« Gao Xingjian :
A Writer For His Culture, A Writer Against His Culture »,
高行健:中國文化交叉路
Hong Kong 28-30 mai 2008
A Writer For His Culture, A Writer Against His Culture »,
高行健:中國文化交叉路
Hong Kong 28-30 mai 2008
On se souvient que notre équipe « Littérature chinoise et traduction » avait organisé en janvier 2005 un important colloque international autour de l’écriture romanesque et théâtrale de Gao Xingjian, qui avait réuni seize spécialistes venus de neuf pays différents. Les bases d’une recherche internationale sur l’œuvre du prix Nobel de littérature 2000 étaient solidement établies et les actes de ce colloque en font foi (voir L’Ecriture romanesque et théâtrale de Gao Xingjian, Seuil, 2006).
Suite à une collaboration régulière avec le professeur Gilbert Fong de la Chinese University of Hong Kong (CUHK), spécialiste et traducteur du théâtre de Gao Xingjian, l’Espace de recherche et documentation Gao Xingjian du Service commun de documentation de l’université de Provence a ouvert en avril 2008, tandis que se préparait depuis plusieurs mois à Hong Kong la tenue d’un nouveau grand colloque international, dans le cadre du Gao Xingjian Arts Festival et de la manifestation Le French May. Ce colloque a été organisé par la CUHK, le Centre d’études français sur la Chine contemporaine (CEFC) et notre équipe. Il a réuni vingt-quatre spécialistes venus de dix pays différents, dont – et c’est là la grande nouveauté de cette manifestation – trois spécialistes de Chine continentale : M. Tian Benxiang 田本相 de l’Institut chinois de recherche sur l’art 中国艺术研究院, Mme Liu Chunying 刘春英 de l’université Jinan à Canton 暨南大学 et M. Hu Zhiyi 胡志毅, de l’université du Zhejiang 浙江大学.
Suite à une collaboration régulière avec le professeur Gilbert Fong de la Chinese University of Hong Kong (CUHK), spécialiste et traducteur du théâtre de Gao Xingjian, l’Espace de recherche et documentation Gao Xingjian du Service commun de documentation de l’université de Provence a ouvert en avril 2008, tandis que se préparait depuis plusieurs mois à Hong Kong la tenue d’un nouveau grand colloque international, dans le cadre du Gao Xingjian Arts Festival et de la manifestation Le French May. Ce colloque a été organisé par la CUHK, le Centre d’études français sur la Chine contemporaine (CEFC) et notre équipe. Il a réuni vingt-quatre spécialistes venus de dix pays différents, dont – et c’est là la grande nouveauté de cette manifestation – trois spécialistes de Chine continentale : M. Tian Benxiang 田本相 de l’Institut chinois de recherche sur l’art 中国艺术研究院, Mme Liu Chunying 刘春英 de l’université Jinan à Canton 暨南大学 et M. Hu Zhiyi 胡志毅, de l’université du Zhejiang 浙江大学.
Les thèmes retenus étaient : l’esthétique du roman et du théâtre de Gao Xingjian, la modernité occidentale et l’esthétique chinoise, Gao Xingjian et Zhuangzi, Gao Xingjian et le bouddhisme. Curieusement, aucune communication n’était directement axée sur l’esthétique picturale et cinématographique de l’auteur qui est, comme on le sait, non seulement romancier et dramaturge, mais aussi peintre et cinéaste. Ce seront sans doute des thèmes privilégiés du prochain colloque autour de son travail de création.
J’ai eu l’honneur de présenter la première communication lors de la session intitulée « Gao Xingjian and Chinese Aesthetics », 高行健与中国美学, présidée par l’écrivaine taiwanaise Long Yingtai 龙应台. Celle-ci a déclaré d’emblée qu’elle refusait qu’on lui parle de « grandeur de la nation chinoise » tant que celle-ci n’aurait pas reconnu « la richesse et l’importance de l’œuvre de Gao Xingjian »… Pour ma part, j’avais choisi d’intervenir sur le concept-clé de notre auteur, « ne pas avoir de –isme » 没有主义, en me demandant s’il s’agissait d’un nouvel -isme, le « -isme du non-isme », ou plutôt d’un art de vivre et d’une nouvelle éthique.
