jeudi 8 avril 2010

De la Bibliography of Asian Studies

Bibliography of Asian Studies : une nouvelle acquisition du Service Commun de Documentation de l’Université de Provence qui intéressera étudiants et chercheurs travaillant sur l’Asie.

Les étudiants et chercheurs de l’Université de Provence ont désormais à leur disposition la Bibliography of Asian Studies (B.A.S.) dans sa version électronique. Deux accès possibles :

  • sur les campus de l’Université de Provence, via le site du Service Commun de Documentation (rubrique Langues asiatiques / Ressources électroniques),
  • à distance, via l’Environnement Numérique de Travail de l’Université de Provence (ENT).

Base de données bibliographiques produite par The Association for Asian Studies (Ann Arbor, Michigan, USA), la B.A.S. référence principalement des articles (parus dans environ 500 revues) et chapitres de livres en langues occidentales, publiés depuis 1971, concernant toutes les régions de l’Asie.

En mars 2010, la B.A.S. propose 756 944 références, couvrant 38 pays ou aires géographiques, réparties en 16 grands domaines : Anthropologie & Sociologie, Arts, Biographies, Communication & Média, Économie, Éducation, Généralités, Géographie, Histoire, Langue, Sciences de l’Information, Littérature, Philosophie & Religion, Politique, Psychologie & Psychiatrie, Sciences & Technologies.

Plus d’informations sur cette base.

Une présentation de cette nouvelle ressource électronique est prévue le jeudi 29 avril, de 13h00 à 14h00, salle de formation de la bibliothèque des Lettres & Sciences Humaines, campus Schuman à Aix-en-Provence.

Contact & inscription : jean-luc.bidaux@univ-provence.fr

mardi 6 avril 2010

D'ici à 2013

J'ai quelque scrupules à vous signaler des publications à venir alors même que je n'arrive pas à rendre compte d'un nombre déjà important de livres récents ou moins récents qui sont venus ces derniers mois enrichir notre connaissance de la Chine ancienne --- je ne parle pas de ces digest vulgaires ou pseudo-savants qui ont fleuri sur les étals des libraires et qui profitent de la soudaine curiosité de nos compatriotes pour le confucianisme et le taoïsme, mais de nourritures bien plus roboratives. Quoi qu'il en soit voici quelque bonnes raisons de faire des économies en prévision de l'achat, lorsqu'elles seront disponibles, de quelque nouveautés, il est vrai, pas toujours entièrement inédites.

