lundi 17 octobre 2011

Les 25 ans des Ecritures croisées




Pendant le week-end qui vient de s’écouler s’est déroulée à Aix-en-Provence la Fête du Livre dont le grand écrivain mexicain Carlos Fuentes était l’invité d’honneur. Une fête parfaitement réussie qui a permis au nombreux public d’assister à des débats passionnants sur la littérature d’Amérique latine, les relations entre histoire et littérature, littérature et journalisme et bien d’autres sujets.   
Les lecteurs de ce blog se  souviennent sans doute de la Fête du Livre d’il y a deux ans qui était intitulée « L’Asie des Ecritures croisées : un vrai roman ». Ce furent aussi des moments extraordinaires qui avaient enthousiasmé le public aussi nombreux que celui de la fête consacrée à Carlos Fuentes. Et cette année, les Ecritures croisées ont sorti un livre à l’occasion de ses 25 années d’existence qui s’intitule Ecritures croisées, parcours raisonné dans les littératures du monde, constitué de textes réunis par Annie Terrier, Guy Astic et Liliane Dutrait. De plus, un DVD accompagne l’ouvrage, dans lequel on peut revoir les grands écrivains qui se sont succédé à la tribune de l’association animée par l’infatigable Annie Terrier.  D’Otavio Paz à Philip Roth, de Oe Kenzaburo à Vassilis Vassilikos, d’Antoine Volodine à Mahmoud  Darwich et bien d’autres encore, les littératures du monde entier ont été accueillies et célébrées depuis un quart de siècle. 
Pour les amateurs de littérature d’Asie orientale, des extraits de l’extraordinaire dialogue entre Gao Xingjian et Oe Kenzaburo sont repris dans le DVD, tandis que l’ouvrage comprend des extraits des interventions de Mo Yan, Zhang Wei et bien sûr aussi Gao Xingjian et Oe Kenzaburo. Un bel ouvrage dédié à la mémoire de Liliane Dutrait, présidente de l’association jusqu’à sa disparition l’année dernière, édité par les éditions Rouge profond. 

On se souvient peut-être qu’en 2006 Gao Xingjian affirmait : « L’écrivain développe une voix individuelle, personnelle, qui n’a aucun rapport avec une voie collective, étatique. Cette voix-là est plus vraie que toutes les histoires officielles (…) Il y a une nécessité de la littérature. Elle porte la voix faible d’un homme qui n’est pas parfait, qui est fragile, mais c’est une voix de dimension humaine. » Et Oe Kenzaburo de lui répondre : « Que l’homme de la marge parle d’une voix faible, je l’admets tout à fait. Cependant, un renversement est possible : cette petite voix peut devenir très forte. A travers le rire ou le comique, une petite voix faible peut atteindre l’universel et devenir une voix forte ».
ND

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