lundi 23 avril 2012

Message du blogmaster


Voici un billet à l’attention de ceux qui s’inquiètent de la survie de ce blog, rédigé (à la va-vite) par celui qui le tient si lâchement depuis déjà de longs mois.
 Qu'ils se rassurent ; son sort n'est pas encore scellé.... deux miscellanées, proposées par Thomas Pogu, attendent (depuis un bon moment déjà, j'en conviens) une éclaircie dans un agenda un peu chargé — les « vacances » qui commencent pourraient bien l’offrir, encore que rien ne permette d’être plus affirmatif.

En effet, le blogmaster se trouve pris entre plusieurs feux nourris :
  • l’un provient d'un flot de copies mais aussi des étudiants qui ont eu la témérité de le prendre pour directeur et qui attendent patiemment qu’il leur accorde un peu d’attention, pour lire et corriger leurs travaux (traductions, mémoires, bouts de thèses, etc.). Qu’ils se rassurent, leur attente sera de courte durée — ce sont eux qui viennent en premier dans ses préoccupations, et se placent en tête de liste à l’heure de faire une planning serré ;
  • un autre feu, bien plus intense et dévastateur, vient de l’implication du même dans les multiples activités de l’axe [ou programme] de recherche auquel il contribue : il n’a pas oublié que la publication avant la fin de l’année 2012 d’un troisième numéro de la revue Impressions d’Extrême-Orient repose lourdement sur ses épaules : les textes de ce volume qui apportera son point d’orgue à une étape des activités de feue la JE (« jeune équipe ») Leo2t, par la diffusion des communications données lors d’anciens colloques, sont déjà réunis ; il ne reste plus qu’à faire passer la vingtaine de contributions savantes au moule de Lodel, comprendre les préparer et les installer dans le format de Revues.org — ce qui n’est pas toujours (pour ne pas dire jamais), source de plaisir. Il sait aussi que le numéro suivant de la revue en ligne lui demandera pas mon d'énergie : ce volume d’hommage à Jacques Dars, il y tient et se réjouit qu’il commence à prendre forme, grâce à l’aide de ceux qui, ici et là, nourrissent, comme lui, une admiration sans borne pour l’inspirateur de ce mélange dont la deadline est repoussée au 30 juin ;
  • il espère aussi avoir, et le temps, et l’énergie, d’alimenter un nouveau espace virtuel né en grand secret : un nouveau blog, ou plutôt un « carnet de recherches » qui, sur la prestigieuse plateforme hypothèses.org, devrait remplacer, avantageusement, ses fenêtres personnelles sur le web : et là, il y a urgence — l’hébergeur d’un site encore en travaux va fermer boutique dans quelques semaines.
Mais ceci n’est rien à côté des brasiers qu’il va falloir nourrir sans discontinuer jusqu’à épuisement de la réserve de bois. Les voici dans l’ordre (encore mouvant) des priorités :
  • une traduction à achever et à présenter. C’est celle du Yangzhou shiriji 揚州十日記, « Les Dix jours de Yangzhou ». Certes le texte ne présente pas de difficultés majeures et est plutôt bref, mais ce récit par un de ses survivants du massacre de la population de Yangzhou à la fin des Ming, du 20 au 29 mai 1645, mérite la même attention que n’importe quelle œuvre majeure — sa langue frustre et son récit parfois décousu touchent plus que bien des œuvres plus élégantes à la langue fleurie et bourrée d’allusion des lettrés d’antan. La publication de ce récit à la première personne du milieu du XVIIe s. devrait voir le jour à l’automne, ou peu après ; peu importe la date puisque une traduction française datant de 1905 en est facilement accessible en ligne ici grâce à l'infatigable, et toujours bien inspiré, Pierre Palpant.
  • Quand ce premier ensemble sera bouclé — en juin — , c’est une vingtaine de poèmes de Li Yu 李漁 (1611-1680), joliment illustrés par deux peintres japonais fameux — Yosa Buson 与謝 蕪村 (1716-1783) et Ike no Taiga  池大雅 (1723-1776) — qui devrait apporter un peu de fraîcheur au traducteur après les horreurs du massacre.
  • Ceci fait, je pourrai, enfin !, revenir à ce qui m’a, depuis quelques semaines, détourné de tout, hormis la poursuite de notre projet d’inventaire [ITLEO] dont c'est une excroissance : il s’agit d’une anthologie sur trois siècles de textes critiques — introductions, préfaces, etc. —, qui accompagnent les traductions françaises de romans et de pièces de théâtre chinois d'avant 1911. Le travail a avancé plus vite qu’escompté, et ce sont déjà 60 textes écrits entre 1715 et 1912 qui sont quasiment saisis et prêts à être analysés : leur lecture offre déjà d’intéressantes perspectives sur les traduction réalisées aux XVIIIe et XIXe siècles d’une cinquantaine d’œuvres chinoises anciennes. La poursuite de la collecte avec une traversée du XXe s. siècle et le début du nôtre devrait apporter de nouveaux éléments de réflexion. Evidemment, cela sent clairement la HDR qu’il faudra bien inscrire dans ce catalogue d’épreuves à surmonter dans un proche avenir. 
  • Mais, j’allai oublier que je devais aussi préparer pour le 1er septembre (!) mon intervention à l’« International Conference on Chinese Classics in Global Context » [中國古代文化經典在海外的傳播及影響研究 — 以二十世紀為中心] organisé par le National Research Centre of Overseas Sinology [Beijing Foreign Studies University [北京外國語大學中國海外漢學研究中心]) qui se tiendra à Beijing, les 7, 8 et 9 décembre prochains. J’y présenterai notre projet ITLEO et ce qu’il peut apporter à la connaissance de la diffusion des œuvres classiques chinoises dans notre pays.
Je crois n’avoir rien oublié d’essentiel, sinon d’implorer l’indulgence de ceux qui attendent de voir ce blog reprendre un rythme de publication plus soutenu et plus régulier, et aussi plus diversifié. Toutes les suggestions et contributions seront accueillies avec enthousiasme. Il n'en reste pas moins que le suivi de l'actualité des littératures d'Extrême-Orient reste assuré quotidiennement sur notre fil Twitter, @JELEO2T qui compte plus de 80 abonnés. (P.K.)