D'abord, et avant tout, car sa sortie est imminente (vers le 15 avril), le Grand Ricci numérique :
« Neuf ans après la parution du Grand dictionnaire Ricci de la langue chinoise [Desclée de Brouwer/Institut Ricci, 2001, 7 volumes, aujourd'hui indisponible], l’Association Ricci a complété la réalisation de sa version numérique avec ses 13 392 entrées de caractères singuliers et 280 000 entrées d’expressions ou mots chinois, tous commodément et rapidement accessibles à travers une interface conviviale d’interrogation.avec en « bonus » 28 importantes monographies sur des sujets variés de la culture chinoise allant de l’Administration chinoise au Yijing, en passant par la Calligraphie et le Calendrier, les noms d’étoiles ou les noms de famille. »
Pour un avenir plus lointain et selon un rythme de trois ou quatre volumes par an, voici tel qu'il figure dans une petite brochure de présentation diffusée par son éditeur, Les Belles Lettres, le programme de publication de la nouvelle collection « Bibliothèque chinoise » dont les deux premiers volumes ont été lancés récemment :
  • Dix-neuf poèmes anciens, traduction par Jean-Pierre Diény (savoir l'historique traduction des Gushi shijiu shou 古詩十九百, dont notre bibliothèque possède les deux éditions anciennes : PUF, 1963 [XG 1099-6], Paris 7, 1974 [895.1.a.DIX])
  • Wang Chong, Les Traités sur la divination, la providence et le destin dans la « Balance des discours » (Lunheng) [époque Han], traduction par Marc Kalinowski.
  • Su Shi, Les Commémorations [époque Song], traduction par Stéphane Feuillas.
  • Anonyme, Écrits de maître Wen (Wenzi) [époque Han], traduction par Jean Levi.
  • Anonyme, Les Quatre Traités sur « l’Art de l’esprit » recueillis dans les « Écrits de Maître Guan (Guanzi) [fin des Royaumes combattants ou époque Han], traduction par Romain Graziani.
  • Anonyme, Le Compendium des cinq agents (Wuxing dayi) [dynastie Sui], traduction révisée avec une introduction nouvelle par Marc Kalinowski.
  • Anonyme, Le Livre de la grande paix (Taiping jing) [époque Han - Six dynasties], traduction partielle par Grégoire Espesset.
  • Anonyme, Le « Traité des figures célestes » dans les « Écrits du Prince de Huainan » (Huainanzi) [époque Han], traduction par Marc Kalinowski.
  • Correspondance entre Zhu Xi et Lu Xiangshan [dynastie Song], traduction par Roger Darrobers et Guillaume Dutournier.
  • Liu Zhiji, Traité de l’historien parfait (Shitong) [dynastie Tang], traduction par Damien Chaussende.
  • Yi I, nom de plume de Yulgok (1536-1584), Les Classiques du néo-confucianisme. Corée XVIe siècle. Principes essentiels pour éduquer les jeunes gens, traduction par Isabelle Sancho.
  • Anonyme, Écrits de maître Lie (Liezi) [époque Han], traduction par Jean Levi.
Voilà qui devrait nous conduire jusqu'en 2013... nous aurons donc largement le temps d'en reparler et ... pour moi, d'éponger mon retard. (P.K.)

jeudi 1 avril 2010

Devinette (022)

Je ne vous ai pas proposé de devinette depuis le 31 mai 2009 ! Fort de cette constatation, j’ai décidé qu’il était grand temps de renouer avec une tradition qui avait ses adeptes.

Cette devinette, qui invite à identifier un auteur, un ouvrage, ou au moins à formuler des hypothèses sur la date de rédaction de cet avant-propos et à trouver la nationalité de son rédacteur, est la 22ème d’une série initiée le 19 mars 2007. Bonne chance :
Le roman chinois n'est connu en France que par quelques ouvrages de second plan, traduits en français au XIXe siècle. Tel est le cas pour « Les deux Cousines » (Yu-kiao-li), « Les deux Jeunes Filles lettrées » (P’ing-chan-leng-yen), « La Femme accomplie » (Hao-ts’ieou-tchouan), certaines nouvelles du Kin-kou-k’i-kouan, etc. Quant aux grands romans célèbres, tels les « Quatre livres extraordinaires » (Sseu-ta-k’i-chou), ils n’ont jamais été traduits en français, si ce n’est partiellement. Ces traductions, déjà anciennes, avaient été tirées à peu d’exemplaires et sont pour la plupart épuisées ; aussi, en dehors de ceux qui s’intéressent spécialement aux choses de Chine, le public ignore le roman chinois.
Cependant, si ces traductions peuvent être trouvées dans presque toutes les grandes bibliothèques de Paris, il n’existe pas d’étude des romans chinois en général.
Depuis que nous avons commencé le présent travail, certains de nos compatriotes à Paris ou à Lyon ont fait des travaux sur le roman ; mais pour deux ou trois œuvres étudiées, combien sont laissées dans l’ombre ! Aussi croyons-nous avoir fait œuvre utile en étudiant une vingtaine de romans chinois parmi les plus célèbres, et si le présent travail pouvait inspirer le désir de faire des traductions modernes de romans chinois, nous nous estimerions très satisfaits.
Les réponses viendront en leur temps et accompagneront la présentation d’une étude dont la publication fut soutenue par deux figures marquantes de la sinologie française. (P.K.)

lundi 29 mars 2010

Prolégomènes hilarants

La jeune équipe
« Littératures d’Extrême-Orient, textes et traduction »
(LEO2T) est heureuse de vous inviter à assister à son
séminaire de préparation du colloque international
qu’elle tiendra les 26 et 27 novembre 2010, sur le thème
« Traduire l’humour des langues et littératures asiatiques »
et à la présentation de sa revue en ligne
Impressions d’Extrême-Orient (IDEO) qui suivra, le
Vendredi 23 avril 2010, entre 14 h et 17 h,
salle des Professeurs, Université de Provence,
Centre des Lettres et Sciences humaines,
29, avenue Robert-Schuman, 13621 Aix-en-Provence, Cedex 01.

