Si ce blog vous avait averti de la tenue des Premières Assises internationales du roman, il avait failli à son devoir en sautant une édition. [Ce n'est pas trop grave puisque les actes des Assises 2007 et 2008 ont été édités et sont disponibles chez Christian Bourgois sous les titres respectifs de Roman et réalité et Le roman, quelle invention !] Voici, à la veille de l'ouverture des troisièmes A.I.R., « Le roman : hors frontières », le moment de nous rattraper. Encore s'en est-il fallu de peu que je manque à nouveau l'événement. Ma bouée de salut en ces temps de perte de repères chronologiques, fut l'édition électronique du Monde des livres du 21/05/09 qui en fait grand cas, puisque le quotidien est avec la Villa Gillet coorganisateur de ces manifestations qui devraient être encore plus médiatisées que les précédentes. Lisons, à ce propos, les mots du directeur, du Monde, Eric Fottorino :
Avant de les lire, mon attention avait été attirée par l'annonce de la participation du « Philosophe et spécialiste de la Chine, François Jullien, samedi 30 mai à 15 heures, au débat sur l'épopée de la Chine contemporaine proposé par Philosophie Magazine », annonce inscrite en marge de l'entretien accordé par l'auteur des Transformations silencieuses (son dernier opus chez Grasset, 2009, 197 p.) à A. B.-M. pour le même Monde des Livres. Ce qui m'a surpris, c'est qu'aucune mention n'était faite d'une , d'un ou d'autre(s) interlocuteur(s). Pourtant qui dit « débat » dit aussi discussions, échanges, voire confrontations, donc la présence d'au moins deux débatteurs. Serait-ce que celle-ci, celui-ci, ou ceux-ci ne seraient que des faire-valoir et ne mériteraient pas même d'être mentionnés ?De l'air. C'est un petit cube en équilibre sur une arête. Sur une face sont imprimées quelques phrases d'un texte, un peu comme sur la façade de l'immeuble du Monde boulevard Blanqui à Paris. Et sur une autre face, en majesté, trois grandes lettres façon tag forment ce mot : AIR, pour Assises internationales du roman, avec, au-dessous, « débats, tables rondes, lectures ». De l'air, en effet, et du bon. Tout est dit dans ce logo. Et c'est peu de le redire, pour la troisième année d'affilée : notre journal est fier de coorganiser à Lyon, avec la Villa Gillet, le soutien de la ville de Lyon, de la région Rhône-Alpes et de la DRAC, sans oublier le précieux partenariat de France Inter et des éditions Christian Bourgois, cette manifestation unique en son genre.
Un événement qui réunira en bord de Saône, du 25 mai au 31 mai, dans le site magnifique des Subsistances, une étourdissante palette d'écrivains venus parler non pas de leurs livres, mais de la littérature.
Une rapide recherche m'a permis de télécharger le programme complet de l'événement à partir d'ici : soit un document pdf de 16 pages toutes annonciatrices de rendez-vous aussi nombreux que dignes d'intérêt (voir aussi page 22 du dossier de presse téléchargeable depuis la même page). La solution à mon interrogation se trouve page 8 : le débat qui durera 90 minutes et sera animé par Alexandre Lacroix rédacteur en chef de Philosophie magazine aura bien deux interlocuteurs, le deuxième sera l'écrivain Yu Hua 余华, auteur entre autres de Brothers dont il a été question à plusieurs reprises sur ce blog.
Ce sera peut-être pour lui l'occasion de dire quelle place le Zhuangzi 莊子 envisagé par le philosophe comme incontournable et une « ressource vive de l'œuvre de Gao Xinjiang [sic : Le Monde, « En Chine avec François Jullien et le "Tchouang-tseu" »] (Le Prix Nobel de littérature) » occupe dans sa propre création, voire d'exprimer que la nature même de l'expression romanesque chinoise n'est pas réductible à la vision que s'en font les Occidentaux. Mais il sera avant tout question pendant cette confrontation d'un tout autre sujet dont l'intitulé laisse quelque peu perplexe : « L'épopée de la Chine contemporaine ».
Plus tard dans la même journée (21 h-23 h), l'auteur chinois bien connu du lectorat français sera l'hôte d'une table ronde intitulée « Portraits d'une génération » (voir le dossier de presse, p. 25) qui devrait offrir des réponses aux questions suivantes : « Comment un roman peut-il cerner une époque au travers d'une génération ? », « Peut-on être l'écrivain d'une génération, ou bien la position même d'écrivain restreint-elle l'appartenance à son époque ? »
Afin de vous préparer à la rencontre avec Yu Hua, je vous invite à regarder la brève interview (3mn11s) mise en ligne par The New York Times si vous n'avez pas déjà actionné le lien qui est installé depuis quelques jours déjà dans la colonne de gauche de ce blog dans une nouvelle rubrique intitulée « Revue de presse en ligne ». Y figurent également les liens vers deux articles dont Yu Hua et Brothers sont les points de mire et d'autres renvois vers des articles où s'affichent le dynamisme et la variété de la littérature chinoise contemporaine. (P.K.)
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