mardi 14 octobre 2008

꼬끼오...꼬끼오!

(Photo extraite du site de Kyobo, la plus grande librairie de Séoul)

꼬끼오...꼬끼오!
(Cocorico ...cocorico !)

Jean-Marie Gustave Le Clezio (르클레지오), Prix Nobel de Littérature 2008 est sans doute l'écrivain français contemporain le plus prisé en Corée du Sud. Une vingtaine de ses livres a déjà été traduite et publiée, parmi lesquels Désert, Poisson d'or, Révolutions, L'africain... Son style d'écriture, au ton vif et énergique, est considéré à la fois comme classique et raffiné.

Le Clézio a fait plusieurs séjours en Corée du sud durant les 8 dernières années. Il est professeur invité à l'Université féminine d'Ewha, à Séoul, dans le quartier de Sinchon qui compte à lui seul 4 universités. Il est un professeur de littérature et de culture françaises apprécié des étudiantes pour sa gentillesse et sa disponibilité.

Comme d'autres, Le Clezio a été fasciné par le destin singulier et tragique de ce petit pays, coincé entre des grands, souvent envahi et spolié, habitué à se battre pour exister. Le Clézio écrit le coréen et connaît les rudiments de la langue. Dans le journal Le Monde du 10 octobre, Choi Mikyung, directrice du département de français de l'université d'Ewha et traductrice dit : « Le Clézio est apprécié des coréens car il parle de pays qui ne sont pas au centre du monde, qui ne prétendent pas à l'universalité. On sent qu'il comprend les souffrances des peuples qui ont été dominés au cours de leur histoire, comme la Corée ».

La nouvelle de l'attribution du Nobel de littérature a bien entendu été reprise par de nombreux médias et blogs, saluant parfois Le Clézio comme l'auteur français qui obtient la distinction « huit ans après Gao Xingjian, auteur d'origine chinoise, exilé en France ».

En décembre 2007, au cours d'une rencontre avec Hwang Sok-Yeong, autre espoir de Nobel de littérature pour la Corée, durant deux heures, les deux auteurs ont abordé leurs mondes littéraires et les questions de traduction. Ils se sont reconnus de nombreux points communs : nés approximativement à la même période, étrangers aux pays dans lesquels ils vivent (Le Clézio en Corée au moment de la conférence et Hwang Sok-Yong à Paris) ayant chacun vécus des guerres (Allemagne, Vietnam, Corée). Les deux écrivains ont insisté sur l'importance de la traduction pour l'internationalisation d'une oeuvre, Hwang Sok-Yong affirmant qu'un auteur mal traduit risquait de voir sa reconnaissance limitée.

JMG Le Clézio et Hwang Sok-Yong – décembre 2007

Le dernier roman de Le Clézio, Ritournelle de la faim (Gallimard), aurait été écrit en partie, dans une chambre de la résidence universitaire dans laquelle il résidait à Séoul et inspiré par une histoire vécue dans l'île (touristique) de Jeju, en 1948, lors d'une rébellion indépendantiste.

Au cours de sa conférence de presse improvisée dans les locaux de sa maison d'édition, à la question d'un journaliste sur le message qu'il avait à faire passer, Le Clézio répondit « Mon message, c'est qu'il faut continuer à lire des romans, en ces temps de crise mondiale ».

Kim Hye-Gyeong et Jean-Claude de Crescenzo

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci pour cet éclairage très original au sujet du nouveau Nobel. Ce serait intéressant de savoir comment ce prix Nobel a été reçu dans d'autres pays du monde.
En tous cas les traducteurs du coréen ont du pain sur la planche pour faire connaître encore mieux les écrivains coréens dont l'un d'eux, c'est sûr, décrochera un jour ce prix si convoité...

Anonyme a dit…

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