14 h - 16 h :
  • Muriel Finetin (doctorante) : « La société littéraire des cordonniers, au sujet des jeux de mots basés sur l’homophonie » (en visioconférence)
  • Pierre Kaser : « Les collections d'histoires pour rire chinoises et leur accueil au Vietnam, en Corée et au Japon ».
  • Philippe Che : « L'humour chez Zhuangzi (IVe siècle av. J.-C.) et sa traduction ».
  • Noël Dutrait : « L’humour chez Mo Yan (XXIe siècle ap. J.-C.) et sa traduction ».
16 h - 17 h : Table ronde sur le mot « humour » en chinois, japonais, coréen, vietnamien, thaï, hindi…

17 h : Présentation de la revue IDEO en présence des membres du Centre pour l’Edition Ouverte (CLEO) et de Revues.org qui ont permis la sortie de la revue.

18 h : Apéritif

vendredi 26 mars 2010

Les beautés du Jiangnan


Suzhou 蘇州, Nanjing 南京, Yangzhou 揚州, Hangzhou 杭州, Jiaxing 嘉興, Shaoxing 紹興, Huzhou 湖州, Huangshan 黃山, Chizhou 池州, Xuancheng 宣城, Jingdezhen 景德鎮, Nanchang 南昌, Shangrao 上饒, Shanghai 上海 : qui n’a pas visité toutes ces villes et arpenté les chemins parfois escarpés de ces sites fameux n’a pas encore pleinement goûté les beautés du Jiangnan 江南 et s’est privé d’une joie immense. Cet espace dit du « sud du [Grand] Fleuve » ( savoir le Yang-t’sé de tant de récits au parfum exotique) a ceci de magique qu’il a généreusement alimenté la culture chinoise en génies artistiques et en sommités historiques et dynamise, aujourd’hui encore, avec une inépuisable ardeur l’économie de la Chine : il mérite donc qu’on lui consacre un livre.

Celui que Qu Lan 瞿瀾 vient de publier aux Editions Sépia, sous le titre Jiangnan. Aquarelles de Chine est un bel hommage rendu à la région dont elle est originaire. Née à Suzhou il y a à peine 33 ans, elle a étudié à Hangzhou. Cette diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de la capitale des Song du Sud installée en France depuis une dizaine d’années n’a manifestement pas oublié l’adage qui lie dans un même souffle admiratif les deux phares de la Chine du sud, pendant terrestre du Paradis céleste : Shang you Tiantang, xia you Su Hang 上有天堂,下有蘇杭.

18 pages de cet élégant album qui en compte 80 sont des quasi-poèmes dédiés à ces deux villes : la Suzhou des canaux, le Hangzhou des bords du Lac de l’Ouest. Mais les autres destinations que nous invitent à découvrir ce guide d’un genre nouveau sont aussi bien traitées : par le texte, informatif et poétique, doublé en anglais pour toucher un large public, et surtout l’image. C’est bien entendu la qualité des illustrations qui attirera le lecteur et le tiendra en haleine pendant ce doux périple par monts et canaux. Mieux que la photo et son implacable précision, l’aquarelle offre des visions que l’on dirait volées à l’éternité ; paysages, ruelles, passants et badauds, objets du quotidien, fleurs et plantes, porcelaines, trésors des lettrés, mets typiques, scènes de la vie campagnarde, lieux de pèlerinage, habitations traditionnelles, portiques et pics sortants des nuages ... sont ainsi campés avec fluidité dans une harmonie de tons pastel. On y croise des noms qui sont autant d’invitation à poursuivre l’aventure : Xu Xiake 徐霞客 (1587-1641), qu’on aimera suivre grâce à Jacques Dars dans ses Randonnées aux sites sublimes (traduction du Xu Xiake youji 徐霞客遊記. Paris : Gallimard, «Connaissance de l’Orient », 1993), mais aussi Bai Juyi 白居易 (772–846), Su Shi 蘇軾 (1037-1101), ou encore Wang Bo 王勃 (649-676).

