mercredi 12 mai 2010

La mort d’un poète

Jeudi dernier, 6 mai 2010, le poète Hoàng Cầm est décédé à Hanoï à l'âge de 88 ans.


Jeune artiste, Hoàng Cầm s'était, en effet, engagé, comme tant d'autres intellectuels, dans la lutte pour l'indépendance du Vietnam. La paix revenue, il avait appelé, aux côtés des poètes et des écrivains réunis dans le mouvement Nhân Văn Giai Phẩm (Humanisme-Belles Œuvres, 1955-1958), à la liberté d'expression et au respect de la démocratie --- la littérature sur ce mouvement étant abondante, notons seulement que les figures principales du mouvement ont été, après avoir été réduites au silence pendant quelques décennies, réhabilitées et dûment redécouvertes par le public au Vietnam.

Les médias francophones ont, pour leur part, largement rapporté la disparition du poète (comme par exemple, le site de la chaîne TV5 ; les brèves du Centre National des Lettres), alors que leurs contrepartie anglophones ont réagi moins rapidement (l’article présent sur le site MSN est, en fait, la version anglaise de la dépêche AFP signalée plus haut).

Les communautés vietnamiennes à l'étranger lui ont également rendu un dernier hommage (voir notamment à ce propos le site de l'Association d'Amitiés Franco-Vietnamienne, l'article de Nam Dao sur le site littéraire Talawas basé en Allemagne, et l'article de Thanh Thảo sur le Forum en ligne basé en France). On peut également écouter l’émission de Thy Nga sur le poète diffusée sur le site de Radio Free Asia.

Au Vietnam, les médias ont publié le jour même des portraits de Hoàng Cầm, essentiellement présenté sous l'angle d'un poète romantique. On peut, naturellement lire un grand nombre de textes le concernant : quand Kim Dung et Phan Chí Thắng s’attristent que « la guitare poétique de Hoàng Cầm se soit tu », Nguyễn Quang Lập estime que le poète « n'a fait que quitter un rêve pour aller dans un autre rêve », Thu Hà a écrit, de son côté, un émouvant « adieu au poète de La feuille Diêu Bông parti Sur l'autre rive de la rivière Đuống », etc.

Effectivement, le poème Lá diêu bông, paru dans un recueil de poèmes éponyme publié en 1993 (faute de traduction en français, voici le texte en vietnamien ici) semble fixer définitivement les traits de celui qui « sut être amoureux dès l'âge de 8 ans ». Lá diêu bông, symbole du bonheur, pourrait être traduit par « La feuille merveilleuse » ou « La feuille magique », car la plante dont il parle n'existe que dans l'imagination du poète. La jeune fille du poème qui la cherche dit : « Celui qui trouvera lá diêu bông, je l'appellerai « Chéri » » ; elle croit à un moment au bonheur conjugal avant d'être finalement déçue et d’éprouver les rudesses de la vie. Le compositeur Nguyễn Tiến a mis ce poème en musique sous le titre de Chuyện tình lá diêu bông (L'histoire d'amour de lá diêu bông, voir ici sur la même page que le poème, mais à la fin). Il me semble que ce poème a inspiré une autre chanson, beaucoup plus célèbre, écrite par le compositeur Trần Tiến qui a choisi un titre plus explicite Sao em vội lấy chồng (Pourquoi t'es-tu mariée si tôt ?). Vous pouvez écouter cette chanson dans l'interprétation de Phuong Thao, en présence du compositeur, ici, et dans une autre interprétation lors d'un show très apprécié par les Vietnamiens d'Outre-Mer qui présente l'intérêt de proposer un sous-titrage français.

Les derniers recueils de poèmes de Hoàng Cầm Về Kinh Bắc (Au pays de l'ancienne capitale du Nord, 1994) et 99 tình khúc (99 poèmes d'amours, 2007) témoignent de la vitalité de cette source d'inspiration majeure dans l'œuvre du poète.

Décidément, Hoàng Cầm, intronisé « Prince de la poésie romantique » (Nguyễn Việt Chiến sur le site du journal Thanh Niên, Jeunesse) a tendance à éclipser le poète féru de la liberté de l'après-Dien Bien Phu.

Mais quelle est donc, au juste, l'œuvre poétique de Hoàng Cầm ? En attendant de trouver le temps de donner plus amples développements à sa présentation, je vous propose pour vous en faire une idée rapidement, de peut lire l'article du Wikipédia vietnamien et sa version raccourcie en anglais ; pour ceux qui pratiquent le vietnamien, s’impose la lecture des cinq études que Đặng Tiến, critique littéraire résidant en France, lui consacra en 1993 : « Thơ Hoàng Cầm – truyền thống và hiện đại » (Poésie de Hoàng Cầm – tradition et modernité) et à quelques poèmes en particulier.