Les grands thèmes de discussion ont porté sur l’influence des différentes formes de la pensée chinoise sur l’œuvre de Gao Xingjian, le taoïsme de Zhuangzi ou le bouddhisme Zen, et l’influence de l’Occident à travers le théâtre de l’absurde, Bertolt Brecht ou Georges Perec. La question du jeu de l’acteur (les trois degrés dans le jeu de l’acteur, le moi, individu vivant, l’acteur et le rôle) a été examinée par plusieurs intervenants ainsi que le recours aux pronoms personnels dans la narration romanesque, qui fait l’originalité des deux grands romans La Montagne de l’âme et Le Livre d’un homme seul.
Notons que la parution à Hong Kong en mai 2008 du recueil d’essais de Gao Xingjian (éditions du mensuel Mingbao 明报月刊出版社) intitulé De la création 论创作 intervenait fort à propos. On y trouve la réédition de textes plus anciens dont certains ont déjà été traduits en français, mais surtout les quatre conférences encore inédites que Gao Xingjian a écrites pour l’université de Taiwan en 2007. Il y parle de la place de l’écrivain, de l’art du roman, du potentiel du théâtre et de l’esthétique du peintre. Ces textes, en cours de traduction en français (parution aux éditions du Seuil en 2009), apportent un éclairage capital sur l’art de Gao Xingjian et ses conceptions esthétiques. Liu Zaifu 刘再复, dans la préface de cet ouvrage et dans la communication qu’il a faite au cours du colloque, souligne l’importance de la réflexion de Gao Xingjian depuis qu’il a reçu le prix Nobel en considérant qu’il est non seulement peintre et écrivain, mais aussi un penseur de premier plan qui aidera ses contemporains à « dire adieu au XXe siècle ».
Lors de la séance de conclusion, à l’issue de trois journées de communications et discussions, il a été souligné que certains thèmes très importants de l’œuvre de Gao Xingjian n’avaient pas été suffisamment abordés, notamment la place de la sexualité dans son œuvre et, comme on l’a dit plus haut, ses conceptions esthétiques picturales et cinématographiques.
Chaleureux et souriant, Gao Xingjian a assisté à plusieurs sessions du colloque, entre les nombreux entretiens qu’il a donnés aux journalistes, dont certains venus de Chine continentale. Son témoignage personnel lors des séances d’ouverture et de clôture du colloque a provoqué une grande émotion chez l’ensemble des participants qui ont apprécié sa disponibilité pour répondre à leurs questions.
Chaleureux et souriant, Gao Xingjian a assisté à plusieurs sessions du colloque, entre les nombreux entretiens qu’il a donnés aux journalistes, dont certains venus de Chine continentale. Son témoignage personnel lors des séances d’ouverture et de clôture du colloque a provoqué une grande émotion chez l’ensemble des participants qui ont apprécié sa disponibilité pour répondre à leurs questions.
Il faut remercier chaleureusement Jean-François Huchet, le directeur du CEFC à Hong Kong, et Sebastian Veg, chercheur au CEFC (auteur d’une contribution où il a posé les bases d’une comparaison entre Gao Xingjian et Oe Kenzaburo), Gilbert Fong de CUHK, ainsi que Hardy S. C. Tsoi le directeur du Sir Run Run Shaw Hall de CUHK, les coorganisateurs de ce colloque dont les participants ont pu aussi assister à la première mondiale de la pièce de Gao Xingjian Chronique du Classique des mers et des monts 山海经传 jouée… en cantonais. Les participants au colloque d’Aix-en-Provence en janvier 2005 avaient, eux, pu assister à une représentation de La Neige en août à l’Opéra de Marseille.
L’Espace de recherche et documentation Gao Xingjian était représenté par l’un de ses responsables, Jean-Luc Bidaux, qui a pu amasser, avec l’aide de son homologue hongkongais C. K. Lam, une importante documentation autour de l’événement : programmes de théâtre, catalogue de l’exposition sur les œuvres de Gao Xingjian à la bibliothèque de CUHK, articles de journaux, etc.
Les études sur l’œuvre de Gao Xingjian ont connu un essor particulier grâce à ces journées. Nul doute que d’ici quelques mois ou quelques années, sera organisée une nouvelle rencontre quelque part dans le monde pour poursuivre cette étude.
Les études sur l’œuvre de Gao Xingjian ont connu un essor particulier grâce à ces journées. Nul doute que d’ici quelques mois ou quelques années, sera organisée une nouvelle rencontre quelque part dans le monde pour poursuivre cette étude.
Noël Dutrait
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