6 commentaires:

Anonyme a dit…

oh là là!!!!! ce sont les écuries d'Augias, pour le travail bien sûr. Le contenu de tous ces chantiers est impressionnant, mais comme d'habitude ils aboutiront pour le grand plaisir de vos fidèles lecteurs. bon courage à bientôt dans les couloirs. françoise.P

Thomas Pogu a dit…

Face à tant d'importantes et non moins saines occupations, vous me faites culpabiliser, moi et mes Miscellanées ! D'autant que j'en aurai bientôt une troisième à vous soumettre...

Puis-je vous demander quel est l'éditeur qui publiera votre traduction des Dix jours de Yangzhou ?

Dans l'attente de vous lire, je vous souhaite, cher Pierre, bien du courage.

Amitiés,
T.P.

Anonyme a dit…

Au risque d'être importun... que devient le projet de traduction du Shi'er lou de Li Yu, que je ne dois pas être le seul à attendre/espérer avec impatience?

Bon courage pour la mise en oeuvre de tous ces chantiers qui vous attendent, en tout cas.

Weiyangsheng

Pierre Kaser a dit…

Merci, cher Weiyangsheng, de me rappeler à l'ordre. Laissez moi vous rassurer : je n'ai pas abandonné ce projet (il m'arrive même de le faire progresser à mes moments vraiment perdus !), mais j'ai juste oublié de le mentionner comme celui de prendre un jour des véritables vacances loin, bien loin d'internet...
La dernière fois que j'ai remis le nez dans Shi'er lou, c'était après avoir découvert grâce à Pierre Palpant l'adaptation du "Heyinglou" (S1) que Théophile Gautier (1811-1872)avait donnée sous le titre "Le pavillon sur l'eau". Il s'était servi, comme le rappelle P. Palpant (http://www.chineancienne.fr/19e-s/gautier-th-le-pavillon-sur-l-eau/) de la traduction française que Rémusat (1827) avait réalisée à partir de l'anglaise de Davis...
Ceci mérite assurément un bel article, sinon un court billet...
A bientôt. PK.

Alain Rousseau a dit…

Quelle joie d'avoir enfin des nouvelles fraîches et stimulantes du blog, et par le blogmaster himself, qui plus est !
Voilà de quoi nous remonter le moral et nous faire supporter un peu mieux le temps particulièrement exécrable de cette fin d'avril.

Bon courage pour vos travaux en cours et à venir, et comme toujours, longue vie au blog !

Bien amicalement,

Alain Rousseau

Anonyme a dit…

Ah je comprends soudain pourquoi nous ne nous voyons plus. Quel rythme !

Armelle Domenach