Hoàng Cầm connut la notoriété avant 1945. Lycéen à Hanoï, il commença à se faire apprécier dans le milieu littéraire dans les années 1940, notamment grâce à sa première pièce de théâtre : Hận Nam Quan (Rancœur de la Porte du Sud, 1942) mettait en scène les adieux entre le Dr Nguyễn Phi Khanh déporté en Chine et son fils Nguyễn Trãi, brillant lettré qui s’engagea aux côtés de Lê Lợi, vainqueur de l'armée chinoise et fondateur de la dynastie des en 1428 (on peut en écouter un extrait mis en musique ici).

Il a écrit bien d'autres œuvres poétiques dont une histoire en vers Men đá vàng (qu'on peut traduire littéralement par Emaux de pierre d'or), et un recueil de poèmes « inspirés de Lamartine » intitulé Hận ngày xanh (Rancœur de notre jeunesse, 1940). En 1948, en pleine guerre d'Indochine, Hoàng Cầm, alors dans le maquis, écrivit le poème Bên kia sông Đuống (Sur l'autre rive de la rivière Đuống) qui sera chanté par tous les soldats partant au front combattre l'armée française. On sait ce qui lui advient après la victoire de Dien Bien Phu. Le poète sera finalement réhabilité en 2007 et recevra le Prix d'Etat Littérature et Arts, qui est la distinction la plus haute décernée par l'Etat Vietnamien aux artistes.

On trouvera quelques poèmes de Hoàng Cầm sur le site Thica.net (Poésie), ici. J'espère pouvoir vous signaler bientôt des traductions en français ou en anglais. En attendant, bonne lecture aux vietnamophones !
Nguyen Phuong Ngoc Jade

mardi 11 mai 2010

Fleurs dans le miroir


Vendredi 7 et samedi 8 mai à 20h30, le Grand Théâtre de Provence a accueilli les artistes de la troupe de l’Opéra du Sichuan (Chuanju 川剧) qui a donné un très beau spectacle en chinois surtitré en français : Les fleurs dans le miroir, Jinghua yuan 镜花缘 inspiré du roman éponyme de l'auteur chinois Li Ruzhen 李汝珍 (1763-1830).

Considéré comme l’un des plus grands classiques de la littérature chinoise de la dynastie Qing (1644-1911), Jinghua yuan (Les Destinées des fleurs dans le miroir) raconte l'exil d’une déesse parmi les mortels, la fée des Cents Fleurs, et sa quête pour regagner son immortalité perdue avec l'aide du lettré Tang Ao 唐敖, personnage central du roman.

Dans la riche mythologie chinoise, cette fée des Cent Fleurs est une sorte de haut fonctionnaire du royaume céleste dont la fonction est de veiller scrupuleusement à ce que toutes les espèces de fleurs n’éclosent que pendant la saison appropriée. Elle est déchue de ses fonctions puis renvoyée parmi les mortels suite à un manque de vigilance qui a amené un dérèglement des saisons sur la terre : l'impératrice Wu Zetian 武则天 (625-705) aurait, en effet, ordonné aux fleurs de pousser en plein hiver pour son bon plaisir, car ici, l'imaginaire se mêle à la réalité historique.

Avec ce roman fantastique autant par le contenu que par le format (100 chapitres), Li Ruzhen a offert à ses lecteurs un passionnant voyage à travers des mondes imaginaires, peuplés de créatures et de peuples aux mœurs étranges, roman qui rappelle par moment l'écriture d'un Rabelais, la liberté d'un Sterne (avec de fréquentes digressions dont la plus longue occupe 25 chapitres) et l'imagination du Swift des Voyages de Gulliver.


Détenteurs d’une tradition ancestrale, les artistes de la troupe de l’Opéra du Sichuan ont montré leur maîtrise des techniques très particulières de l’opéra chinois : kung-fu, chant, danses, acrobaties, costumes, changement de visage et maquillages, etc. Ils ont su donner un magnifique spectacle grâce à l’excellence de leur performance. Quelques extraits typiques ont été choisis parmi les cent chapitres du roman : l'exil de la Fée des Cents Fleur et sa réincarnation en fille de Tang Ao, puis les aventures de Tang Ao, d’abords au pays des Junzi (Gentilshommes), Junzi guo 君子国 où l'honnêteté fait loi, puis au pays des Double-Visages, Liangmian guo 两面国 où chacun a deux faces, et enfin aux pays des Femmes, Nü'er guo 女儿国 où les rôles des hommes et des femmes sont inversés.

Ces quelques extraits ont suffit pour permettre au public d'apprécier ce grand roman chinois et, en piquant leur curiosité, leur donner envie de lire l'ouvrage dans son intégralité. A la fin de la représentation, les applaudissements des spectateurs ont repris plusieurs fois et ont longtemps retentit dans la salle. Ce succès prouve que ce spectacle de la tradition chinoise a su toucher le cœur d’un public français !

