle Jean Levi explique pourquoi il s'est intéressé à la Chine ancienne, cette phrase : « On ne peut comprendre la société présente, chinoise en tous les cas, qu’en retrouvant cet arrière-fond historique. »

On notera aussi qu'avec Alain Thote, le grand connaisseur des stratégies militaires chinoises (voir cet ancien billet) offre depuis quelques semaines une nouvelle version de sa traduction du Sunzi bingfa 孫子兵法 dans un format luxueux : Sun Tzu, L’Art de la guerre (Nouveau monde éditions, « Beau Livre Grand format », 2010, 255 p.) (Voir la description sur le site de l’éditeur).

Il a été question de ce livre hier Mardi 16 novembre, vers 16h30, sur France culture dans la seconde partie de l’émission « A plus d’un titre ». On peut encore écouter Jacques Munier et son invité sur le site de la radio ou via la page des podcasts de l’émission. (P.K.)