Ce billet qui ravira tous les amoureux de Shanghai ne devrait néanmoins laisser personne indifférent puisqu’il va permettre à chacun de découvrir, si ce n’est déjà fait, un site dynamique et un « objet numérique » baptisé Urbain, trop urbain — La revue de ville qui est « une création éditoriale entièrement numérique « accessible sur liseuse, tablette numérique type iPad ou en streaming (...) qui vise, dans chacune de ses livraisons, à créer un univers de rencontre avec une ville donnée, univers porté par toute forme d’écriture numérique (textes, vidéos, photos…) à portée scientifique, littéraire ou artistique, et qui ne recoupe aucun guide touristique connu, sans prétendre d’ailleurs se substituer à ce genre ni à la littérature existante. [Son] parti pris est de donner à voir, à sentir et à comprendre au flâneur urbain d’aujourd’hui une ville, par des approches fragmentaires (dialogues, parcours, grilles de lecture, cartes, critiques architecturales, instants croqués en images ou poèmes…) qui soient autant d’invitations à se tracer des perspectives individuelles, à l’écart de la norme du voyage qui est celle du « guide » traditionnel. »
Cette revue dirigée par Matthieu Duperrex et Claire Dutrait, membres fondateurs de l’association «Urbain, trop urbain» et éditeurs du site www.urbain-trop-urbain.fr va consacrer son premier numéro à Shanghai et lance un appel à contribution dans ce sens :
Mégalopole de vitesse et de changement permanent, Shanghai met à l’épreuve la forme de la ville que l’Occident a façonnée, en contredisant sa fixité et son idéal. L’exposition universelle de 2010 a voulu la montrer comme une figure de proue de l’âge global, alors que les modes de vie de certaines zones de la ville sont éminemment locaux. Ville chinoise ou horizon de la ville contemporaine ? Shanghai est prise dans un écheveau complexe, dont les lignes de forces, politiques, territoriales et historiques ne semblent pas devoir se réduire les unes aux autres. La trame de la ville échappe au récit omniscient et invite à développer des approches parcellaires et éclatées…
Le parti pris étant d’offrir des approches multiples de Shanghai, les contributeurs viennent d’horizons différents : histoire, littérature, architecture, ingénierie, géographie, art, économie, etc., et les contributions prennent des formes variées— chaque discours n’étant pas réductible à son abstract, mais étant redevable aussi de la manière dont il est porté.
Chaque proposition entrera dans l’une des quatre catégories prévues :
- Signal urbain - Il s’agit dans cette catégorie de contributions de se demander ce qui «fait signe» dans l’espace urbain de Shanghai, notamment en tant qu’événement architectural ou point de repère spécifique. >Fiche d’architecture, photographie commentée, parcours autour d’un édifice ou entre des monuments, vidéo, portfolio, dessin…
- Lecture urbaine - Il s’agit ici d’entrer dans l’espace de Shanghai, et d’y tracer des lignes signifiantes, de donner une grille de lecture, quel que soit l’angle adopté. > Promenade, analyse, enquête, reportage, interview d’expert… Format cartographique, étude essentiellement rédactionnelle, cahier, inventaire graphique, pratique artistique, relevé audio, séquence vidéo…
- Écriture urbaine - Il s’agit cette fois de montrer l’emprise de la ville sur l’expression, de donner à percevoir des fragments de la réalité shanghaienne pris dans le prisme d’une subjectivité assumée par une écriture littéraire, poétique, ou artistique. > Portrait, poème, fiction, chronique, récit, Petit Objet Multimédia, intervention artistique…
- Post-it urbain - Il s’agit de nourrir le «magazine culturel» de la revue et d’offrir sur Shanghai un certain nombre de repères ou adresses au flâneur urbain. > Fiche de lecture (un livre, un film), critique, tribune, webographie, brève, bonnes feuilles…
Pour les Modalités de participation, je vous invite à consulter la page : http://www.urbain-trop-urbain.fr/ecrire/shanghai/
7 commentaires:
Cela m'a paru intéressant... jusqu'à ce que je lise votre description, et encore plus le "à propos" sur le site cité.
Je n'ai rien compris. Il y a un mot de jargon académique (domaine littéraire ? philosophique ? art contemporain ?) tous les trois mots.
Celle là, c'est une vraie perle :
Urbain, trop urbain désigne une tentative d’approche fragmentaire et éclatée — par l’écriture littéraire et sociologique ou philosophique — de cette mutation/disparition de la ville occidentale, comme idée, cosa mentale et comme espace social homogène. Les titres de rubriques que nous proposons illustrent à la fois cette approche fragmentaire et ce souci du sens, du décryptage qui nous anime.
De plus, du peu que j'ai compris, leur démarche me semble basée sur un hypothèse totalement erronée, à savoir qu'avant la "ville" aurait été "homogène" et "régulatrice du vivre et de l'habiter ensemble". Aberrant, et historiquement mensonger (que ce soit à Paris, New York ou Calcutta). Mais bien sûr, c'est bien connu : c'était forcément mieux "avant", m'dame Michu...
Si quiconque a une explication claire (donc sans jargon) de ce que contient ce site et de son but rédactionnel, je suis preneur.
Merci pour votre réaction qui montre que votre goût pour la controverse ne s'est pas tari.