Huang Chunli

lundi 10 mai 2010

Rendez-vous de printemps

Voici en deux mots les deux prochains rendez-vous à ne pas manquer :

Le 4 juin 2010, Les Ecritures croisées et La Cité du Livre d’Aix-en-Provence vous invitent à rencontrer quatre écrivains coréens :
  • Shin Kyung-Sook
  • Hwang Sok-Yong
  • Lee Seung-U
  • Kim Young-Ha.
Ces rencontres animées par Jean-Claude de Crescenzo se dérouleront à 18h00 dans la Cour carrée de la Cité du Livre.

Pour en savoir plus sur cet événement sur lequel nous reviendrons prochainement, et télécharger la plaquette d’informations (format pdf),
veuillez cliquer ici ou sur le cliché ci-dessus.




L’autre rendez-vous est une série d’événements qui vont se dérouler entre le 25 et le 29 mai et qui tournent tous autour de l’œuvre et de la personnalité de Gao Xingjian.

Cette « Pérégrination autour du roman La Montagne de l’âme » s’inscrit dans le cadre de la manifestation « A vous de lire » et offrira outre des rencontres de type traditionnel (Mercredi 26 mai, 18 h, Cité du livre), des projections d’œuvres cinématographiques de Gao, des spectacles de danse, et le samedi 29 mai, entre 10 h et 17 h, une « déambulation » en 12 stations dans Aix-en-Provence, pendant laquelle la lecture de La Montagne de l’âme, entamée la veille sera poursuivie. La clôture de cette événement se tiendra à la Bibliothèque Méjanes (Cour carrée) et donnera lieu à une «Lecture performance/Lecture dansée ».

Le jeudi 27 mai, c’est, à partir de 17h45, vers la Bibliothèques des lettres et sciences humaines de l’Université de Provence, Espace de recherche et de documentation Gao Xingjian, que les regards se tourneront puisqu’y seront donnés Paysage en duo et Ecritures de bord, deux « événements dansés » par le groupe Bernard Menaut, puis une « Rencontre/lecture» en présence de Gao Xingjian. Il s’agira de la lecture d’un passage de La Montagne de l’Ame en français, chinois, allemand, arabe, anglais, italien, coréen, japonais, turc ... et en langue des signes.

Pour l’intégralité du programme très fourni de cette manifestation sur laquelle nous aurons l’occasion de revenir, veuillez cliquer ici ou sur la bulle ci-dessus
(document pdf de 5 pages).

dimanche 9 mai 2010

Xuân Quỳnh, poétesse vietnamienne


Traduire les littératures extrêmes-orientales n'est pas une chose aisée, surtout quand il s'agit de la poésie. Je tiens à remercier chaleureusement Mme Nguyễn Minh Phương qui a eu un jour l'audace, ou la folie…, de se lancer, avec l’aide de son ami français Đặng Trần Thường, dans la traduction d'une sélection de 32 poèmes de Xuân Quỳnh réunis dans un recueil intitulé Nếu ngày mai… Si demain… qui sera publié prochainement à Hanoi en version bilingue.


Considérée comme une des figures les plus représentatives de la poésie vietnamienne moderne, Xuân Quỳnh (1942 - 1988) (voir l'article en vietnamien sur le site officiel du Ministère de la Culture, du Sport et du Tourisme vietnamien) est en même temps une poétesse très populaire. Ses poèmes d'amour les plus célèbres ont été mis en chanson, comme par exemple le poème Thuyền và biển (Le bateau et la mer) dont on lira la traduction plus loin. Rémi Camus, auteur de la présentation de la poétesse sur Wikipédia estime « qu'ils abordent les éléments (la mer, le sable, le vent...), un chemin durant les années de guerre ou la ville de son enfance, les textes de Xuan Quynh transfigurent l'histoire singulière de l'auteure en expérience universelle. L'amour, la maternité, la solitude, la souffrance sont exprimés sur le ton de la confidence sincère, sans apprêts, et suscitent l'empathie du lecteur ».


Xuân Quỳnh est l'auteur de quelques centaines de poèmes publiés entre 1968 (le recueil Hoa dọc chiến hào, Les fleurs le long des tranchées) et le volume posthume Thơ Xuân Quỳnh (Poésie de Xuan Quynh) publié en 1992. Elle a expérimenté également le genre ancien de « histoire en vers » avec Truyện Lưu Nguyễn (Histoire de Luu Nguyên) publié en 1985.


Xuân Quỳnh a écrit également des « histoires pour enfants », par exemple Mùa xuân trên cánh đồng (Le printemps dans la rizière, 1981), Vẫn có ông trăng khác (Il reste encore une autre lune, 1986).


La poétesse a obtenu plusieurs prix littéraires, notamment le Prix de littérature enfantine de l’Association des Écrivains vietnamiens (1982 - 1983) pour son recueil de poésie Le ciel dans un œuf, et le Prix de poésie de l’Association des Écrivains vietnamiens (1990) pour son recueil Les fleurs de chrysopogon. En 2001 lui fut décerné à titre posthume le Prix d'État vietnamien Littérature et Arts.