Qu Lan sera, quant à elle, au Salon du livre de Paris pour y dédicacer d'un pinceau léger son album de rêves, le dimanche 28 mars de 12 h à 17 h. (Stand M35). (P.K.)

jeudi 25 mars 2010

La collection bleue

Le Salon du livre de Paris ouvre ses portes au public demain 26 mars et ce jusqu'au 31 mars. Le trentième anniversaire d'une manifestation dont la tenue est source d'interrogations et de pesants sacrifices pour les petites maisons d'édition va permettre de rencontrer quelque 90 auteurs dont certains viennent de fort loin comme l'indien Tarun J Tejpal et le chinois Yan Lianke 阎连科. Ce dernier est, notez-le bien, attendu pour plusieurs rendez-vous les 26, 28 et 29 mars : vous aurez donc plusieurs fois la possibilité de lui demander ce qu'il pense du choix du titre retenu par son éditeur français pour sa dernière œuvre traduite chez nous.

Ce grand moment de la vie éditoriale française est l'occasion saisie par nombre d'éditeurs pour lancer sur le marché quelques appétissantes nouveautés. On ne s’étonnera donc pas particulièrement de l’apparition aux Editions Gallimard d’une nouvelle collection qui redonne vie, après un rachat salutaire, aux éditions Bleu de Chine dont la direction reste assurée par sa fondatrice Geneviève Imbot-Bichet. Trois titres font partie de cette fournée initiale qui marque tout à la fois une rupture (esthétique) et une continuité (éditoriale) ; il s'agit, respectivement, de :
  • Un Vol, un long poème narratif « qui épouse le déroulement d’un vol, évoque un voyage à la fois réel et symbolique » de Yu Jian 于坚 (1954-) traduit par Li Jinjia et Sébastian Veg (72 pages) ;
  • ce qui nous est présenté comme « une fable sur l'argent sale, la réussite et l'échec dans la Chine d'aujourd'hui [...] sous l'apparence d'un polar bon enfant », de la chinoise Bei Bei 北北, alias Lin Lan 林 岚 (1961-), traduit sous le titre Mon petit coin de monastère et prestement présenté (trois courtes pages) par Françoise Naour (104 p.) ;
  • un titre dont la sortie avait été annoncée de longue date, Lèvres pêche de Cui Zi'en 崔子恩 (1958-) traduit par Sylvie Gentil ; je vous livre la totalité de l'appareil critique accompagnant les 304 pages de ce roman qui fit scandale au moment de sa parution en 1997 : « Pour avoir châtré au bistouri son fils, violoniste homosexuel, un médecin croupit dans un cachot. Jeu de monologues centré autour de cette figure paternelle, sombre et tourmenté, hanté par le vertige de la vacuité, Lèvres pêche révèle le mal de vivre des homosexuels en Chine. Premier roman sur le sujet jamais publié en Chine populaire, il y fut rapidement mis à l’index. » On peut regretter la brièveté de cette contextualisation et se désoler de la non moins brève présentation de l'auteur que voici : « Né en 1958, Cui Zi’en est cinéaste, féru des réalisateurs italiens (Visconti, Pasolini, Fellini…). Professeur à l’Institut du cinéma de Pékin, il a été démis de ses fonctions pour avoir publiquement admis son homosexualité. Il est aussi écrivain, critique et théoricien. » Elle mérite pour le moins une actualisation que nous vous proposerons un jour prochain. Il y a, en effet, beaucoup à dire sur ce personnage aussi controversé que médiatique lequel livrait avec Taose zuichun 桃色嘴唇 le premier jalon d'une œuvre, pas seulement littéraire, déjà abondante et qui a fini par se faire une place sur le continent. Pleine de surprises, elle offre même une intéressante étude sur l’œuvre romanesque de Li Yu 李渔 (1611-1680) (Li Yu xiaoshuo lungao 李渔小说论稿. Beijing : Zhongguo shehui kexue, 1987. 160 p.).
Bien d'autres titres font aussi l'actualité des littératures d'Extrême-Orient, mais retenu loin du centre des opérations, j'en suis réduit à ne vous livrer que de bien grossières approximations : il me faudra attendre l'arrivée de ces perles printanières dans les rayons de plus en plus fournis de notre bibliothèque universitaire pour être plus loquace ; ne perdez pas patience. (P.K.)

