Il y a peu je vous parlais gros sous et annonçais des montants importants attachés à des prix et à des contrat mirobolants (Jiang Rong, Wang Shuo). La lecture du dernier billet en date publié par Pierre Assouline dans sa République des Livres m'amène à des chiffres bien plus modestes et à faire le constat suivant : la traduction ne paie pas !
Le critique distingué, biographe de talent et homme de lettres influent titre : « My tanslator is not rich » et reprend les résultats de l'enquête réalisée par l'ATLF (Association des Traducteurs littéraires de France) « auprès de 166 traducteurs » et « à partir d’un échantillon de 415 contrats signés au cours de l’année 2006 pour des traductions en français qui permet d'établir le tableau comparatif des tarifs pratiqués en moyenne dans l’édition (montants bruts en euros par feuillet de 25 lignes de 60 signes) : anglais : 19 à 21,50 € ; allemand/ italien/ espagnol : 21,50 à 22,50 € ; autres langues : 21,50 à 23,50 € ».
Le traducteur du chinois - comme celui du japonais, du vietnamien, du thaï, du coréen ... -, recevrait donc un traitement avantageux ! Une question me vient à l'esprit : cette fourchette correspond-elle à la réalité ? Je vous encourage évidemment à laisser ici vos commentaires, mais aussi à lire ceux qui se sont attachés au billet de Pierre Assouline (plus de 40 au moment où j'écris). Celui laissé par odradek, le 06 octobre 2007 à 02:11, ne manque pas d'humour : « C’est par cher payé pour tous ces traîtres… ».
2. Mise en abîme.
Toujours dans le même blog et à propos du billet « ‘Borges ? Intraduisible’ etc. » (27/09/07) dans lequel il est question du manque de clairvoyance des éditeurs et/ou de leur bonne étoile, Tai Foutu, le signataire anonyme d'un des 361 commentaires, écrit :
« En refusant de publier La Montagne de l’âme de Gao Xingjian (Nobel 2000), Gallimard, Le Seuil, Picquier et tant d’autres, avaient peut-être raison. En acceptant de publier l’ouvrage, l’Aube offrait à l’écrivain une chance d’obtenir « le » Prix. La politique fit le reste. L’avenir jugera. »
3. Là-haut sur la montagne !
Toujours sur la toile, mais cette fois en images, des échos du Letteraltura, le Festival de Littérature de montagne, voyage, aventure qui s'est déroulé à Verbania (Piemont, Italie), grâce à ce document intitulé « LetterAltura - Alla colazione con gli autori (28/06/2007) » visible sur Youtube, ici. On y aperçoit Gao Xingjian. Il était un des « Invités d’exception de LetterAltura 2007 » qui proposait (je cite) :
« Deux rendez-vous avec les auteurs se dérouleront en français "La montagne de l’âme" est le titre du dialogue entre Gao Xingjian, Prix Nobel de Littérature en l’an 2000, français d’adoption, et le journaliste Alain Elkann. Un dialogue qui conduira le public à la découverte des montagnes de la Chine, à la recherche de traditions millénaires, sur les traces de mythes, magie et rites anciens que la politique maoiste n’a pas pu complètement déraciner. »
D'autres échos à partir du site LetterAltura sur Youtube, ici, et sur le site d'Azzurratv qui conserve un article sur ces rencontres avec un lien vers une vidéo que je ne suis pas parvenu à visionner.
En acceptant cette invitation, Gao qui a, naturellement, été traduit en italien (voir ici et là), n'a-t-il pas pris le risque de passer pour un écrivain de la montagne ?
4. « il più grande scrittore cinese vivente »
En écoutant bien le commentateur de la vidéo qui se trouve derrière le lien suivant (ici), savoir un document audiovisuel de 5 minutes 19 secondes publié par La Zazzamita Production (voir aussi ici), vous entendrez ceci ...« Mo Yan, il più grande scrittore cinese vivente ». On retrouve cette affirmation dans le bref commentaire suivant :
« Puntata di ‘Universo Università’ dalla Facoltà di Scienze Politiche di Catania. In questa ultima parte il servizio sull'incontro presso il Coro di notte del Monastero dei Benedettini con Mo Yan, il più grande scrittore cinese vivente »
Il est attaché à une vidéo visionnée à peine 116 fois depuis sa mise en ligne sur Youtube, le 29 mai dernier [Voir ci-dessus]. Elle rend compte de la visite de l'écrivain Mo Yan à l' ‘Universo Università’ dalla Facoltà di Scienze Politiche di Catania au Monastère des Bénédictines (1558) de cette belle ville de Sicile. Cette fois, contrairement au film précédent, on y entend Mo Yan s'exprimer en chinois, avec en musique de fond - ponctuation ironique ou illustration naïve ? - l'hymne national chinois avec lequel tranche un générique final aux accents plus modernes ! (P.K.)
2 commentaires:
Je pense que les renseignements sur les tarifs des traductions sont exacts. On devrait donc gagner plus quand on traduit une langue dite "rare". Malheureusement, les éditeurs ne peuvent pas toujours payer et les traducteurs doivent se contenter de prix inférieurs. Heureusement, le CNL recommande aux éditeurs de resepecter ces tarifs quand ils bénéficient d'une aide à la traduction.
Ce que dit Tai Foutu (!) n'est pas possible. Jamais les éditions de l'Aube en 1995 (date de la parution de la traduction française) n'auraient imaginé que Gao Xingjian obtiendrait le prix Nobel cinq ans plus tard. Et si les autres éditeurs l'avaient prévu, ils se seraient empressés de le publier.
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