Décédée le 29 août 1988 dans un accident de la route dans lequel ont péri également son mari, le célèbre auteur et metteur en scène Lưu Quang Vũ, et leur fils Lưu Quỳnh Thơ, Xuân Quỳnh est devenue en quelque sorte une icône. En 2008, la Télévision du Vietnam a diffusé un émouvant reportage intitulé Lưu Quang Vũ - Xuân Quỳnh gửi lại (Luu Quang Vu - Xuân Quynh : ce qu’ils nous lèguent).


Selon Nguyễn Minh Phương, « plus d’une génération de Vietnamiens a feuilleté avec intérêt et passion le journal intime ouvert de la poétesse – appellation qui a été donnée à son oeuvre poétique. Partie trop jeune (46 ans), Xuân Quynh nous a pourtant laissé quelques centaines de poèmes d’amour et de réflexions, dont certains ont été mis en musique et sont ensuite devenus des chansons tout aussi célèbres, d’autres sont entrés dans des manuels de littérature scolaires du Vietnam. Sa poésie a séduit les lecteurs par une simplicité remarquable et un lyrisme original qui venait directement du cœur, comme si les sentiments de la poétesse débordaient et s’épanchaient sur le papier. Plusieurs de ses poèmes trouvent une place particulière comme des reliques poétiques chez les couples amoureux : Thuyền và biển (Le bateau et la mer), Sóng (Les vagues), Thơ tình cuối mùa thu (Poème d’amour en fin d’automne), Tự hát (Chant en solitaire)... Auteure de poèmes d’amour parmi les plus ardents et les plus tendres de la littérature du pays, elle reste pourtant très peu lue, pour ne pas dire inconnue, des lecteurs étrangers. »


Souhaitons que les lecteurs francophones réservent un bon accueil à la poétesse Xuân Quỳnh et à ses traducteurs Nguyễn Minh Phương et Đặng Trần Thường.


Voici, en avant-première, la traduction de deux poèmes (le texte original en pdf, ici).

Le bateau et la mer

Je vais à l’instant te conter

L’histoire du bateau et de la mer :

« Un jour, dire lequel nul ne saurait,

Le bateau, à l’écoute de la mer,

Se laissait mener de lieu en lieu

Par les albatros et les vagues bleues.

Le bateau est plein d’aspirations,

Et la mer d’une immense affection.

Il navigue sans cesse, sans fatigue,

Elle s’ouvre toujours et encore sur l’infini.

Les douces nuits baignées de lune,

Comme une jeune fille, la mer

Vient auprès du bateau s’épancher

Au beau milieu des clapotis d’écumes.

Mais il arrive aussi que, sans raison,

La mer déchaîne ses flots sur le bateau.

(Car l’amour, comme nous le connaissons,

N’a-t-il pas toujours des bas et des hauts ?)

Le bateau est le seul à concevoir

À quel point la mer est immense ;

La mer est la seule à savoir

D’où vient le bateau, vers où il avance.

Les jours où ils ne se rencontrent pas,

La mer languit à se blanchir d’écume ;

Les jours où ils ne se rencontrent pas,

Le bateau souffre à se briser lui-même.

Si un jour le bateau s’en allait,

Il ne resterait à la mer que l’orage violent. »

Si un jour loin de moi tu partais,

Il ne me resterait que l’ouragan.

4-1963


Les vagues

Tantôt violentes, tantôt tendres,

Parfois calmes, parfois agitées,

Perplexes sur elles-mêmes, à la mer

Les vagues cherchent à se rendre.

Ô vagues d’hier, vagues de demain

Mais qui ne se distingueront point :

L’aspiration à l’amour bouillonnant

Dans les poitrines des jeunes gens !

Devant l’immensité des vagues,

Je pense à nous deux, toi et moi ;

Je pense à l’océan des eaux :

– D’où montent tous ces flots ?

Les flots sont formés par le vent ;

Mais le vent, de quoi est-il né ?

J’ignore aussi tout du moment

Où notre amour a commencé.

Ô vagues au fond des eaux,

Ô vagues en surface des flots

Qui, songeant au rivage éloigné,

Restent jours et nuits éveillés !

Mon âme, de toi languissante,

Même en rêve passe des nuit blanches.

Et que je monte vers le Nord

Ou que je descende vers le Sud,

Vers toi, vers mon unique bord,

Mes pensées vont chaque minute.

Là-bas ondulent en plein large

Des centaines, des milliers de vagues.

Elles vont toutes atteindre le rivage

Malgré l’infinité des obstacles.

La vie s’avère certes longue,

Pourtant les mois, les années passent.

De même, l’océan est bien vaste,

Les nuages volent toujours à l’horizon.

Puissé-je me briser un jour

En une centaine de petites vagues

Au milieu de l’océan d’amour

Pour clapoter à jamais sur le rivage.

