Je comptais attendre de disposer de la dernière traduction d'André Lévy qui sort ces jours-ci aux Editions MF (anciennement Musica falsa), pour publier un billet entièrement consacré au théâtre/opéra chinois. Mais l'Oreiller magique, titre sous lequel va apparaître le Handan ji 邯鄲記 de Tang Xianzu 湯顯祖 (1550 - 1616) tarde à arriver jusqu'à Marseille [voir liste des libraires distribuant cet éditeur courageux, ici], et l'événement théâtral chinois majeur de cette fin d'année débute demain ! Je ne peux donc plus tergiverser. Je remets donc à plus tard l'examen de la pièce pour vous dire le plus rapidement possible de quoi il retourne, car le temps presse.
Il s'agit rien de moins que du Troisième Festival des Opéras Traditionnels Chinois. Organisé par le Centre Culturel de Chine à Paris, sous le haut patronage du Ministère de la Culture Français, avec le soutien de l’Association des Commerçants Chinois en France, en partenariat avec les chaînes de télévision FR3 et Public Sénat.
Comme le décrit très précisément le site du Centre Culturel de Chine à Pari [voir ici : un dossier de presse très instructif de 15 pages est téléchargeable en format pdf] ce « Festival des Opéras Traditionnels Chinois [...] aura lieu du 12 au 18 novembre 2007, sous la forme d’un concours qui récompensera les interprètes chinois les plus talentueux. [...] Ce festival réunira six troupes venues de plusieurs régions de Chine, qui interpréteront différentes formes d’opéra traditionnel. [...] Les troupes, présélectionnés par des professionnels du spectacle chinois, se produiront [à raison d'une troupe par soirée] devant un jury français qui récompensera, lors de la soirée de clôture, les meilleurs artistes. »
Dans l'ordre, les spectateurs pourront découvrir l'opéra Yueju 越剧 (Zhejiang) avec la troupe de l'Opéra yueju de Hangzhou 杭州越剧院, dans une adaptation du Hedda Gabler d'Ibsen (!), du Jingju 京剧 (ou opéra de Pékin) avec la troupe du Théâtre Jingkun 京昆剧场 qui donnera La maison de Wulong (Wulong yuan 乌龙院), du Pingju 评剧 (Hebei) avec la Troupe d’opéra Pingju de Cheng Zhaocai 成兆才评剧团 qui jouera La légende de l’île de la concubine impériale Cao (Caofeidian chuanqi 曹妃甸传奇), du Manhanju 漫瀚剧, théâtre de Mongolie intérieure avec la Troupe théâtrale Manhan 内蒙古自治区包头市漫瀚剧团 qui a mis à son programme La femme de Qidan (Qidan nü 契丹女), du Jinju 晋剧 (Shanxi) avec la Troupe théâtrale Jeunesse de l’Institut de recherche de l’opéra Jinju de la ville de Taiyuan 太原实验晋剧院青年剧团 qui représentera La réussite à l’examen impérial de Fan Jin (Fanjin zhongju 范进中举) et pour finir en beauté avec du Kunju 昆剧 avec la Troupe théâtrale du prix de la Fleur de Prunus 中国戏剧梅花奖艺术团 pour La tour Leifeng (Leifeng ta 雷锋塔) ou le Serpent blanc (Baishe zhuan 白蛇传).
C'est donc le 18 novembre qu'aura lieu la cérémonie de clôture et que des prix seront remis par un jury composé de M. Jean-Pierre Wurtz (président du jury), inspecteur général des théâtres du Ministère de la Culture et de la Communication, de M. Joël Bellassen, inspecteur général de chinois au Ministère de l’Education Nationale et Professeur à l’INALCO ; de Mme Marie-Claire Quiquemelle, sinologue, anthropologue et chercheuse au CNRS, de M. Jean-Marie Fegly, spécialiste de l’opéra Kunju et de M. Roger Darrobers, professeur de chinois à l'université Paris X - Nanterre et à qui l'on doit d'avoir fait connaître l'écrivain Liu Xinwu 劉心武 (1942- ) au public français et plusieurs ouvrages, toujours aux Editions Bleu de Chine, sur Pékin qu'il a arpenté avec passion et esprit (voir ici) et son théâtre : Opéra de Pékin, théâtre et société à la fin de l'empire sino-mandchou (1998). C'est aussi lui qui a rédigé la meilleure introduction au théâtre chinois disponible en français avec un livre de la collection « Que sais-je ? » (n° 2980, PUF, 1995), Le théâtre chinois, que chacun prendra la peine de lire avant de se précipiter à la salle Adyar, théâtre presque centenaire à proximité du Champs de Mars, à Paris, s'entend.
En complément, une conférence sur « La culture de l’opéra de Pékin » sera donnée par M. Wu Jiang (1949-), auteur d’opéra renommé et directeur de l’Institut national de l’opéra de Pékin, le 13 novembre à 14h30 (Salle Adyar, entrée libre sous réserve des places disponibles). Si après cela l'Oreiller magique ne bat pas des records de vente, c'est à désespérer ! On en reparlera. (P.K.)
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