Quant à ce que vous appelez du "jargon", ce n'est pas le mien. Je vous invite à vous tourner vers ceux qui lancent l'appel que nous avons choisi de relayer pour leur en faire directement le reproche : http://www.urbain-trop-urbain.fr/
Il n'en reste pas moins que cette invitation à considérer, sans restriction aucune, une ville, aussi fascinante que Shanghai me semble digne d'être soutenue.
@Galanga
Une approche multiple de la ville a de quoi surprendre, bien sûr. Mais soyez assuré que nous pratiquons le monde contemporain avec joie, et d'autant plus lorsqu'il s'agit d'approcher une ville comme Shanghai. Quant à répondre à vos reproches peu compréhensibles... les mots nous manquent, cette fois !
@Pierre Kaser : merci de votre réponse. Ce n'est pas vraiment un goût pour la controverse, plutôt un goût pour dire ce que je ressens vraiment, certes sans aucune diplomatie. Pardon de ce défaut.
Après être passé dix bonne minutes sur le site, je suis vraiment arrivé au sentiment de ne pas comprendre de quoi ce site traite, de ce qu'il veut contenir et rassembler.
Je plussoie (j'aime ce néologisme...) au fait que cette invitation à considérer Shanghai est digne d'être soutenue.
Et c'est justement pour cela que je veux faire part de mon sentiment (mais bien sûr je peux avoir tord) que le jargon littéro-sociolo-artistico-urbanistico-etc.o du site (du moins la partie "A propos") le rend au mieux peu accessible, au pire illisible au commun des citoyens, et donc lui fait rater son but.
(Et bien sûr ce jargon n'est pas le votre, et c'est une des raisons qui me font aimer ce blog.)
@Urbain, trop urbain : Ce n'est pas l'approche qui me surprend (j'aime au contraire les mélanges), c'est le vocabulaire utilisé et la syntaxe si particulière (blindée d'incises) qui semblent nécessiter d'avoir fait bac+7 dans plusieurs disciplines pour pouvoir comprendre.
Je n'ai fait que bac+5 et pas en "littéraire" (je suis ingénieur en informatique et mathématiques appliqués, architecte logiciel en systèmes temps réel embarqués ; voyez, moi aussi j'ai mon jargon).
Vous n'avez pas répondu à mon reproche sur votre hypothèse de base (pour moi erronée) sur la ville (*), mais je conçois que ce ne soit pas le lieu.
(*) à savoir, en forçant encore plus le trait que j'y perçoit : "dans les villes c'était bieeeen avant, on était entre Nous, 'les homogènes', maintenant c'est la déliquescence, c'est le déclin, bref c'est le bordel".
Mais c'est peut-être moi qui interprète mal, puisque je suis clairement "bloqué" par votre jargon.
@galanga : je peux concevoir que le vocable et la syntaxe utilisés puisse parfois dérouter certaines personnes bien que, comme pour toute discipline, il nécessite un minimum de culture spécifique pour en comprendre l'essence. Je peux cité ce texte "Les développeurs de Facebook ont mis au point HipHop for PHP. Pas si loin du compilateur PHP tel que Roadsand ou phc, HipHop réalise une traduction du code source PHP en C++ et se charge de le compiler en embarquant un serveur HTTP léger.", trouvé sur le blog d'un programmeur architecte logiciel. Je n'en comprend pas le sens comme pour la plupart des articles qui s'y trouve. Ce blog ne remplit-il pas son rôle pour autant ? Je ne sais pas, il s'adresse à un monde bien particulier qui pratique un langage inconnu pour moi. Avec un bac+5, je ne doute pas que vous avez à une époque, peut-être lointaine, étudié des textes de littérature qui, à mon souvenir, nécessitent une culture et une interprétation bien plus poussée de la langue française que cet appel publié par "Urbain, trop urbain". Toute science à son langage, si nécessaire je peux vous proposez quelques références nécessaires pour l'apprentissage du "jargon" de "l'urbain" qui couvre un panel de disciplines plus que varié. Quant à cette hypothèse que vous dites "erronée", quelques lectures sur cette ville et ses mutations en comparaison à la ville occidentale vous permettront de comprendre l'introduction de cet appel.
@Urbain - démarche intéressante, un projet stimulant.
Je note néanmoins que les reproches de galanga sont, contrairement à votre réponse, tout à fait compréhensibles et nous comprenons mal que les mots vous manquent. Voilà qui était l'occasion d'initier une discussion sur la question de la ville pour lever les obscurités de votre approche.
Cordialement
Cher JMarquet, il nous semble pour le moins incongru d'initier ici une "discussion sur la question de la ville" au prétexte qu'on nous y fait l'honneur de relayer un appel à contribution. Car il n'est visiblement pas question de ce dernier dans votre commentaire, ni dans les précédents. Qui plus est, c'est encombrer le modérateur d'un débat assez éloigné du programme éditorial et scientifique de ce blog. La discussion sur la question de la ville, nous la menons, avec "les obscurités" qui nous caractérisent selon vous, sur notre site, à longueur de billets, et via d'autres canaux. Nous n'avons pas peur des contradicteurs, seulement peut-être des gens qui aiment se prévaloir de leur défaut de lecture.
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