La mer Diêm Diên, 29-12-1967

En guise de conclusion, signalons que le poème Thuyền và biển a été traduit par deux autres traducteurs. La traduction de Do-Hurinville Danh Thanh peut être lue ici, et celle de Jean-Claude Renoux, .

Ce poème mis en musique est devenu une très belle chanson que vous pouvez écouter interprétée par trois chanteurs différents : 1, 2 & 3.


Nguyen Phuong Ngoc Jade

samedi 8 mai 2010

Le Blog du CITL

Installé sur Blogger depuis peu, le Blog du Collège International des Traducteurs Littéraires à publier le premier de ses 10 billets le 18/03/10. Depuis cette date inaugurale, il nous tient au courant des activités du CITL dont « la mission première est d'accueillir en résidence des traducteurs professionnels venus du monde entier. Le CITL développe aussi des relations "binationales" avec certains pays sous forme de séminaires de formation continue entre jeunes traducteurs et traducteurs chevronnés. Le Collège est également l'initiateur, dans la ville d'Arles et dans sa région, de nombreuses animations culturelles, colloques ou tables rondes ».


Le billet du 21 avril retiendra également toute votre attention. Il revient sur l’attribution du Prix Amédée Pichot de la Ville d’Arles qui « décerné chaque année depuis 1996 au moment des Assises de la Traduction Littéraire (...) récompense la traduction en français d'un ouvrage contemporain de fiction étranger ». En 2009, ce prix a été attribué à Brigitte Guilbaud pour sa traduction d’un livre de Yan Lianke paru aux Editions Philippe Picquier (Arles) sous le titre Les jours, les mois, les années (2009, 128 p.).

Il se peut que les liens fournis dans la colonne de droite augmentent en nombre : s’y trouvent déjà ceux qui conduisent au site de l’Association des Traducteurs Littéraires de France et bien sûr à celui du CITL.

Ces liens et celui vers ce blog à qui nous souhaitons longue et vie et beaucoup de lecteurs, se trouvent déjà inscrits dans la rubrique « Traduction » de notre espace Netvibes. Vous ne pouvez donc plus perdre le contact avec ceux qui travaillent à la valorisation de la traduction dans notre pays. (P.K.)

samedi 1 mai 2010

La Chine ancienne en un clic


Les classiques des sciences sociales constituent une bibliothèque numérique entièrement réalisée par des bénévoles, fondée et dirigée par Jean-Marie Tremblay. Ce sociologue dont on peut consulter le site pédagogique également sur le portail de l’Université du Québec à Chicoutimi où il enseigne, a contribué à réunir en 7 collections quelque 4183 œuvres originales de 1208 auteurs différents (en cette fin d’avril 2010).

Dans ce fonds d’une grande richesse et d'une remarquable diversité, c’est la collection « Les auteur(e)s classiques » qui retiendra particulièrement notre attention ; cette collection se compose de quatre sous-collections qui sont : la « Revolution française » , la « Civilisation arabe », la « Civilisation de l’Inde » et, last but not least, la « Chine ancienne ».

Cette dernière entité qui se divise en deux sous-ensembles, savoir « Les œuvres classiques et autres traductions » et « Etudes et essais », est complétée d’une page intitulée « Que lire sur internet sur le même sujet ? » qui est une mine de liens vers des sites et des ouvrages disponibles, pour une bonne part, sur le site de la bibliothèque de France, Gallica. La consultation de cette simple page vous occupera de longues heures et vous réserve de bonnes surprises, mais je souhaite qu’elle ne vous détourne pas trop longtemps du fonds recueilli et fidèlement numérisé par Pierre Palpant.

L’énumération des ouvrages mis par lui à la portée d’un clic de souris en plusieurs formats, dont le très pratique pdf, est pour le moins impressionnant. Laissez-vous aller à redécouvrir ces ouvrages, études et traductions historiques qui ont fait l’histoire de la sinologie française et francophone. Outre les productions de Séraphin Couvreur, de Stanislas Julien, d’Abel Rémusat ..., vous serez sans doute curieux de relire les écrits du père Léon Wieger, de Marcel Granet ou encore les premières traductions françaises des romans chinois sous la plume peu scrupuleuse d’un d’Hervey Saint-Denys, et bien des raretés devenues accessibles par la magie de la mise en ligne et le travail de romain d’un passionné de Chine et de sa si riche culture.

Je m’étais pour ma part habitué à ces pages à travers lesquelles la circulation m’était devenue familière. Combien de fois ai-je donné un lien conduisant vers une de ces invitations à la patiente lecture de travaux réalisés par nos vénérables ancêtres en sinologie ?

La nouvelle d’une migration sur un nouveau site m’a particulièrement inquiété. Mais en suivant le lien fourni par un amical message du généreux ordonnateur de cette fabuleuse collection, j’ai eu le plaisir de découvrir un nouvel espace facile à apprivoiser, qui continue d’offrir ces perles d’érudition, sorties du passé et parfois d’un injuste oubli.

