mercredi 26 mars 2008

Cap au nord

Vue de la place de l’UCL de 0 à 23 h – images webcam.

A quelque 1000 km de notre base, l'école doctorale Histoire, Art & Archéologie de l'Université catholique de Louvain (Louvain-la-Neuve) organise une journée sur

« La traduction entre Orient et Occident :
modalités, difficultés et
enjeux ».

Elle se déroulera le 25 avril 2008
(8 h 30 - 17 h 30. Salle du Conseil de la Faculté de Philosophie et Lettres, UCL, Louvain-la-Neuve).

Une fois de plus on regrettera de ne pouvoir s'y rendre car voici l'argumentaire retenu par un comité scientifique comprenant les Professeurs Pierre-Henry De Bruyn (U. La Rochelle), Françoise Lauwaert (ULB), Li Shenwen (U.Laval, Sainte Foy, Québec), Liu Kuang Neng (Université Nationale Centrale, Taiwan), Paul Servais (UCL et FUSL) et Andréas Thele (ULG) :
Depuis l’intensification des contacts entre l’Occident et l’Extrême-Orient au XVIe siècle, la travail de traduction n’a cessé de se développer, d’abord d’Orient en Occident, qu’il s’agisse de textes classiques, philosophiques, religieux ou littéraires ou de documents scientifiques, diplomatiques ou juridiques, ensuite, surtout à partir du XIXe siècle, d’Occident en Orient, en accentuant peut-être plus particulièrement les textes religieux, les documents scientifiques et techniques, enfin les œuvres littéraires.

Si traduire, c’est faire passer un texte d’une culture à une autre, accueillir dans un univers culturel des éléments de la culture de l’autre, s’ouvrir à la culture de l’autre en levant « l’obstacle de la langue », cette activité peut prendre des formes différentes, utiliser des méthodologies diverses, rencontrer des obstacles particuliers, exercer des impacts contrastés, fonction des choix opérés. On peut notamment songer à la Querelle des Fleuristes qui traverse l’orientalisme français entre 1820 et 1840, aux oppositions entre Silvain Lévi et Louis de la Vallée Poussin au début du XXe siècle ou à la controverse opposant Jean-François Billeter et François Jullien au début du XXIe siècle.

S’il y a sans aucun doute de bonnes et de mauvaises traductions, il y a encore plus certainement des critères d’évaluation qui varient en fonction de la nature des textes, des instruments de travail disponibles, des attentes du public ou de ce qui est perçu comme tel. Ainsi, dans le domaine littéraire, philosophique, religieux, historique, une traduction réussie est-elle celle qui me convainc que l’auteur s’adresse à moi aujourd’hui dans ma langue ou celle qui me donne le sentiment que je peux le lire dans sa langue ? Par-delà la question du respect de la lettre ou de l’esprit, la traduction chercherait-elle à produire un équivalent du texte original sans toutefois renoncer à toutes ses étrangetés ? Et qu’en est-il de la proximité de l’acte de traduction et de celui d’interprétation ?

Partant de l’hypothèse que la traduction est un lieu privilégié de la rencontre et du dialogue fructueux des cultures, un haut lieu de la pratique de l’hospitalité, avec sa dimension éthique et politique, les différentes contributions au colloque aborderont dans un premier temps une question générale : « qu’est-ce que traduire ? », avant de tenter de cerner en quoi il est plus particulièrement complexe, et risqué, de traduire d’une langue orientale vers une langue occidentale et vice-versa. Dans un deuxième temps, une série d’études de cas tenteront de cerner les difficultés de traduction propres à des textes de natures ou d’origines différentes, d’identifier les possibilités de résolutions envisageables pour ces difficultés et leurs conséquences respectives sur le processus de communication et de passage d’un univers culturel à l’autre. L’impact de la position spécifique du traducteur fera également l’objet d’une analyse particulière, de même que celui des canaux de diffusion du travail de traduction.

Quant au programme, il est, jugez-en par vous-même particulièrement relevé :
  • Paul Servais (Professeur, Université catholique de Louvain), « Mise en perspective problématique »
  • Marc de Launay (Chargé de Recherche CNRS et Ecole Normale Supérieure, Paris), « Qu’est ce que traduire ? Une approche philosophique »
  • Patrick Carré (Université bouddhiste Européenne, Paris), « En quoi est-il difficile de traduire de l’Orient vers l’Occident ? »
  • Sun Yu-Jun (Professeur, Université Nationale Centrale, Taiwan), « En quoi est-il difficile de traduire d’Occident en Orient ? »
  • Noël Dutrait (Professeur, Université d’Aix-en-Provence), « Comment traduire la littérature chinoise contemporaine au début du 21e siècle ? »
  • Renaat Beheydt (Professeur, Ecole Supérieure des Arts et Sciences, campus Institut Lemmens, doctorand Katholieke Universiteit te Leuven), « Comment traduire la littérature française à destination d’un public chinois : expérience et réflexion de FU Lei. »
  • Pauline Tam (Doctorante, Université catholique de Louvain), « Traduire de la littérature chinoise à Pékin à destination d’un public francophone »
  • Bernard Stevens (Professeur, Université catholique de Louvain, Chercheur Qualifié, FNRS), « Comment traduire la philosophie japonaise au début du 21e siècle ? »
  • Philippe Picquier (Editeur, Paris), « Publier la littérature orientale traduite à l’aube du 21e siècle. Pourquoi ? Comment ? »
  • Lambert Isebaert (Professeur, Université catholique de Louvain), « Table ronde et conclusions »
On compte naturellement sur Noël Dutrait pour nous communiquer ses impressions à son retour de ce périple nordiste dans un lieu si particulier, qui doit sa naissance à son attachement à langue française. (P.K.)



Mais en attendant, on se rendra aujourd'hui même
- mercredi 26 mars 2008 -
à l'Université de Provence
(campus d’Aix Schuman, bâtiment central, salle des professeurs, 17h00 - 18h30)
pour écouter Noël Dutrait parler de
« Gao Xingjian, sa vie, son oeuvre »,
conférence qui donnera le la aux manifestations de
l’inauguration de
l'Espace de Recherche et de Documentation
Gao Xingjian
, Prix Nobel de Littérature 2000.
[Programme]

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