jeudi 7 février 2008

Aussi lascifs que voraces

Un bas relief du Baiyun guan 白雲觀, Temple taoïste du Nuage Blanc (Beijing)
pris (le 12/09/06) à l'occasion d'une visite dans la capitale chinoise
rendue possible grâce au soutien financier de l'équipe de recherche Langue chinoise et traduction.


Ça y est ! nous venons de quitter l'année dinghai 丁亥 ! Nous y étions entrés le 18 février 2007. Nous la quittons pour une année wuzi 戊子 laquelle débute donc en ce 7 février 2008 et durera jusqu'au 25 janvier 2009, laissant la place à une année jichou 己丑 (26 janvier 2009 - 13 février 2010), etc. Ainsi va le bal des années selon le cycle sexagésimal qui nous situe au début de la 25e année du 79e cycle de soixante ans depuis l'année 2697 av. J.-C., lequel cycle aurait commencé en 1984 et s'achèvera en 2043.

A cette année qui commence est associé un des douze animaux de l'astrologie chinoise. C'est le rat, shu 鼠, qui prend la place du cochon, zhu 豬 et qui tiendra la vedette jusqu'à l'arrivée du bœuf, niu 牛, etc.

Puisqu'il en est ainsi [enfin, si je ne me suis pas trompé en consultant le chapitre consacré au calendrier chinois par Jean-Claude Martzloff dans les Aperçus de civilisation chinoise (Paris/Taipei : Desclée de Brouwer/Institut Ricci, 2003, pp. 101-135)], je vous souhaite au nom de toute l'équipe

une excellente année du Rat

Qu'elle vous apporte réussite et satisfaction dans vos tous projets et beaucoup de lectures stimulantes, en somme, Wanshi ruyi

萬事如意

En guise d'étrenne, je vous offre, non pas une prédiction astrologique - internet en fourmille, vous n'aurez aucun mal à en trouver : certaines sont du reste fort comiques (celle-ci par exemple) -, mais ce passage sur le rat tiré de l'Histoire naturelle, générale et particulière du Comte de Buffon (1707-1788) qu'on avait déjà rencontré grâce au loup (pour le lire dans son intégralité, cliquer ici) :
Descendant par degrés du grand au petit, du fort au foible, nous trouverons que la Nature a sû tout compenser ; qu’uniquement attentive à la conservation de chaque espèce, elle fait profusion d’individus, et se soûtient par le nombre dans toutes celles qu’elle a réduites au petit, ou qu’elle a laissées sans forces, sans armes et sans courage : et non seulement elle a voulu que ces espèces inférieures fussent en état de résister ou durer par le nombre ; mais il semble qu’elle ait en même temps donné des supplémens à chacune, en multipliant les espèces voisines. Le rat, la souris, le mulot, le rat d’eau, le campagnol, le loir, le lerot, le muscardin, la musaraigne, beaucoup d’autres que je ne cite point parce qu’ils sont étrangers à notre climat, forment autant d’espèces distinctes et séparées, mais assez peu différentes pour pouvoir en quelque sorte se suppléer et faire que, si l’une d’entr’elles venoit à manquer, le vuide en ce genre seroit à peine sensible ; c’est ce grand nombre d’espèces voisines qui a donné l’idée des genres aux Naturalistes ; idée que l’on ne peut employer qu’en ce sens, lorsqu’on ne voit les objets qu’on gros, mais qui s’évanouit dès qu’on l’applique à la réalité, et qu’on vient à considérer la Nature en détail. …/… Les rats sont aussi lascifs que voraces, ils glapissent dans leurs amours, et crient quand ils se battent ; ils préparent un lit à leurs petits, et leur apportent bientôt à manger ; lorsqu’ils commencent à sortir de leur trou, la mère les veille, les défend, et se bat même contre les chats pour les sauver. Un gros rat est plus méchant, et presqu’aussi fort qu’un jeune chat...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

bonne année du RAT que le deuxième semestre studieux qui nous attend finisse sans accroc et dans la bonne humeur. à lundi françoise P.