Cette adresse est à noter dans vos tablettes -- elle figure déjà en bonne place dans notre univers netvibes : http://www.chineancienne.fr/, mais, ne gommez surtout pas l’ancien lien, il est toujours actif.


Voici des extraits du texte par lequel Pierre Palpant présente cette nouvelle fenêtre sur la Chine ancienne :
« Chine ancienne présente, en téléchargement gratuit (formats pdf et doc), une bibliothèque numérique d'ouvrages du domaine public sur la Chine impériale, sur son histoire, ses coutumes, ses religions, sa morale, ses grands hommes, son art, sa littérature... J'ai proposé depuis plusieurs années, sur le site les Classiques des sciences sociales, un ensemble d'ouvrages sur la Chine ancienne, gratuits, téléchargeables, en format pdf, doc, rtf. Je fais une pause à cette contribution... Et je continue sur Chine ancienne, selon le même principe. Je reprendrai quelques livres déjà présentés, je proposerai surtout des livres nouveaux, notamment ceux du dix-huitième siècle. Pour en faire quoi ? Certes, une collection numérique, où les ouvrages, disponibles, sont alignés les uns à côté des autres, sur une étagère virtuelle, comme ci-dessus : chacun indépendant, solitaire dans la foule de ces millions de ressuscités par Internet. Mais pas seulement : avez-vous vu dans presque chaque ouvrage toutes ces bibliographies, ces notes, ces références aux sources d'inspiration, avec titre, édition, et page précisée? Voilà un gisement de liens incroyable, explicitant la pensée de l'auteur, créant un lien intellectuel avec tel autre écrivain. Liens manifestement délaissés par les gros numérisateurs de millions de bouquins.
 Alors, il faut que les petits se consacrent à ce travail. Localement, bien entendu, microscopiquement, mais tout de même... Pour avoir une bibliothèque où chaque ouvrage épaule l'autre, afin de créer un véritable tissu, grâce à des myriades d'atomes crochus entre les références ou les questions des uns et les textes ou les réponses des autres, liens qui accroissent, recoupent et contrôlent les connaissances insensiblement.
 Ainsi, sur un seul clic, vous retrouvez, à partir de la note d'un auteur, la page, et la ligne dans la page, du livre de l'auteur cité. Techniquement, c'est faisable. A ma connaissance pas avec des fichiers pdf. Mais sans problème avec des fichiers doc, pour autant que vous mettiez tous vos fichiers Chine ancienne dans le même dossier. »

L’organisation de la matière se fait dorénavant selon plusieurs registres : « King », comprendre les Classiques chinois, jing 經 ; « Traductions », puis en plus d’une page de liens et de biographies des auteurs, vous trouverez trois registres de textes rangés par siècle. On peut même feuilleter un catalogue de 13 pages bien fournies dont le contenu donne déjà le vertige.

Au rayon des nouveautés, vous trouverez entre autres surprises, Hao-Khieou-Tchouan, ou La Femme Accomplie, savoir la traduction de Guillard d'Arcy datant de 1842 du Haoqiuzhuan 好逑傳 ou encore les Nouveaux Mémoires sur l’Etat de la Chine du Père Louis Le Comte de 1697.

Bref, vous avez compris, une riche bibliothèque qui profite des derniers perfectionnements de l’édition en ligne pour nous rendre dans sa vigueur un passé pas si lointain vous attend.

Ne manquez pas de vous inscrire à la lettre d’information, grâce à laquelle Pierre Palpant signale à ses lecteurs ses mises à jour et les informe sur son travail si utile pour nous qui n’avons pas toujours accès aux documents qu’il divulgue ou qui rechignons à nous livrer au décryptage des vieilles éditions d’antan. Merci encore Monsieur Palpant et bon vent pour votre nouvelle collection. (P.K.)

vendredi 30 avril 2010

Retour de Hong Kong

Asia Art Archives :
un lieu privilégié pour les chercheurs travaillant sur l'art contemporain asiatique.

Ce centre d'archives dévolu à l'art contemporain asiatique se situe dans le très pittoresque quartier Sheung Wan, réputé pour ses magasins de produits séchés. La rue Hollywood traverse le quartier artistique de Soho où voisinent galeries et boutiques d'antiquité.

De son 11ème étage, le centre domine le parc d'Hollywood et offre une vue étonnante sur les immeubles d'habitations, impressionnants gratte-ciel, de ce quartier populaire.

Les conditions de travail sont optimales : un accueil des plus chaleureux, une présentation détaillée du lieu et ce qui est très appréciable, l'accès direct aux documents. Le repérage est simple, ouvrages de référence, monographies, catalogues d'exposition, périodiques, articles de presse et cartons d'invitation soigneusement classés... Le centre dispose aussi d'archives électroniques et d'enregistrements.

Dans ce fonds très riche, citons les principales revues artistiques publiées au lendemain de la Révolution culturelle, soit sous forme de photocopies, soit en exemplaires originaux.