jeudi 18 mars 2010

La bibliothèque bleue

C’est aujourd’hui même (à 18 h) que se déroule dans les salons du Collège de France un débat animé par Sébastien Lapaque, réunissant Béatrice L’Haridon et Jean Lévi pour marquer le lancement d’une nouvelle collection sinologique : la « Bibliothèque chinoise » [Hanwen fanyi shuku 漢文翻譯書庫].

La page d’accueil des Belles Lettres, la maison d’édition qui accueille ce nouveau venu appelé à s’imposer comme un pivot des études chinoises classiques, donne toute sa place à l’événement et la parole aux principaux protagonistes de cette stimulante aventure, savoir Anne Cheng, Professeur au Collège de France et Marc Kalinowski, directeur d'études à l'Ecole Pratique des Hautes études (EPHE).

Deux vidéos permettent à l’une et à l’autre de dessiner les contours de ce que deviendra au fil des ans une collection dont la vocation est de faire connaître des textes essentiels de la culture chinoise ancienne, essentiellement en langue classique, dans des traductions proposées avec le texte original en regard.

On pourra bientôt juger sur pièce avec deux titres :
  • Maîtres mots (Fayan 法言) de Yang Xiong (楊雄, 53 av. J.-C. - 18 apr. J.-C.), texte majeur dans l'histoire du confucianisme achevé vers l'an 8 de notre ère, introduit, traduit et annoté par Béatrice L'Haridon
  • La Dispute sur le sel et le fer (Yan tie lun 鹽鐵論), débat politique qui s'est tenu en 81 av. J-C sur la manière de gouverner, introduit, traduit et annoté par Jean Levi.
Nous rendrons compte ultérieurement de ces productions et des suivantes. En attendant, ne manquez pas d’écouter les courageux artisans d’un renouveau tant attendu de l’édition sinologique. (Jean-Luc Bidaux, P.K.)

vendredi 12 mars 2010

Ballade Nocturne, la nouvelle pièce d’un artiste « total »


La dernière création théâtrale de Gao Xingjian vient d’être présentée au Théâtre de l’Epée de Bois à la Cartoucherie de Vincennes à Paris et sera jouée jusqu’au 26 mars en alternance avec une pièce de 1991, elle aussi écrite en Français Au bord de la vie.

Une petite salle où les panneaux de bois créent une ambiance chaleureuse et une bonne acoustique, une mise en scène de Marcos Malavia, deux comédiennes, Muriel Roland et Alicia Quesnel et deux musiciennes (piano et bandonéon).

Ballade nocturne est un spectacle musical qui allie danse, chant, musique et, invention magnifique, deux grandes marionnettes. On est parfois assez loin des indications scéniques de l’auteur mais l’ensemble allie rythme et fluidité. La musique, superbe, joue comme dans les films de Gao Xingjian un rôle essentiel. La pièce avait été lue à l’Université de Londres lors d’un colloque marquant les 70 ans de l’auteur, dans la traduction en anglais de Claire Conceison, professeur d’études théâtrales à Duke University aux Etats Unis. Une lecture ne peut faire vivre un spectacle qui se veut total mais la qualité du texte et l’intérêt des thèmes retenaient l’attention.

