Mural Painting, Liao Dynasty (between 1093 -1117), Xuanhua, Hebei Province, China,
Han Shixun's tomb, Preparing Sutra (detail)Ceux qui me connaissent ont déjà noté mon attachement pour les livres de
Danielle Elisseeff que je ne manque jamais de recommander et d'inclure dans mes bibliographies. Ce
blog a aussi trahi mon goût pour ses écrits sur
Huang Jialüe 黃嘉略 ou
Arcade Huang et ce
Moi, arcade, interprète chinois du roi-soleil. (Arthaud, 191 p.) que je cite souvent comme un exemple de
vulgarisation sinologique de qualité ---- label qu'on serait bien en peine d'accorder souvent ; l’
Histoire de la Chine. Les racines du présent (Rocher, 1997), tout comme,
entre autres,
Les Femmes au temps des empereurs de Chine (Stock/Pernoud, 1988) le méritent également sans conteste et ont, d’ailleurs, été dûment primés en leur temps.
Publié en 2008,
Archéologie et arts. La Chine du Néotlithique à la fin des Cinq Dynasties (960 de notre ère) (Paris : Ecole du Louvre / Réunion des Musées Nationaux, Collection « Manuels de l’Ecole du Louvre », 2008, xxx p.), m’avait tout autant séduit. C’est donc avec enthousiasme que j’ai découvert, voici de longues semaines déjà, la suite de ce travail remarquable :
Histoire de l'art : la Chine, des Song (960) à la fin de l'Empire (1912) (Paris, Édition Ecole du Louvre-Réunion des Musées Nationaux, Collection « Manuels de l’Ecole du Louvre », 2010, 382 p.)
On y retrouve avec toujours le même plaisir le sens de la formule et l’écriture précise et synthétique que la spécialiste de l'art chinois met si généreusement au service de la présentation d’une période de l’histoire passionnante. Comme le signale de site de la maison d’édition, ces manuels, «
prolongement de l'enseignement, [...]
se veulent des ouvrages de référence, mais aussi d'initiation pour tout lecteur désireux de comprendre ou d'approfondir une civilisation et ses témoignages artistiques. » Il faut reconnaître que l’attention conjointe de l’auteur et de l’équipe qui l’a assistée n’a rien laissé de côté, et que les quatre parties de taille et de factures différentes, concourent à faire de cette deuxième livraison un repère incontournable sur la période. Rien n’y manque : les caractères chinois y sont dûment convoqués qui plus est en double graphies (simplifiées et traditionnelles), ils suivent une transcription
pinyin des termes et des noms chinois qu’un index reprend avec une grande précision.
Mural Painting, Liao Dynasty (between 1093 -1117), Xuanhua, Hebei Province, China,
Zhang Wenzao's tomb, Playing Music (détail)Une stimulante narration de l’histoire de la période occupent
95 pages dotées de cartes, de chronologies, de reproductions noir et blanc, et savamment bardées de renvois bibliographiques et à des sites internet dûment choisis et référencés ; elle fournit les bases nécessaires pour aborder la suite, savoir l’«
Analyse d’œuvres et de sites » en
100 notices qui donnent autant de place à des reproductions en couleurs d’œuvres choisies avec doigté, qu’au texte, toujours accompagné de renvois permettant la poursuite de l’exploration ----- j’en veux pour preuve les illustrations de ce billet, fruits de la consultation de la base de données «
Liao Mural Painting » accessible à partir de l’
Art History & Archeology Database de la Columbia University signalée dans la notice n°
11 consacrée à l’art des
Liao 遼 (voir pp. 124-125. « Musiciens », Datong 大同 (Shanxi). Peinture murale). La troisième partie, «
Entre réinvention et refondation : la peinture chinoise n’est pas morte avec l’Empire » (pp. 313-331), fait espérer un troisième volume qui traiterait de la période moderne, et pourquoi pas contemporaine ! Enfin une quatrième partie (pp. 333-365) clôt ce superbe manuel avec de bien utiles documents, cartes et croquis, ainsi qu’une très précieuse rubrique d’ «
Orientation bibliographique », allongée d'une liste de sites Internet qui signale même le blog de notre équipe !
Voilà ! Grâce à Danielle Elisseeff, vous disposez maintenant d’une clef pour partir à la découverte, ou la redécouverte, de l’art chinois à travers ses plus brillantes manifestations. Ce manuel et le précédent constituent autant une somme de références érudites, qu’une inépuisable source de rêveries. Ne vous en privez pas comme de consulter un autre ouvrage que cette infatigable intermédiaire entre l'Orient lointain et notre culture vient de publier. Il y est question cette fois des
Jardins japonais (Paris, Nouvelles éditions SCALA, 2010, 127 p.) ; voir sur ce livre, le tout récent
billet-interview mis en ligne par
Jacqueline Nivard sur ses
Carnets du centre Chine. (P.K.)