Les amateurs de « romans d'arts martiaux », wuxia xiaoshuo 武俠小說, seront tous très tristes d'apprendre la disparition d'un de ceux qui ont le mieux défendu et illustré ce genre littéraire au succès planétaire : Liang Yusheng 梁羽生.
Il y a peu Solange Cruveillé qui a traduit Wang Dulu 王度盧 (1909-1977) nous parlait de Jin Yong 金庸 (1924-). A ces deux auteurs majeurs, on prendra la peine d'ajouter Gu Long 古龍 (Xiong Yaohua 熊耀華, 1937-1985), dont on peut, comme les deux précédents, lire des bribes en français. A ces trois géants qui n'ont pas tous été servis avec le même bonheur, il convient d'ajouter Liang Yusheng 梁羽生. Mais force est de constater qu'aucune œuvre de lui n'est encore disponible dans notre langue. C'est pourtant un auteur qui a compté dans l'évolution du roman de cape et d'épée chinois et qui, disent certains, aurait même influencé Jin Yong.
Chen Wentong 陳文統 de son vrai nom, Liang Yusheng s'est éteint, à Sydney, le 22 janvier à l'âge de 85 ans. Né au Guangxi, le 22 mars 1924, Liang Yusheng avait, aiment à souligner les nombreuses évocations de sa vie qui ont fleuri sur le net chinois, reçu dans son enfance une excellente formation classique dont il tira profit dans sa création romanesque. Celle-ci prit son envol au milieu des années cinquante. Installé à Hong-Kong en 1949, Liang alimenta pendant trente ans la presse de ses fresques raffinées et palpitantes. Au terme d'une carrière à laquelle il mit un terme en 1984 quand il partit s'installer en Australie, il avait composé pas moins de 35 cycles narratifs édités en plus de cent cinquante volumes.
L'un d'entre eux - Qi jian xia tian shan 七劍下天山 - (après bien d'autres) a servi de source au réalisateur Tsui Hark 徐克, pour son Seven Swords (Chat gim, 2005).
Souhaitons qu'un jour prochain un éditeur français offre à cet immense écrivain un accueil à la hauteur de son talent. (P.K.)
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