Après une évocation minimaliste de la fête du 1 mai (wu yi 五一), et avant l'évocation prochaine des événements du 4 juin 1989 (liu si 六四), voici une petite page d’histoire en ce jour anniversaire (le 93ème) du début de ce qu’on appelle le « Mouvement du 4 mai » chinois ou « Wu si yundong » 五四运动 / 五四運動.
Comme l'écrivait Lucien Bianco, dans le numéro 3 du volume 19 des Annales. Economies, Sociétés, Civilisations, page 604 [en ligne], au début d'un compte rendu pour un ouvrage de Chow Tse-tsung 周策縱 (7 janvier 1916 - 7 mai 2007) qui était selon lui en 1964, « une des contributions les plus importantes de ces dernières années à l'étude de l'histoire chinoise contemporaine » — il s'agit de The May fourth Movement. Intellectual Revolution in Modern China. Cambridge (MASS), Harvard University Press, 1960 — :
Comme l'écrivait Lucien Bianco, dans le numéro 3 du volume 19 des Annales. Economies, Sociétés, Civilisations, page 604 [en ligne], au début d'un compte rendu pour un ouvrage de Chow Tse-tsung 周策縱 (7 janvier 1916 - 7 mai 2007) qui était selon lui en 1964, « une des contributions les plus importantes de ces dernières années à l'étude de l'histoire chinoise contemporaine » — il s'agit de The May fourth Movement. Intellectual Revolution in Modern China. Cambridge (MASS), Harvard University Press, 1960 — :
« le « Mouvement du 4 mai », c'est d'abord la manifestation qui se déroule à Pékin le 4 mai 1919 ; ce jour-là, les étudiants, défilant dans les rues, protestent contre la politique des puissances, qui, dans l'élaboration du Traité de paix de Versailles, sacrifient les intérêts de la Chine en acceptant de transférer au Japon les droits acquis avant la guerre par l'Allemagne dans la province du Shantung [Shandong]. Mais, au delà de cet incident, l'expression : « Mouvement du 4 mai » s’entend un vaste mouvement de modernisation tendant à reconstruire une Chine nouvelle par l’application de réformes intellectuelles et sociales. Le mouvement, lancé par les étudiants et les milieux littéraires, obtient rapidement le soutien des classes nouvelles : bourgeoisie et ouvriers, ce qui lui permet de remporter un certain nombre de victoires. C’est ainsi que les délégués chinois à la conférence de Versailles, pressés par la violente campagne d’opinion déclenchée dans leur pays, et malgré des instructions contraires du gouvernement de Pékin, refusent d’apposer leur signature au traité de paix qui spolie la Chine du Shantung. Par la suite le mouvement se politise et perd son unité originelle.»
Je ne sais pas à partir de quelle date les événements du 4 mai ont été connus en France. Je n’ai retrouvé, grâce à Gallica, qu’une vague mention de « certains désordres » provoqués en Chine par « l’échec diplomatique subi par le gouvernement chinois sur la question du Chantoung [Shandong] », désordres ayant conduit à la démission du gouvernement, dans l’Humanité du 17 mai 1919. Huit jours auparavant dans les colonnes du même quotidien (9 mai), on pouvait lire sous le titre « Colonies allemandes » :
« Presque aussi abominable que l’annexion déguisée du bassin de la Sarre est le traitement qu’on inflige aux colonies allemandes. Les socialistes ont toujours combattu le colonialisme capitaliste parce qu’il crée, par le développement des appétits de conquête des conflits internationaux et parce qu’il brutalise les peuples les plus faibles. Mais puisque, le capitalisme étant maintenu, le colonialisme subsiste, il est certain que la populeuse et industrielle Allemagne à besoin de colonies comme les autres grandes nations. Le président Wilson commit sa plus grosse faute — lorsqu’il accepta que l’Allemagne fût dépouillée de ses colonies au profit des vainqueurs. La colonie allemande de Kiao-Tcheou qui aurait dû faire retour à la Chine est volée à celle-ci par le Japon. C’est ici un Etat allié qui dépouille un autre Etat allié./.../ Les peuples des colonies allemandes sont traités comme bétail et les Etats vainqueurs se les partagent.»
Le « Mouvement du 4 mai» est commémoré depuis 1949 en République populaire de Chine sous le nom de « Qingnian jie » 青年节, « Fête de la Jeunesse » et à Taïwan, sous le nom de « Fête de la Littérature », « Weiyi jie » 文藝節 depuis 1945.
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