C’est un hommage à la femme ; Gao dit qu’il se place dans une perspective féminine et qu’il a été ravi que des spectateurs aient demandé pour Au bord de la vie si l’auteur était une femme. C’est à bon droit que les deux pièces sont jouées en alternance.

Les textes français et anglais de Ballade Nocturne, avec une introduction de la traductrice, sont publiés en association avec l’Université Américaine de Paris (AUP) (Sylph Editions). Le texte en vers libres veut nous faire sentir l’isolement, la passion, la sainteté, la nonchalance et la rage, caractéristiques d’un même personnage partagé entre deux actrices et les marionnettes.

Le livre sera présenté le 16 Mars prochain à 18 heures 30 par l’AUP lors d’ un débat avec Gao Xingjian, 31 Avenue Bosquet à Paris
.

Bertrand Mialaret

jeudi 11 mars 2010

Les rendez-vous de Leo2t en 2010

Notre équipe s’est réunie le 9 mars pour mettre au point le calendrier de ses activités pour l’année 2010. Ce billet aura donc pour mission d’en fournir les dates définitives, comme d’offrir le texte des appels qui, nous le souhaitons, seront entendus.

Notre grand rendez-vous de l’année sera un colloque international, qui se tiendra à la fin du mois de novembre ; il sera préparé par une rencontre au mois d’avril ; à l’issue de ces deux moments forts, un choix de contributions sera présenté en complément d’un ensemble de traductions inédites dans la quatrième livraison de notre revue en ligne Impressions d’Extrême-Orient. Le thème commun à ces activités est la traduction de l’humour.

Appel à communication pour le

Colloque international « Traduire l’humour des langues et littératures asiatiques »

Université de Provence, 26-27 novembre 2010

Depuis plus de six ans, l’équipe LEO2T a organisé plusieurs rencontres, journées d’études et colloques au sujet des littératures d’Asie, leur réception et leur traduction. Après avoir étudié la manière de traduire les onomatopées des langues asiatiques, l’expression de la passion, de l’amour et du sexe ainsi que les questions de réception des œuvres romanesques de l’Extrême-Orient, elle organise deux jours de colloque sur le thème « Traduire l'humour » » qui permettront de définir des stratégies de traduction en abordant tous les problèmes qui peuvent surgir dès lors que l'on tente de faire passer d'une des langues de notre zone géographique de prédilection (le hindi, le chinois, le thaï, le coréen, le vietnamien et le japonais), dans une autre (et particulièrement la nôtre), des traits d'humour d'une autre culture. Les propositions d’intervention sur une langue asiatique différente de celles citées plus haut sont aussi les bienvenues. Nous ne mettons aucune limite ni restriction aux angles d'approche qui pourraient être retenus, ni même à la nature des textes soumis à examen. Néanmoins, nos expériences récentes nous invitent à demander aux intervenants d’envisager une intervention la plus brève possible (20 minutes) afin de laisser le plus de place à la discussion et aux échanges avec le public et les autres intervenants. Les interventions retenues pourront être publiées dans la revue en ligne de l’équipe IDEO. La date limite d’envoi des propositions de communication est fixée au 15 septembre 2010.

Après-midi de préparation au colloque « Traduire l’humour des langues et littératures asiatiques »

Le rendez-vous du 23 avril 2010 - date initialement retenue pour une journée d’étude -, est conservé pour l’organisation d’une manifestation studieuse et festive qui se déroulera ainsi :

• de 14 h à 17 h : préparation du colloque « Traduire l’humour » du mois de novembre. Chaque membre de l’équipe préparera une courte contribution sur la thématique de l’humour, avec, par exemple, une réflexion sur le terme « humour » dans sa langue de prédilection.

• 17 h : présentation de la revue Impressions d’Extrême-Orient à la presse et aux collègues de l’université, suivie d’un pôt.

Appel à contribution pour le numéro 4 d’Impressions d’Extrême-Orient.

