lundi 12 mars 2007

Printemps indien



Salon du livre 2007 oblige, l'Inde et sa littérature sont les vedettes du Magazine littéraire qui leur consacre un copieux dossier pour son n° 462, dossier présenté en ces termes :
Ce dossier constituait un défi : comment rendre compte de l’Inde, son immensité, sa complexité, sa richesse, depuis ses fondamentaux (les textes sacrés) jusqu’à sa littérature vivante ? Cinq mille ans d’histoire et de culture, et une évidence qui s’impose : l’Inde sera l’un des géants du millénaire. Le Magazine littéraire a choisi de donner la parole à des spécialistes – linguiste, historien, philosophe – qui éclairent tel ou tel aspect de la civilisation indienne, et son rapport à l’Occident. Et surtout de privilégier ses écrivains : Vikram Seth (avec un extrait inédit de son grand roman en vers), les témoignages et réflexions de Salman Rushdie, Shashi Tharoor, Amit Chaudhuri, Indrajit Hazra, Kiran Desai et bien d’autres. S’en dégage une vision nouvelle de l’Inde, un état des lieux à la fois panoramique et atomisé. Une initiation et une invitation, par le texte et l’image, à la découverte et à la lecture.
En complément à ce dossier, le magazine propose "en exclusivité sur [son] site web : une petite bibliothèque indienne portative" élaborée par Jean-Claude Perrier. On y croise entre autres les noms de Paul Morand, Pierre Loti, Henri Michaux, Alberto Moravia et bien sûr Nicolas Bouvier. Ajoutons à cette liste celui du moine Faxian 法顯 pour son Foguoji 佛國記 (Mémoires sur les royaumes bouddhiques), premier récit de voyage Chine/Inde (337-vers 422) à avoir été conservé dans son entier et dont on attend une nouvelle traduction française avec impatience car celle qu'Abel Rémusat (1788-1832) ne put achever de son vivant, n'est accessible que par bribes dans Les pèlerins bouddhistes de la Chine aux Indes présentés par André Lévy chez J.-C. Lattès en 1995 (pp. 83-119).

De son côté, Transfuge, la revue bimestrielle de littérature étrangère qui avait établi un "Etat des lieux de la littérature chinoise contemporaine" dans son premier numéro paru en janvier 2004, consacre également un dossier à la littérature indienne contemporaine. On peut en consulter le sommaire ici.

Quant au BIEF (Bureau international de l'édition française), il publie sur son site le programme des Rencontres professionnelles entre éditeurs indiens et français en avant-première du Salon du Livre de Paris :
Le séminaire portera principalement sur le droit d’auteur et les échanges de droits et offrira également une présentation des secteurs éditoriaux porteurs en Inde. Une occasion pour les éditeurs français d’approfondir un échange avec leurs homologues indiens, à deux jours du Salon du livre.
En complément de cette opération, Le BIEF publiera un dossier spécial de La Lettre consacré à l’édition indienne, aux principales problématiques qui se présentent à elle, aux perspectives d’échanges de droits et de coopération entre les professionnels du subcontinent et de la France. Il comprendra un encart réunissant les portraits des éditeurs indiens présents et la description de leurs maisons.
Affaire à suivre donc. (PK)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Pour ma part, je recommande la lecture de "Loin de Chandigarh" de Tarun Tejpal (Buchet-Chastel, 2005 - le titre anglais est "The Alchemy of Desire"). On y trouve, à mon avis, tout ce qui fait un bon roman : plusieurs histoires intriquées, l'atmosphère d'une ville indienne et de sa campagne plus ou mois éloignée, plusieurs histoires d'amour fou avec beaucoup d'érotisme, des lettres anciennes retrouvées qui livrent un secret, l'évocation d'une société indienne qui ne correspond pas aux clichés habituels...
Et en ce moment, je lis "L'Immeuble Yacoubian" de Alaa El Aswany (Actes Sud , 2006), qui se passe au Caire (traduit de l'arabe par Gilles Gauthier). Là aussi, les ingrédients qui font un bon roman sont présents...