dimanche 20 septembre 2009

Sensibilisation…



Comme nous l’avions annoncé, le 15 septembre 2009 a eu lieu la rencontre de sensibilisation de la Fête du Livre 2009 à la Cité du Livre d’Aix-en-Provence. Du 16 au 18 octobre, alors que se déroulera du 15 au 16 octobre notre colloque sur le roman en Asie, la Fête du Livre intitulée « L’Asie des Ecritures croisées, un vrai roman » a invité des romanciers venus de plusieurs pays d’Asie (Chine, Japon, Corée, Taiwan, Thaïlande et Vietnam). Pour cette séance de sensibilisation, avait été invitée une écrivaine vietnamienne, Thuân, qui vit à Paris et dont le roman Chinatown a été traduit en français par Doan Cam Thi, qui était elle-même venue à notre dernier colloque sur la traduction du mois de mars. 
 
Dans un premier temps, j’ai présenté les écrivains qui seront présents au mois d’octobre : les deux romancières japonaises, Minaé Mizumura [Minumura Minae 水村美苗] dont le roman Tarō, un vrai roman (Le Seuil, trad. Sophie Refle) vient de sortir en France (soit dit en passant, ce fut pour moi le roman de l’été… un vrai régal) et Yōko Tawada [Tawada Yōko 多和田葉子] qui a déjà publié plusieurs romans chez Verdier, soit traduits du japonais, soit traduits de l’allemand. Le romancier chinois Xu Xing 徐星, traduit par Sylvie Gentil aux éditions de l’Olivier, Li Ang 李昂, venue de Taiwan dont La Femme du boucher, republié sous le titre plus direct Tuer son mari chez Denoël (trad. Alain Peyraube et Hua-Fang Vizcarra) est bien connu à Taiwan et en France. Deux écrivains coréens déjà célèbres : Kim Young-Ha et Lee Seung-U dont les romans ont été recensés à plusieurs reprises sur notre blog. Enfin, venu de Thaïlande avec son traducteur Marcel Barang, l’écrivain Chart Korbjitti dont il faut lire La Chute de Fak (Le Seuil, 2003) et Bao Ninh, l’auteur du Chagrin de la guerre (traduit par Phan Huy Duong chez Picquier en 1994). Et bien sûr, Thuân, qui nous a confié mardi dernier qu’elle était en train d’écrire son sixième roman dont le sujet porte sur la mort sous les tropiques.


Doan Cam Thi, maître de conférences à l’Inalco et traductrice, a dressé avec maestria un tableau de la littérature vietnamienne depuis la fin de la guerre du Vietnam jusqu’à nos jours. Elle a montré les relations complexes qui existent entre le pouvoir et les écrivains, les écrivains restés au Vietnam et les écrivains exilés, la littérature vietnamienne et les littératures du monde. Ensuite, elle a présenté Thuân et son roman Chinatown, un roman très novateur par sa forme (utilisation du monologue intérieur, du roman dans le roman, clins d’œil à Marguerite Duras…) et passionnant par son contenu : les relations fratricides entre le Vietnam et la Chine dont la montée en puissance ne peut laisser personne indifférent, les relations entre les individus, la question de l’exil… Thuân elle-même a livré au nombreux public sa conception de l’écriture et du roman en des termes très émouvants. Questionnée sur les relations traducteur/auteur, Doan Cam Thi a révélé que Thuân et elle étaient sœurs jumelles, ce qui finalement ne peut que renforcer la bonne entente entre les deux et a fait monter encore l’élan de sympathie du public envers elles.

La réussite de cette soirée doit à la fois à l’érud
ition et à la spontanéité de nos deux invitées. Le public était conquis et j’ai conclu en affirmant que La Fête du Livre « L’Asie des Ecritures Croisées , un vrai roman » avait bien commencé ! Et pour arroser l’événement, un violent orage s’est abattu sur la Cité du Livre d’Aix-en-Provence, envahie rapidement par dix centimètres d’eau qui n’a empêché personne de boire le verre de l’amitié. (N. D.)

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