Art Asia Archives participe pleinement à l'actualité artistique de Hong Kong, en partenariat avec différentes structures. Il propose également un programme de résidence pour des artistes qui interrogent la notion d'"archives".

Le catalogue en ligne permet de préparer sa recherche avant le départ, et sur place, on bénéficie d'un accès libre à internet, un plus très appréciable.

On y trouvera toutes les informations sur l'actualité artistique de Hong Kong et de Macau. Un lieu incontournable pour les passionnés.

Notons au sous-sol de l'immeuble la présence de l'excellente galerie thaïlandaise Tang Contemporary.

Coordonnées : 11/F Hollywood Centre, 233 Hollywood Rd, Sheung Wan, Hong Kong
(Situé au carrefour de Possession Street et d'Hollywood Road)
Tel: (852) 2815 1112
Fax: (852) 2815 0032
Email: info@aaa.org.hk
Ouvert du lundi au samedi de 10h à 18h.
Fermé les jours fériés et du 25 décembre au 1er janvier.


L'accès aux archives est gratuit. Le site est très agréable à consulter : http://www.aaa.org.hk/
Anny Lazarus

Clichés : © Anny Lazarus (vues extérieures) © Laurent Septier (vues intérieures)

mercredi 28 avril 2010

De la traduction du chinois

En actionnant le lien suivant > ici <, vous vous rendrez sur notre page Dailymotion et serez alors en mesure d'écouter pendant un peu moins de 5 minutes l'intervention de Noël Dutrait dans l'émission Post Frontières (Florian Delorme) du 29 mars 2010 sur France Culture. L'émission intégrale est toujours accessible, mais pour une durée réduite, en podcast sur sa page d'archives.

Vous pourrez notamment y lire le commentaire qu'y a laissé le traducteur de Gao Xingjian, Mo Yan et que je reproduis ci-dessous. Inutile de dire que j'approuve son jugement final :
02/04/2010 16:49 dutrait (Le Puy Sainte Réparade, France)
C'est amusant qu'après mon intervention sur la traduction du chinois (dont je suis spécialiste), un intervenant se soit appliqué à dire le contraire de ce que j'affirmais. J'estime qu'en chinois, rien n'est totalement intraduisible. Les Chinois traduisent depuis très longtemps (on pense par exemple au canons bouddhiques venus d'Inde) et ils n'ont pas attendu la chute du mur de Berlin pour traduire les philosophes du monde entier. Un intervenant a même affirmé que le nom de la Chine en chinois avait quelque chose d'intraduisible, car il signifie "Pays du Milieu"... Mais en français, chaque fois qu'on parle de la mer Méditerranée, on ne pense pas automatiquement au fait qu'il s'agit d'une mer "entre les terres"...

Dommage que je n'ai pas pu répondre aux éminents spécialistes? C'est amusant de voir que quand on parle de la Chine et du chinois, tous les clichés sur la Chine mystérieuse et la langue chinoise prétendument si difficile reviennent aussitôt...
Noël Dutrait.

lundi 26 avril 2010

Keulmadang, le n° 5 est en ligne

Le numéro 5 de la revue KEULMADANG vient de paraître. Au sommaire de ce nouveau numéro,
  • le dossier du mois consacré au nouveau roman de Yi In-seong Interdit de folie, traduit du coréen par Chae Ae youn et Jean Bellemin-Noël. Paru chez Imago, Yi In-seong (voir le dossier du n° 4 qui lui est consacré) délivre un roman étonnant, qui explore au travers des échecs et des déboires d’un écrivain, les limites de la conscience.
  • A lire, une chronique de Kim Hye-gyeong et Jean-Claude de Crescenzo et une lecture-analyse de Jean Bellemin-Noël, suivies d’un extrait du livre.Une nouvelle de Kim Yeon-su, jeune et célèbre nouvelliste de Corée du sud.
  • Une lecture de La chambre solitaire (paru chez Picquier) de SHIN Kyung-sook, par Lucie Angheben, ainsi qu’un portrait de l’auteur (e), et des extraits du roman, en attendant le prochain Dossier du mois qui lui sera consacré.
  • Une interview du peintre Nam Youn-joo, par Andreas de Benedettis.
  • Une lecture de Sur les traces du serpent blanc, paru chez Imago, par Aurore Dauchy, et des extraits du roman
  • Et les lectures du mois…
La revue de littérature coréenne Keulmadang est en ligne sur www.keulmadang.com (Jean-Claude de Crescenzo).