Le premier numéro de notre revue en ligne avait pour fil directeur, le voyage. Le quatrième volume que nous souhaitons pouvoir mettre en ligne au tout début de l’année 2011 sera, quant à lui, organisé autour du thème de l’humour. Il proposera outre un choix de communications données pendant le colloque « Traduire l’humour des langues et littératures asiatiques » des 26 et 27 novembre 2010, des traductions inédites de textes en rapport avec ce thème.

Cet appel est ouvert aux participants au colloque, mais il ne leur est pas réservé. Nous accueillons donc toutes les propositions de traductions de textes humoristiques, ou jugés comme tel par ceux qui les proposent, inédits dans notre langue, libres de droits ou bien bénéficiant d'un accord de publication clairement établi par son auteur. Tout traducteur d’une langue d’Extrême-Orient couvert par notre équipe ayant le désir de collaborer peut donc nous faire parvenir d’ici le 15 septembre une traduction accompagnée d’une courte présentation de l’œuvre en question et de son auteur. Afin de faciliter son examen, puis s’il est retenu, le traitement de son travail, nous invitons les traducteurs à consulter les recommandations aux auteurs sur le site de la revue : http://ideo.revues.org/203

Contact colloque : Noël Dutrait, noel.dutrait@univ-provence.fr

Contact revue : Pierre Kaser, pierre.kaser@univ-provence.fr

mercredi 3 mars 2010

Les traits chinois et les lignes francophones

Les 19 et 20 février 2010, l'université Queen's de Belfast a organisé un colloque international sur les artistes et écrivains francophones d'origine chinoise. Inspiré par le travail pluridisciplinaire de Gao Xingjian, ce séminaire, intitulé « Les traits chinois et les lignes francophones », a examiné les dimensions variées de la créativité sino-française tout au long du XXe siècle.

Cet événement a drainé de nombreux spécialistes, tant européens, qu’américains, ainsi que des membres des centres de recherche comme l’Espace de Recherche et de Documentation Gao Xingjian de l’université de Provence, ou l’Institut des Etudes Transtextuelles et Transculturelles de l’université Jean Moulin de Lyon.


Dans la première séance « Entre deux culturels », le dynamisme de la littérature transculturelle franco-chinoise est amplement étudié chez des auteurs d’origine chinoise comme François Cheng, Gao Xingjian, Dai Sijie, Shan Sa. La « transidentité » de leur création est analysée dans une perspective sociologique et sociolinguistique. Grâce à une intégration institutionnelle rapide, cette littérature émergente offre un nouveau champ d’investigations. Le dernier exposé de cette séance a abordé la francophonie chinoise dans divers contextes géographiques chinois, français, africains.

La deuxième séance était centrée sur l’aspect pluridisciplinaire. A travers une diversité de pratiques comme la peinture de Gao Xingjian, le cinéma de Dai Sijie et celui du cinéaste taïwanais Hou Xiaoxian, une cartographie de l’art contemporain francophone d’origine chinoise est élaborée, ainsi que les réflexions, théories et recherches qui leur sont attachées. La notion du récit de voyage est abordée en comparaison avec son écho dans le monde anglophone.

Les deux séances suivantes étaient consacrées aux écrivaines. D’abord, c’est l’écrivaine sino-québécoise Ying Chen qui a attiré particulièrement l’attention. C’est sur la problématique de la création littéraire dans un autre pays, une autre culture et une autre langue que cette romancière d'origine chinoise nous invite à réfléchir en filigrane de ses récits. Son œuvre originale, avec une écriture intériorisée, constitue un des meilleurs exemples d’écriture postmoderne au Québec.

Ensuite l’écriture féminine chinoise est évoquée avec Su Xuelin et Tan Xuemei. Par la médiation du roman, cette écriture porte une réflexion de recherche d’identité du soi marquée par l'expérience de l'exil, intérieur et extérieur, face à une double culture. Les intervenants étaient exclusivement des conférencières.

Le colloque a été honoré de la participation de Gao Xingjian, prix Nobel de littérature 2000, de Zhang Yinde, professeur de littérature comparée à la Sorbonne Nouvelle et de Gibert F. Fong, professeur de l’école de commerce Hang Seng à Hong Kong.

