Vendredi 7 et samedi 8 mai à 20h30, le Grand Théâtre de Provence a accueilli les artistes de la troupe de l’Opéra du Sichuan (Chuanju 川剧) qui a donné un très beau spectacle en chinois surtitré en français : Les fleurs dans le miroir, Jinghua yuan 镜花缘 inspiré du roman éponyme de l'auteur chinois Li Ruzhen 李汝珍 (1763-1830).
Considéré comme l’un des plus grands classiques de la littérature chinoise de la dynastie Qing (1644-1911), Jinghua yuan (Les Destinées des fleurs dans le miroir) raconte l'exil d’une déesse parmi les mortels, la fée des Cents Fleurs, et sa quête pour regagner son immortalité perdue avec l'aide du lettré Tang Ao 唐敖, personnage central du roman.
Dans la riche mythologie chinoise, cette fée des Cent Fleurs est une sorte de haut fonctionnaire du royaume céleste dont la fonction est de veiller scrupuleusement à ce que toutes les espèces de fleurs n’éclosent que pendant la saison appropriée. Elle est déchue de ses fonctions puis renvoyée parmi les mortels suite à un manque de vigilance qui a amené un dérèglement des saisons sur la terre : l'impératrice Wu Zetian 武则天 (625-705) aurait, en effet, ordonné aux fleurs de pousser en plein hiver pour son bon plaisir, car ici, l'imaginaire se mêle à la réalité historique.
Avec ce roman fantastique autant par le contenu que par le format (100 chapitres), Li Ruzhen a offert à ses lecteurs un passionnant voyage à travers des mondes imaginaires, peuplés de créatures et de peuples aux mœurs étranges, roman qui rappelle par moment l'écriture d'un Rabelais, la liberté d'un Sterne (avec de fréquentes digressions dont la plus longue occupe 25 chapitres) et l'imagination du Swift des Voyages de Gulliver.
Avec ce roman fantastique autant par le contenu que par le format (100 chapitres), Li Ruzhen a offert à ses lecteurs un passionnant voyage à travers des mondes imaginaires, peuplés de créatures et de peuples aux mœurs étranges, roman qui rappelle par moment l'écriture d'un Rabelais, la liberté d'un Sterne (avec de fréquentes digressions dont la plus longue occupe 25 chapitres) et l'imagination du Swift des Voyages de Gulliver.
Détenteurs d’une tradition ancestrale, les artistes de la troupe de l’Opéra du Sichuan ont montré leur maîtrise des techniques très particulières de l’opéra chinois : kung-fu, chant, danses, acrobaties, costumes, changement de visage et maquillages, etc. Ils ont su donner un magnifique spectacle grâce à l’excellence de leur performance. Quelques extraits typiques ont été choisis parmi les cent chapitres du roman : l'exil de la Fée des Cents Fleur et sa réincarnation en fille de Tang Ao, puis les aventures de Tang Ao, d’abords au pays des Junzi (Gentilshommes), Junzi guo 君子国 où l'honnêteté fait loi, puis au pays des Double-Visages, Liangmian guo 两面国 où chacun a deux faces, et enfin aux pays des Femmes, Nü'er guo 女儿国 où les rôles des hommes et des femmes sont inversés.
Ces quelques extraits ont suffit pour permettre au public d'apprécier ce grand roman chinois et, en piquant leur curiosité, leur donner envie de lire l'ouvrage dans son intégralité. A la fin de la représentation, les applaudissements des spectateurs ont repris plusieurs fois et ont longtemps retentit dans la salle. Ce succès prouve que ce spectacle de la tradition chinoise a su toucher le cœur d’un public français !
Ces quelques extraits ont suffit pour permettre au public d'apprécier ce grand roman chinois et, en piquant leur curiosité, leur donner envie de lire l'ouvrage dans son intégralité. A la fin de la représentation, les applaudissements des spectateurs ont repris plusieurs fois et ont longtemps retentit dans la salle. Ce succès prouve que ce spectacle de la tradition chinoise a su toucher le cœur d’un public français !
Huang Chunli
1 commentaire:
Merci pour cette note qui donne envie d'en savoir plus sur cet ouvrage, le Jinghua yuan.
J'ai bien vu qu'il en existait une traduction partielle en anglais, publiée en 1965. Mais le verrons-nous paraître en français et au complet un jour prochain?
Bien cordialement.
WYS
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