Le mercredi 17 avril 2013, l’Association Française d’Études Chinoises (AFEC) a organisé une journée « jeunes chercheurs ». Cette journée s’est tenue au Collège de France, dix doctorants et jeunes docteurs travaillant sur la Chine ont été sélectionnés pour y présenter leurs travaux. Il s’agit de présenter un chapitre ou une question à laquelle leurs recherches s’efforcent de répondre. Leurs présentations ont été réparties dans des sessions thématiques présidées par des chercheurs du domaine. Deux panels ont été organisés : un consacré à la Chine ancienne le matin, et un autre consacré à la Chine contemporaine, l’après-midi.
Pendant la séance du matin consacrée aux arts et lettres, Li Yuanyuan (Université Paris I Panthéon-Sorbonne) a analysé l’influence d’Hollywood sur le mélodrame cinématographique chinois, en s’appuyant sur deux films : A travers l’orage de D. W. Griffe (1920) et Xuezhong guchu 雪中孤雛 (Un oiseau solitaire dans la neige) de Zhang Huimin 張惠民 (1929). He Qian (Institut d’études politiques de Paris) a fourni un aperçu sur trente ans d’art contemporain chinois et ses rapports avec le pouvoir, en illustrant son propos de différents groupes artistiques d’avant-garde des années 1980. Basée sur une riche documentation, Alexis Lycas (École pratique des Hautes-Études) a fait une représentation des populations Man 蠻 du Jingzhou 荊州 en Chine classique. Étant moi-même participante de la journée, j’y ai contribué avec une intervention intitulée « Des missionnaires aux sinologues : Histoire de la traduction du Jingu qiguan en France ». J’ai présenté et analysé les différentes périodes productives et creuses de la traduction du Jingu qiguan 今古奇觀 en langue française, qui permettent de retracer la circulation de cette œuvre en France, depuis sa première introduction en 1735 jusqu’à sa dernière traduction intégrale en français en 1996.
La séance de l’après-midi porta sur l’anthropologie et la sociologie. Julie Remoiville (École pratique des Hautes-Études) a étudié l’engagement économique, religieux et touristique des temples et monastères de Hangzhou 杭州 en prise avec la modernité et le rôle des lieux de culte dans le contexte urbain contemporain. Stéphanie Homola (École des Hautes-Études) a expliqué les jeux de main à travers les usages populaires du petit et du grand liuren 六壬 en Chine contemporaine, en accompagnant son exposé d’illustrations. Claire Vidal (Université Paris-Ouest Nanterre) a fait un exposé sur les savoir-faire et savoir-être bouddhistes dans la Chine contemporaine, dont l’étude est fondée sur un court-métrage « Le pèlerinage du Putuoshan ». En s’appuyant sur des interviews, Wang Simeng (École normale supérieur) a présenté le « déracinement » et la « réappropriation » des réfugiés politiques d’origine chinoise immigrant à Paris après les évènements de la Place Tian’an men. À travers sa propre expérience d’invité à un banquet de mariage citadin à Shanghai, Silvio Lévi (Université Paris-Ouest Nanterre) a analysé un nouveau rituel dans le mariage en Chine contemporaine. Après avoir interviewé quatorze couples sino-taîwannais à Shanghai sur leurs expériences, Shao Chuanzhe (École des Hautes-Études) a étudié les enjeux de pouvoir et de culture au sein d’un couple mixte et comment gérer l’interaction sino-taïwanais au quotidien.
Ces communications, aussi riches et intéressantes les unes que les autres, ont suscitées de longues discussions passionnantes. Une sélection de ces interventions pourra être publiée dans la revue Études chinoises.
HUANG Chunli (Université d’Aix-Marseille - IrAsia-axe Leo2t)
Complément du 23/04/13 : voir le CR de cette journée sur le site de l'AFEC :
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