« Si l’on ne peut trouver de jouissance à lire et à relire un livre, il n’est d’aucune utilité de le lire même une fois » écrivait Oscar Wilde (Le déclin du mensonge, Paris, Allia, 1997, p. 30). Il est donc primordial de savoir choisir ses lectures.
Le 27 juin dernier, Bertrand Mialaret a sélectionné pour vous dix romans chinois pour l'été dont les ceux de Wang Dulu traduits par Solange Cruveillé pour Calmann-Lévy dorénavant disponibles en format de poche chez J’ai-lu.
Voici pour amorcer une liste alternative, ou complémentaire, et que je souhaite plus ouverte notamment aux autres littératures d’Extrême-Orient, les deux titres que je devrais être en mesure d’achever avant la reprise et qui me semblent recommandables l’un et l’autre :
Voici pour amorcer une liste alternative, ou complémentaire, et que je souhaite plus ouverte notamment aux autres littératures d’Extrême-Orient, les deux titres que je devrais être en mesure d’achever avant la reprise et qui me semblent recommandables l’un et l’autre :
- D’abord la traduction par Claire Lebeaupin du Doupeng xianhua 豆棚閒話 (1681 ?) : Aina Jushi, Propos oisifs sous la tonnelle aux haricots. Paris, Gallimard, « Connaissance de l'Orient », 2010, 432 p. (Voir ici ce qu'on en a dit). Ce dont le maître ne parlait pas de Yuan Mei 袁枚 (1716-1798) annoncé dans la même collection ne semble pas encore disponible, sinon il aurait sans aucun doute figuré à côté de ce recueil complet de récits du XVIIe siècle. S’il pointe le nez, vous savez donc quoi faire.
- Ensuite, Décadence Mandchoue. The China Memoirs of Sir Edmund Trelawny Backhouse édité par Derek Sandhaus (Hong Kong, Earnshaw Books Books, 2011, xxx+297 p.). Le résumé qui accompagne la notice bibliographique sur Worlcat.org devrait déjà vous mettre l’eau à la bouche (« In 1898 a young Englishman walked into a homosexual brothel in Peking and began a journey that, as he claims, took him all the way to the bedchamber of imperial China's last great ruler, the Empress Dowager Tz'u Hsi. »), mais pour mieux cerner l’ouvrage avant de le commander, je vous invite à lire l’article de Joyce Hor-Chung Lau paru dans le New York Times (30/03/11) [en ligne ici)] et la brève notice en ligne sur Sinosplice (17/03/11) ; un jour prochain, je vous livrerai un compte-rendu critique de ces souvenirs piquants et parfois irritants, des fois douteux, mais définitivement passionnants de ce Lord anglais qui vécut de 1873 à 1944 et qui avec John Otway Percy Bland, signa le best-seller China under the Empress Dowager (1910) [en ligne ici] et le non moins fameux Annals and Memoirs of the Court of Peking quatre ans plus tard [en ligne sur Archive.org, ici]. Ci-dessous, je vous livre une copie d’écran du début du chapitre 1, réalisée grâce à Amazon qui vous permet de feuilleter cette belle curiosité littéraire.
Ceci dit, je compte sur vous pour allonger cet embryon de liste. Il suffit pour cela de glisser vos propositions dans un commentaire en indiquant dans la mesure du possible l’ensemble des références bibliographiques nécessaires pour bien identifier la cible. Libre à vous de proposer des nouveautés ou des vieilleries dès lors qu’elles sont facilement accessibles et, j’insiste, de fournir vos noms (véritables ou d’emprunt) avec le cas échéant un bref commentaire. Je me charge de valider vos choix dans les meilleurs délais. Bon été.
4 commentaires:
Sur les liens possibles entre Edmund Backhouse et le René Leys de Victor Segalen, voir le billet de Philippe Postel sur le blog de l'Association Victor Segalen >> http://associationvictorsegalen6.blogspot.com/2011/04/edmund-backhouse-et-rene-leys.html
Cher Pierre,
Pour répondre à votre appel, je propose Le Livre de Li Po de Vittorio Saltini, traduit de l'italien par Patrick Brion avec la collaboration d'Edith Parlier, et publié au Seuil en 1988. Voilà un roman joliment troussé, qui a de quoi séduire, je pense, les amoureux de la Chine romanesque, et qui me semble parfait pour passer un agréable moment cet été. Il s'agit bien sûr d'un ouvrage de pure fiction où tout ou presque est inventé, et non d'une biographie du plus célèbre des poètes chinois, et ce, d'autant moins que le roman de Saltini ne couvre que les vingt premières années de la vie (imaginée)de Li Po.
Je suis malheureusement un peu pressé par le temps aujourd'hui (départ en vacances imminent et stress des préparatifs oblige), et je n'ai guère la possibilité d'approfondir, mais au besoin, je me ferai un plaisir de rédiger un commentaire plus circonstancié à mon retour, dans une semaine.
Bien amicalement,
A.R.
Merci, cher Alain, pour cette proposition et toutes ces indications (suffisantes) sur cet ouvrage que je ne connaissais pas. Vous avez bien travaillé, vous pouvez partir en voyage le cœur léger... on se retrouve à la rentrée. Bonnes vacances et bonnes lectures. PK.
Bonjour M. Kaser, merci pour ces propositions (la tonnelle aux haricots me tente bien).
Je me doute bien que cela ne sera pas inconnu à vous et aux autres lecteurs de ce blog, mais cette année j'ai découvert et été très impressionné par certains livres de Akira Yoshimura :
- "La Jeune Fille suppliciée sur une étagère" (Babel)
- "Naufrages"(Babel)
- "Le Convoi de l'eau" (Actes Sud)
J'ai aussi lu "la guerre des jours lointains" (Babel), qui m'a moins intéressé, mais c'est sans doute mon état d'esprit qui n'y était pas quand je l'ai lu.
Les Babel sont tous traduits par Rose-Marie Makino-Fayolle. "Le convoi de l'eau" est traduit par Yukata Makino.
Et pour les livres de la catégorie "avoir de la jouissance à lire et à relire un livre" :
- Soseki : Oreillers d'herbes (Rivages poche / traduction de René de Ceccatty & Ryôji Nakamura)
- Soseki : Petits contes de printemps (Picquier poche, traduction de Elisabeth Suetsugu), avec une quasi obsession pour "Un doux rêve"
- Tagore : "L'offrande lyrique", nrf, poésie/Gallimard - format poche (pareil, quasi obsession sur le poème 60 "Sur le rivage des mondes infinis...")
- Vaikom Muhammad Basheer "Les Murs et autres histoires (d'amour)", editions ZULMA / Diffusion Seuil, traduit du malayalam par Dominique Vitalyos.
Tout cela en écoutant soit le Trio Myazaki ("Sai-ko", label Daqui / Harmonia Mundi) soit un splendide "Music of Central Asia Vol. 9: In the Footsteps of Babur: Musical Encounters from the Lands of the Mughals" (Smithsonian Folkways Recordings), soit un des albums de Gong Linna (comme le magnifique "Jing Ye Si"), soit un ostinato Godzillien de Ifukube... et le bonheur n'est pas loin.
Bonnes vacances à vous.
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