lundi 30 juin 2008

Lectures estivales (été 2008)

Dans un temple de Suzhou, le 8/08/2002 (P.K.)

Il est encore temps de passer chez votre libraire préféré pour faire le plein de livres pour l'été ; en plus de tous ceux dont nous avons parlé sur ce blog au cours de l'année, c'est-à-dire une bonne vingtaine de titres parus depuis le début de l'année 2008 et autant, sinon plus, d'ouvrages plus anciens méritant le détour, voici plusieurs pistes à explorer :

Outre, L'écrin vert, le délicat recueil de poèmes de Rabindranath Tagore (1861-1941) traduits par Saraju Gita Banerjee que viennent de publier les Editions Gallimard dans leur collection « Connaissance de l'Orient » et qui est une bonne manière de se replonger dans l'œuvre du Prix Nobel de Littérature 1913 que les éditeurs français redécouvrent directement à partir du bengali (et non plus à partir de l'anglais) -- voir notamment ses Histoires de fantômes indiens (7 textes traduits par Ketaki Dutt-Paul et Emmanuel Pierrat, Arléa, 2008, 207 pages) même s'ils pâtissent d'un rendu français qui peine à transmettre le souffle poétique du conteur indien et les Quatre chapitres qui ressortent chez Zulma (France Bhattacharya, traduction) sous une belle couverture de David Pearson --, je vous encourage à lire L'Oreiller Magique, la merveilleuse pièce de Tang Xianzu 湯顯祖 (1550-1635) [Handan ji 邯鄲記] admirablement traduite par André Lévy (Editions MF, « Frictions », 2007) dont le vous parlerai en détail à la rentrée --- le temps m'a manqué pour finir un billet qui a déjà son titre : « Tang Xianzu ressuscité ».

Mais si vous voulez frissonner, plongez-vous dans le n° 15 du Visage vert : en plus d'être un excellent numéro finement dosé autour du thème « Hantises et malédictions », et ce grâce au doigté de son maître-d'œuvre, Xavier Legrand-Ferronnière et à une lumineuse mise en page, c'est une excellente invitation à apprécier des auteurs oubliés, tels que Jean Cassou (1898-1987), Jules Bois (1868-1943), Ralph Adams Cram (1863-1942) dont la redécouverte est judicieusement facilitée par des études aussi pertinentes que savantes. Un régal !

Pour ma part, après une relecture de La Princesse de Clèves (1678) que les circonstances imposent, je partirai à l'assaut des pyramides armé des Mystères d'Udolphe (1794) d'Ann Radcliffe (1764-1823) dans le volume n° 3493 de la collection « Folio classique » (Gallimard, 2001. Edition de Maurice Lévy, 904 pages) qui le propose dans la traduction historique de Victorine de Chastenay (1798) : m'est avis que ce chef-d'œuvre du roman gothique devrait faire baisser la température ambiante et calmer mon appétit de frissons jusqu'à la sortie chez Zulma des Créatures du docteur Fu Manchu de Sax Rohmer dans une nouvelle traduction d'Anne-Sylvie Homassel. Ce deuxième volume des irrésistibles aventures de Nayland Smith et du Dr Petrie est annoncé pour le ... 11 septembre 2008. Une nouveau choc des cultures en perspective, car, comme prévient l'éditeur, Fu Manchu s'y montre encore « plus cruel, plus insaisissable que jamais. Sans oublier la troublante Kâramanèh !» .

Sensible à l'appel lancé à l'occasion de la dernière réunion de notre équipe (27/06/08), Solange Cruveillé qui est pourtant plongée dans un passionnant travail sur le personnage du renard dans la littérature chinoise de l'Antiquité à la dernière dynastie, m'a déjà répondu : « Je n'ai pas de lectures à recommander puisque je ne lis que des ouvrages pour ma thèse. néanmoins, je me suis régalée avec les Elégies de Chu (Chu Ci de Qu Yuan) traduites par Rémi Mathieu (Gallimard, « Connaissance de l'Orient », 2004, 318 p.), pour la beauté des images, la poésie et la traduction des sentiments, et le Han Feizi ou le Dao du Prince, traduit par Jean Levi (Paris : le Seuil, « Points sagesses », 1999, 638 p.), pour ses nombreuses anecdotes divertissantes, deux grands classiques qui malgré leur âge canonique se lisent comme des écrits modernes. Dans un autre genre, je conseille aussi La cuisine chinoise (1925) de Henri Lecourt (chef de la poste française à T’ien-Tsin en 1925, membre de l’Ordre du Nuage de Jade Vert, mari de cuisinière chinoise et fin gourmet), mis en ligne par Pierre Palpant (Classiques des sciences sociales) ici, qui offre des recettes de cuisine impériale et nous fait (re)découvrir le goût vrai de la cuisine tendance Pékinoise. » Et vous, qu'allez-vous lire ? (P.K.)

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