La présence de Gao a favorisé la constitution d’un pôle de contributions autour de son œuvre. L’intervention pertinente du professeur Fong sur le théâtre de Gao témoigne de la création singulière d’un artiste total au-delà de la dichotomie Chine/Occident. L’extrait du film inclassable La Silhouette sinon l’ombre a été suivi d’un dialogue entre Gao Xingjian et le public très réactif sur le processus de la création artistique. La lecture à haute voix du roman La Montagne de l’Âme par les étudiants de l’université de Queen’s en six langues différentes, a fait vivre aux participants une expérience exceptionnelle.

Enfin un bilan de la francophonie chinoise est esquissé par Zhang Yinde, dans un espace linguistique et culturel mondialisé, selon un axe chronologique et générique. Cette production se développe dans la diversification et dans la recherche identitaire avec un profond respect de la langue française. Zhang a souligné que des publications récentes ont en effet tendance à chercher leur voie propre, à la faveur de l’émergence de nouvelles thématiques.

Deux journées de travail interdisciplinaire, une véritable rencontre de la francophonie chinoise, ont permis aux participants de partager des points de vue et d’apporter un éclairage sur l’émergence d’effets de la francophonie chinoise à ce jour encore peu étudiée.

Guo Yingzhou

dimanche 28 février 2010

Suivez le guide


Très prochainement - ce devrait être le 22 avril -, Un guide de l’art contemporain à Pékin de Anny Lazarus et Laurent Septier devrait voir le jour aux Editions Images en Manœuvre (Marseille). Ce sera, n'en doutons pas, un excellent moyen pour les curieux et les amateurs de la création artistique chinoise actuelle « pour aller à la rencontre des œuvres ». Il sort dans un contexte de crispation qui pourrait bien chambouler un peu les 11 parcours finement élaborés par deux connaisseurs particulièrement avertis.

De cela et de bien d'autres choses encore il sera question lors des prochaines «
Rencontres du jeudi » qui se tiendront salle des Professeurs de notre université à partir de 16h, le jeudi 4 mars.


En compagnie d'Anny Lazarus qui parlera de « La critique d’art en Chine après 1979 », de Laurent Septier, artiste et enseignant à l’École nationale supérieure d’art de Nice, Villa Arson, qui interviendra sur « Des objets du monde, un travail photographique en Chine, 1986-2006 », on aura grand intérêt à écouter : Pascal Navarro, maître de conférences au Département Arts plastiques et Sciences de l’art (Université de Provence) sur « Lire l’Acme Novelty Library » et Arnaud Vasseux, artiste et enseignant à l’École supérieure d’art de Nîmes sur « De l’atelier à l’exposition : allers et retours ». (P.K.)

dimanche 21 février 2010

Le numéro 4 de la revue Keulmadang est paru


Le numéro 4 de la revue de littérature coréenne KEULMADANG vient de paraître. Dans ce numéro, vous trouverez un dossier consacré à l’auteur Yi In-seong. Le dossier comporte une interview de l’auteur réalisée par Kim Hye-gyeong et Jean-Claude de Crescenzo, une analyse de Saisons d’exil, le premier roman de Yi In-seong paru en France, par Jean-Bellemin-Noël, professeur émérite de littérature et co-traducteur de Yi In-seong, et des extraits de Saisons d’exil. Auteur réputé difficile, en rupture d’écriture académique, Yi In-seong est considéré comme un chef de file par beaucoup de jeunes auteurs coréens.

Egalement dans ce numéro 4, une nouvelle inédite de Yi Tae-jeun Clair de lune, une lecture « freudologique » par Jean-Bellemin-Noël, de Byeon Gansoe célèbre pansori dont le texte vient d’être publié chez Zulma, dans une traduction de Choi Mikyung et Jean-Noël Juttet, la suite du voyage du photographe Choi Sang woon, Uljin, le village sur une mer de pins, des nouvelles du festival cinématographique de Pusan, édition 2009, et comme toujours, des notes de lectures.

Le tout, lisible à l’adresse suivante : www.keulmadang.com (J.-C. D. C.)