mercredi 1 avril 2009

Réponse à la devinette (019)

Comme il l'a annoncé dans le commentaire par lequel il révélait des éléments prouvant qu'il avait correctement identifié l'auteur de l'extrait retenu pour la devinette numéro 19, Alain Rousseau « n'a pas volé sa place au tableau d'honneur » des participants à notre petit jeu. Il s'y trouve d'ailleurs tout seul, car personne d'autre que lui n'a fait de proposition. Bravo et surtout merci.

Cliché pris à proximité du Temple de la Déesse Kishimojindo 鬼子母神
(
Quartier d’Ikebukuro 池袋, Tôkyô) [PK, août 2007]

Le moment est donc venu, en ce 1er avril, de révéler que l'auteur à trouver était Lafcadio Hearn, né en Grèce (Leucade) en 1850 (le 27 juin) et mort à Tōkyō, le 26 septembre 1904 sous l'identité de Koizumi Yakumo 小泉八雲, le nom qu'il s'était choisi en se faisant naturaliser Japonais en 1896. Son œuvre (quelque 25 titres dont une dizaine seulement accessible en français) incidemment évoquée à deux reprises sur ce blog, mériterait plus d'attention qu'elle n'en reçoit actuellement chez nous [Voir la notice bibliographique que lui consacre Visage vert].

On peut certes assez facilement trouver une traduction de son ouvrage le plus connu : Kwaidan ou Histoires et études de choses étranges (1904). C'est vraisemblablement la traduction de Marc Logé datant de 1910 qui est toujours au catalogue du Mercure de France, mais dans une édition allégée (collection « Le petit mercure », 126 pages). Il est encore plus facile de lire l'ensemble de ces histoires bizarres en anglais sur internet (ici et ). On pourra aussi frissonner, voire plus, en regardant le film - 怪談 - qui en fut tiré par Kobayashi Masaki 小林 正樹 (1916-1996). La bande annonce d'époque (sous-titrée en français) de ce film primé à Cannes en 1963 est accessible sur Youtube ; ne la manquer pas : attention âmes sensibles s'abstenir.

Le Serpent à Plumes (2007) propose pour sa part « une cinquantaine d'histoires recueillies par Lafcadio Hearn d'après le folklore japonais [et qui] révèlent un éventail thématique très ouvert, allant du conte de fées aux histoires d'ogres et de vampires... » sous le titre de Fantômes du Japon. La même année, les Editions Gallimard avaient remis en circulation deux courts textes extraits d'un recueil traduit en 1932 par Marc Logé et qui parut à nouveau au Mercure de France en 1960, puis en 1993. Il constitue le numéro 4668 de la collection « Folio 2 € ».

Suivi de Kizuki le sanctuaire le plus ancien du Japon, on retrouve donc Ma première journée en Orient qui fait revivre la découverte par Hearn de Yokohama 横浜 et de ses environs en 1890. Parmi les diverses évocations de ces premiers moments, j'aime beaucoup celle-ci :
« Dans chaque paire de socques japonaise, l'une des deux fait, en marchant, un bruit légèrement différent de l'autre, de même que kring est différent de krang. De sorte que l'écho des pas d'un marcheur a un rythme alterné de tons. Sur le trottoir d'une gare, par exemple, le son acquiert une sonorité immense. Et la foule se met parfois inconsciemment à marcher au pas, d'où résulte le plus drôle des sons traînants de bois imaginable ». (pp. 27-28)
Une dernière chose avant de quitter cet auteur aussi attachant et original que curieux : le passage à identifier se trouve pages 23 à 25. Le texte complet (pages 11 à 52) constitue, me semble-t-il, une excellente introduction à une œuvre sur laquelle nous ne pourrons pas ne pas revenir et une irrésistible invitation à découvrir de nouveaux horizons. (P.K.)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

j'ai été dépassée par les événements pour cette dernière devinette!!!!! encore un nouveau livre à explorer. A quand le retour sur les bancs de l'université???? amicalement françoise p.