... Mais pourquoi ne pas faire un détour par notre tout nouveau portail - certains disent 'univers' - Netvibes. L'adresse est simple à retenir : http://www.netvibes.com/leo2t. Son espace Corée donne toute sa place à la revue Keul Madang, mais, vous allez très rapidement le constater, il est encore en travaux. (P.K.)

dimanche 25 avril 2010

Retour sur un baptême

Cette capture d'écran renvoie, si vous cliquez dessus, à une séquence muette consultable sur notre page Dailymotion. Il s'agit du support visuel que j'ai utilisé pour présenter à un public relativement fourni notre revue en ligne Impressions d'Extrême-Orient, dont le premier volume a été lancé, vous vous en rappelez, voici plus de deux mois, c'était le 3 février 2010, sur le portail d'édition Revues.org.

Cette présentation qui s'est déroulée le 23 avril, faisait suite aux quatre exposés prévus pour cet après-midi de préparation à notre colloque « Traduire l’humour des langues et littératures asiatiques » (26-27 novembre 2010) :
  • la première à intervenir, Muriel Finetin nous a régalé de ses fines observations sur les ressorts linguistiques de l'humour chinois avec une attention particulière portée aux jeux de mots basés sur l'homophonie, réalisant, au passage, le tour de force de nous faire rire à distance puisqu'elle intervenait en visioconférence depuis son lointain Poitou. Ses conclusions ont alimenté nos réflexions sur la traduction de l'humour chinois et mis en exergue le devoir de respect du traducteur vis-à-vis des intentions de l'auteur. Les exemples tirés de la traduction française du Feidu 廢都 de Jia Pingwa平凹 ont montré que cet idéal n'est pas toujours réalisé.
  • J'ai repris le flambeau avec une brouillonne présentation des contraintes sociales et culturelles attachées à la pratique de l'humour dans la Chine ancienne suivie d'une introduction à la lecture d'une collection de blagues de la fin des Ming - le Xiaofu 笑府 de Feng Menglong 馮夢龍 (1574-1646) - qui comme d'autres collections d'histoires pour rire (xiaohua ji 笑話集) connut un grand succès hors des frontières de l'Empire, notamment au Japon grâce à l'homme de lettres et inventeur, Hiraga Gennai 平賀 源内 (1728-1780). Une page de son édition abrégée disponible sur internet nous a permis de lire trois de la collection de blagues qui firent rire les Japonais de l'ère Edo. Il nous apparut que si ces traits d'humour de plus de quatre siècles d'âge conservent bien leur pouvoir hilarant en chinois, elles perdent une bonne part de leur efficacité en français. Cela doit sans doute beaucoup à Huang Chunli qui en a lu, pour ne pas dire interprété, les versions originales globalement jugées plus efficaces que les traductions réalisées, ces dernières semaines, avec les étudiants de master 1 (Monde chinois) dont l'ingéniosité ne fut pas suffisamment payée de retour.
  • Philippe Che nous a, quant à lui, proposé sa lecture de deux passages humoristiques du Zhuangzi 莊子 en comparant de manière piquante et pesée des traductions reçues par ces textes par Liou Kia-hway (1969), Jean Lévi (2006) et Burton Watson (1968). La confrontation a mis, une fois de plus, en valeur la qualité encore inégalée de la version anglaise sur les autres. Un regard sur le fameux passage rendu par Simon Leys/Pierre Ryckmans dans « Le bonheur des petits poissons » (repris dans le livre du même nom paru chez Lattès, 2008, pp. 11-15) nous a aussi montré sous un jour inédit un Zhuangzi plein de ressources spirituelles. Promesse fut donnée par son alter ego contemporain que la réflexion sur ces compositions magnifiques sera encore approfondie pour notre plus grand plaisir... il faudra donc attendre novembre pour savoir ce qui fait rire les poissons.
  • Pour conclure cette première partie, Noël Dutrait s'est amusé, et nous a amusé, en portant un regard rétrospectif sur une nouvelle de Mo Yan 莫言 traduite par lui en tandem avec les étudiants de maîtrise des promotions 2002-2003 et 2003-2004. La discussion s'est organisée autour du terme yōumò 幽默 qui intervient dans le titre : Shīfù yuèlái yuè yōumò 师父越来越幽默 rendu par Le maître a de plus en plus d’humour (Seuil, 2005), terme que les Chinois, comme nous (au milieu du XVIIIe siècle) du reste, ont emprunté à l'anglais humor et ceci grâce à Lin Yutang 林語堂(1895-1976) au printemps de l'année 1924.
Une discussion s'est ensuite engagée sur les différents mots utilisés en Thaïlande et en Corée pour parler de l'humour. Nos guides furent respectivement Louise Pichard-Bertaux et Hye-Gyeong KIM. Nous avons appris par la même occasion que la première étudiera la manière dont les jurons du Capitaine Haddock sont traduits en thaï, et que la seconde se penchera sur la traduction de l'humour dans un pansori, Histoire de Byon Gangsoé récemment traduit sous ce titre aux Editions Zulma par Choi Mikyung et Jean Noël Juttet : un beau programme en perspective qui sera complété par bien d'autres irrésistibles surprises : on peut donc déjà prédire que nous ne nous ennuierons pas les 26 et 27 novembre. (P.K.)